Mamaly Youla, économiste et « cadre du secteur privé » et de la haute administration, remplace Mohamed Saïd Fofana, en poste depuis 2010, qui a remis mercredi au président Condé la démission de son gouvernement, d’après ce décret lu à la télévision publique.
M. Youla doit dans les prochains jours « former un gouvernement d’action tourné vers la création d’emplois, la jeunesse et la reprise économique », a indiqué samedi le gouvernement guinéen dans un communiqué distinct.
La nomination d’un chef de gouvernement issu du secteur privé, « inédite » en Guinée, est « un signal fort envoyé en direction des opérateurs économiques nationaux et internationaux », selon ce communiqué.
Outre ses activités dans le privé, le nouveau Premier ministre a également travaillé dans la haute administration guinéenne, il a notamment été pendant de nombreuses années à la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG).
Sa nomination a été favorablement accueillie par l’ex-Premier ministre et principal opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo, qui a affirmé samedi à l’AFP avoir travaillé avec lui à la BCRG.
« C’est un garçon brillant qui a des compétences dans le domaine économique en particulier. J’espère qu’il fera preuve de la même rigueur que je lui connaissais lorsque nous étions à la Banque centrale, de la même droiture et de la même probité ».
« S’il a les mains libres, il pourrait être un bon Premier ministre », a ajouté M. Diallo, joint par l’AFP à Dakar à partir de Conakry .
Arrivé en deuxième position au scrutin présidentiel du 11 octobre, M. Diallo avait qualifié l’élection de « mascarade » mais n’avait toutefois pas contesté les résultats en justice.
M. Condé, 77 ans, a été proclamé vainqueur au premier tour de cette élection avec 57,84% des voix, devant sept autres candidats.
Ancien opposant historique qui a passé de longues années en exil, Alpha Condé est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest, qui avait connu jusqu’alors des pouvoirs autoritaires, voire dictatoriaux.
AFP via senego.com