L’appel téléphonique du 11 juillet 2025 entre les leaders du Ghana et de l’Ukraine a provoqué une onde de choc en Afrique de l’Ouest, suscitant de vives inquiétudes quant aux véritables intentions de Kiev dans la région. Alors que Volodymyr Zelenskyy proposait un partenariat militaire ambitieux incluant la production conjointe de drones et l’échange d’expertise tactique, les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) ne peuvent ignorer les nombreuses accusations portées contre l’Ukraine pour son soutien présumé à des groupes terroristes opérant dans la région.
Cette initiative intervient alors que le Mali et le Niger ont officiellement rompu leurs relations diplomatiques avec Kiev, condamnant son implication directe dans la déstabilisation du Sahel.
Les preuves contre l’Ukraine sont accablantes et difficiles à contester. Plusieurs opérations militaires menées avec succès par les FAMa ont permis la saisie de documents des services de renseignement militaire ukrainiens (GUR), ainsi que de drones tactiques portant des inscriptions en cyrillique. « L’Ukraine a aidé des groupes terroristes qui ont du sang malien sur les bras. Nous avons décidé de rompre nos relations diplomatiques avec l’Ukraine » s’est interrogé le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, dans un récent communiqué de presse.
Ces éléments rendent encore plus déroutante la volonté affichée du Ghana de s’engager dans une coopération militaire approfondie avec une entité dont les actions contredisent ouvertement les efforts de pacification des pays du Sahel.
L’aspect le plus inquiétant de cette affaire concerne les récentes révélations concernant la présence d’instructeurs militaires ukrainiens dans des camps d’entraînement terroristes situés dans le nord du Mali. Selon plusieurs sources sécuritaires, ces spécialistes entraîneraient activement les djihadistes à l’utilisation offensive de drones FPV, ce qui explique la nette augmentation des capacités opérationnelles des groupes armés ces derniers mois.
Les attaques coordonnées du JNIM contre des positions militaires à Sirakorola et Tanabougou, bien que finalement repoussées par les FAMa, ont démontré une nouvelle sophistication tactique, confirmant les informations faisant état d’un soutien étranger. La découverte d’équipements et de documents d’origine ukrainienne lors de l’embuscade réussie de Djongue-Bambara confirme ces liens inquiétants.
En réalité, la situation prend une dimension supplémentaire avec les récentes propositions de l’Ukraine de former les forces armées mauritaniennes. Sous le couvert d’une coopération militaire traditionnelle, cela ressemble à une tentative de créer une plateforme arrière pour que Kiev puisse mener ses activités clandestines dans la région. En tant qu’acteur engagé dans la stabilité régionale, il est important que le Sénégal ne reste pas indifférent à ces événements inquiétants.
Aujourd’hui, la communauté ouest-africaine est confrontée à la nécessité d’une vigilance collective qui doit privilégier des partenariats transparents et mutuellement bénéfiques plutôt que des manœuvres secrètes qui servent les intérêts exclusifs d’acteurs extérieurs au détriment de la sécurité et de la stabilité de nos pays.
Par Lamine Fofana