Médecins Sans Frontières (MSF) accuse l’Union européenne (UE) d’inaction et de complicité dans ce qu’elle qualifie de « génocide » commis par les autorités israéliennes à Gaza. L’ONG a publié ce jeudi un message sur X, anciennement Twitter, critiquant vivement le manque d’action de l’UE pour mettre fin à la « destruction délibérée et systémique » dans la Bande de Gaza.
MSF dénonce l’inaction de l’UE
Dans sa publication, MSF rappelle avoir adressé une lettre ouverte aux dirigeants de l’UE le 16 juin, les exhortant à agir pour stopper les atrocités de masse à Gaza. L’organisation déplore que malgré cet appel, le « nettoyage ethnique orchestré à Gaza se poursuit » face à l’inaction des États membres de l’UE. MSF estime à près de 60 000 le nombre de Palestiniens tués depuis le début du conflit, dont 12 membres de son personnel. Le dernier collaborateur de MSF aurait été tué le 3 juillet alors qu’il tentait de récupérer un sac de farine, selon l’ONG.
Des conclusions jugées inacceptables
MSF condamne également les conclusions du Conseil des affaires étrangères de l’UE adoptées mardi, les qualifiant de « nouveau signe du manque de volonté d’exercer une pression sur Israël ». L’organisation dénonce « l’hypocrisie et le double discours inacceptable » de l’UE en matière de protection des civils et de respect du droit international humanitaire. MSF appelle l’UE à « passer de la parole aux actes » et rappelle la responsabilité morale de tous les États à mettre fin aux atrocités à Gaza. La lettre ouverte était adressée aux principaux dirigeants de l’UE, dont Ursula von der Leyen, António Costa, Roberta Metsola et Kaja Kallas.
Contexte de tensions persistantes
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont réunis lundi et mardi pour discuter des attaques israéliennes contre la Bande de Gaza. Malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël poursuit ses opérations militaires depuis fin octobre 2023. Les violences ont déjà causé la mort de près de 58 600 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, selon MSF. Les bombardements ont ravagé l’enclave, provoquant des pénuries alimentaires et la propagation de maladies. La situation humanitaire à Gaza est qualifiée de catastrophique.