Gaza : La France défend Barrot face aux accusations d’Israël sur la crise humanitaire

Le ministère français des Affaires étrangères a défendu, lundi, les déclarations de Jean-Noël Barrot, son ministre des Affaires étrangères, suite aux critiques formulées par l’ambassade d’Israël. Ces critiques portaient sur les propos de M. Barrot concernant le rôle de l’armée israélienne dans la crise humanitaire à Gaza. Le Quai d’Orsay a précisé que les déclarations du ministre « reposent sur des faits documentés et étayés par des sources fiables et crédibles », notamment les agences des Nations unies présentes sur le terrain et leurs partenaires humanitaires. Le ministère a insisté sur le fait qu’il reçoit « chaque jour des témoignages accablants de la catastrophe humanitaire en cours à Gaza ».

Cette réponse fait suite aux accusations de l’ambassade d’Israël à Paris, qui a reproché à M. Barrot de relayer des « accusations erronées et infondées », et d’utiliser de « faux bilans de victimes palestiniennes » attribués au Hamas. Le ministre français avait récemment exprimé sa « colère » face aux « 500 personnes qui ont perdu la vie dans des distributions alimentaires » à Gaza « ces dernières semaines », selon une citation de la source Anadolu.

La situation sur le terrain, documentée par l’ONU et diverses organisations humanitaires, est effectivement alarmante. Depuis mars 2025, Israël maintient un blocus total sur la bande de Gaza, empêchant l’entrée de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments. Ce blocus est considéré par les experts de l’ONU comme « le plus long blocus complet jamais enregistré ». Les distributions d’aide humanitaire sont souvent chaotiques, entraînant de nombreuses victimes civiles. Des centaines de Palestiniens ont été tués ou blessés lors de ces distributions, victimes de tirs ou de bombardements israéliens. Selon les autorités sanitaires de Gaza, au moins 500 personnes ont été tuées et plus de 4 000 blessées à Rafah depuis fin mai, alors qu’elles tentaient d’accéder à des convois humanitaires. Le 24 juin, 51 civils ont été tués à Khan Younès lors d’un bombardement israélien, et 44 autres le même jour dans des circonstances similaires.

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a dénoncé une situation où l’aide humanitaire devient elle-même un « piège mortel », appelant à une enquête indépendante sur ces incidents. Parallèlement, les infrastructures médicales et sanitaires de Gaza s’effondrent sous les bombardements et la pénurie généralisée. Les hôpitaux fonctionnent sans carburant, manquent d’équipements et les soignants sont débordés. Plusieurs ONG internationales, dont le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF, ont dû réduire leurs opérations en raison des conditions de travail dangereuses.

Depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont tué près de 6 000 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à près de 57 000 morts depuis le début du conflit en octobre 2023. La majorité des victimes sont des civils. Malgré l’annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique. Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l’encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d’arrêt, notamment contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Notre précédent article détaillait la position de la France face à ce scandale.

Selon nos informations, la situation à Gaza reste extrêmement préoccupante. Un article précédent de notre rédaction soulignait l’appel de la France à une action urgente.

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