De la terre à l’assiette : comment le Sénégal peut multiplier par 5 ses revenus agricoles et halieutiques grâce à la transformation locale

Le Sénégal est un pays à forte production agricole et halieutique. Pourtant, la majorité de ses produits sont exportés en état brut, privant l’économie nationale de la valeur ajoutée et de milliers d’emplois. Grâce à une politique volontariste de transformation locale, notamment pour l’arachide, la noix de cajou et les produits de la mer, le Sénégal peut multiplier par 5 ses revenus agricoles et halieutiques à l’horizon 2028, renforcer sa souveraineté économique et créer plus de 30 000 emplois durables.

Le paradoxe sénégalais : richesse naturelle et faible transformation

Selon les dernières données de la FAO et du Ministère de l’Agriculture sénégalais :
• Le Sénégal produit annuellement environ 500 000 tonnes d’arachide, avec un taux de transformation locale inférieur à 15 %.
• La production de noix de cajou dépasse 70 000 tonnes, dont moins de 20 % sont transformées localement.
• Les produits halieutiques, dont les poissons et crustacés, représentent plus de 200 000 tonnes par an, avec une industrialisation limitée aux filets congelés ou séchés, peu de produits transformés à haute valeur ajoutée.

Cette situation entraîne un paradoxe économique majeur :
• Exportation massive de produits bruts (arachide, cajou, poissons) à faible valeur ajoutée.
• Importations annuelles supérieures à 250 millions USD de produits agroalimentaires et halieutiques transformés.
• Pertes post-récolte et post-capture pouvant atteindre 40 % dans certaines filières, dues à l’absence d’infrastructures adaptées.

Une stratégie nationale pour transformer la production locale et multiplier les revenus

Le plan de transformation agro-industrielle et halieutique 2025-2028 vise à :
• Mettre en place 7 complexes modernes de transformation répartis dans les régions productrices clés (Thiès, Kaolack, Ziguinchor, Saint-Louis, Mbour).
• Développer des filières intégrées pour :
• L’arachide : production d’huile raffinée, tourteaux protéinés, cosmétiques.
• La cajou : décorticage, grillage, transformation en snacks, huiles essentielles.
• Les produits halieutiques : filets surgelés, conserves, produits prêts-à-consommer (fumés, marinés).

Projections et impacts économiques

Multiplication par 5 des revenus :
• Passage de revenus annuels estimés à 300 millions USD (actuels) à plus de 1,5 milliard USD en 2028.
• Réduction des pertes post-récolte et post-capture à moins de 15 % grâce aux infrastructures et technologies modernes.
• Création de plus de 30 000 emplois directs et environ 50 000 emplois indirects, concentrés principalement dans les zones rurales et côtières.
• Réduction significative des importations de produits transformés, améliorant la balance commerciale.

Un levier pour la souveraineté économique et la compétitivité

La transformation locale permet au Sénégal de :
• Valoriser pleinement ses ressources naturelles, limitant la dépendance aux importations.
• Accéder aux marchés internationaux grâce à des produits respectant les normes phytosanitaires et de qualité (certifications HACCP, ISO, etc.).
• Encourager l’entrepreneuriat local et attirer des investissements publics et privés dans l’agro-industrie et la pêche.
• Développer des labels « Made in Senegal » reconnus pour la qualité et la durabilité.

« La transformation locale de nos produits agricoles et halieutiques est un impératif économique et social. Multiplier par cinq nos revenus est ambitieux mais parfaitement réalisable grâce à des investissements ciblés, une vision stratégique claire, et une coopération accrue avec nos partenaires internationaux », Citation de Jules Aloïse Prospère Faye.

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