Gamou 2016: le Bourde, un acte de foi et d’adoration

L’institution du Bourde précédant le Maouloud est l’une de ces belles traditions (sounna) que la Umma doit à Seydi El Hadj Malick SY (Qu’Allah l’agrée). C’est en effet la manière inspirée su Grand Maître de commémorer la Nativité du Messager d’Allah (Paix et Salut sur Lui et sa famille).

Si beaucoup de gens pratiquent le bourde, rares sont ceux qui connaissent sa vraie signification et sa très haute portée.

« Et rappelle car le rappel profite aux croyants »( Sourate 51, verset 55).

Il est couramment admis que le Prophète de l’Islam, Seydina Mouhamed (PSL) est né le lundi 12 du mois de Rabi 1er en l’an 570 de l’ère chrétienne. Cette date constitue un puissant symbole de la manifestation de la miséricorde et de la grâce divines; elle correspond à la délivrance de l’humanité de l’injustice, de l’obscurantisme et de la déviance sous toutes leurs formes. Il est révélé dans le Saint Coran : « Ô humanité ! Une exhortation vous est venue, de votre Seigneur, une guérison de ce qui est dans les poitrines, un guide et une miséricorde pour les croyants » (Sourate Younous, verset 57). S’adressant au Prophète (PSL), Allah a également dit : « Et Nous t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers » (Sourate les Prophètes, verset 107). Ce que le Messager d’Allah a confirmé dans un des hadiths « Je suis une miséricorde gracieusement dédiée à l’Humanité ».

1- Le bourde, une solution à une question de charia et non de tariqa

Célébrer la Nativité du Prophète de la Miséricorde (PSL), c’est de se conformer à la prescription d’Allah (SWT) qui énonce : « Et rappelle leur les jours du Seigneur » (Sourate Ibrahim, verset 5). Le jour de la naissance de la meilleure des créatures d’Allah, le Sceau des Prophètes qui réunit en lui tous les superlatifs en matière de vertu et de piété, de justice et de bonté, est sans conteste un des plus grands, sinon le plus grand jour du Seigneur dont il faut se réjouir. Le Coran corrobore cette acception : « Dis : ceci provient de la grâce d’Allah et de Sa miséricorde ; voilà de quoi il devrait se réjouir. C’est bien mieux que tout ce qu’ils amassent. » (Sourate Younous verset 58).
C’est autour de cette miséricorde et cette grâce sublimes que Seydi El Hadj Malick SY a convié les musulmans à se réunir, dans la joie et la ferveur, pour magnifier Allah en reconnaissance des bienfaits dont Il les a comblés du fait de la naissance du Prophète (PSL).

Toutefois il est une controverse au sujet de la date exacte de cette naissance. Si la date su 12 Rabi 1er est plus répandue, les dates du 2, 6, 7, 8 et 9 du même mois ont été également défendues par des savants autorisés. A titre d’exemple, on peut citer la position ferme de Cheikh Abdoul Aziz Dabbakh qui considère que le Messager d’Allah est né le 7 Rabi 1er. Pour mesurer la valeur de cette position il est bon de rappeler que ce vertueux à la vision perspicace, avait le don de distinguer les hadiths authentiques des hadiths apocryphes car disait-il « Je vois sortir de la bouche de celui qui prononce un hadith authentique une lumière semblable à la fumée de brouillard qui émane de la bouche d’une personne en temps de froidure ».
Seydi El Hadj Malick avait tellement d’admiration et de respect pour ce maître qu’il en a fait l’homonyme d’un de ses illustres enfants, en l’espèce El Hadj Abdou Aziz SY Dabbakh, le 4ème khalife général des Tidianes rappelé à Dieu le 14 septembre 1997 (Qu’Alla les agrée, Amîne).

Cependant, dans sa quête infinie de Dieu sans borne à l’endroit du Prophète (PSL), il ne voulut prendre parti pour aucune position car selon lui l’année tout entière de la naissance du Prophète est bénie et a fortiori le mois et les jours cités par les savants aussi autorisés les uns que les autres.

C’est alors qu’il prit l’initiative de célébrer la Nativité du Prophète (PSL) du premier au douzième jour de Rabi 1er selon cette formule : du premier au dixième jour, il réunit ses disciples dans la mosquée chantant les beaux poèmes de l’Imam Bouseyri (1212-1295) considéré comme l’un des meilleurs chantres du Prophète (PSL) à travers l’histoire. Du onzième jour qui n’est défendu par personne, il fit le jour de repos et le douzième jour, il célèbre la Nativité avec la majorité des musulmans. On comprend par là que l’institution du bourde est une solution islamiquement fondée à une question de charia et non de tariqa.

Bien qu’il soit l’auteur de poèmes aussi beau que celui de l’Imam Bouseyri sur le Prophète (PSL), il préféra la bourda par humilité se conformant à la sounna du Prophète qui avait prié pour que la « miséricorde divine soit sur celui, sachant ce qui sied à sa condition, accepte par humilité, une position moindre ».

Le poème de l’Imam Bouseyri a a une histoire : il l’a composé alors qu’il était atteint d’une hémiplégie dans l’espoir d’une intervention du Prophète (PSL) auprès de Dieu pour sa guérison. L’oeuvre achevée, il vit en songe le Prophète passé sa main sur le côté paralysé de son corps et jeter son manteau (bourda) sur lui. A son réveil, il se trouva complètement guéri de sa maladie. C’est ainsi que la « bourda » se substitua au titre qu’il avait lui-même choisi à savoir « Les planètes étincelantes ou éloges de la meilleure des créatures ». On retiendra de cette bourda notamment son célèbre refrain : « Seigneur, accorde Ta bénédiction et Ton salut, toujours et à jamais à Ton ami (Mouhamed), la meilleure des créatures dans leur totalité ».
Même si pour lui, « le mérite de l’envoyé de Deu est si illimité qu’on ne saurait l’exprimer verbalement », il a su trouver des mots forts pour décrire les qualités de ce « Soleil de grâce » dont il dira entre autres : « Il est comparable à la fleur par la délicatesse, à la pleine lune par l’élévation, à la mer par la générosité, au temps par les desseins ».

2- Le bourde, un acte de foi et d’adoration

Mais au delà de la poésie et des chants, le bourde selon la sounna de Seydi El Hadj Malick est un acte de foi et d’adoration et une réponse à l’appel d’Allah : « Certes Allah et ses Anges prient sur le Prophète ; Ô vous qui croyez, priez sur lui et adressez lui vos salutations » (Sourate Les coalisés, verset 56). Autrement dit, Allah ne cesse de répandre Sa miséricorde sur le Prophète, vous qui croyez, suivez sa sounna et oeuvrer dans le Droit chemin en vue de mériter son intercession le jour de la Résurrection.
C’est là ce que doit être l’action au quotidien, mieux l’état du musulman et dont il renouvelle l’engagement et la fidélité chaque année à l’occasion du Maouloud.

C’est la raison pour laquelle les séances de bourde doivent être des séances de recueuillement et de prières, vécues dans l’humilité et la pureté du corps , de l’esprit et de l’âme. Ce sont des séances de prières sur le Prophète (PSL) (salâtou ‘alâ Nabi) qui a enseigné : « La personne n’a de sa prière que ce qu’il a vécu », c’est -à-dire ce qu’il s’est représenté de Dieu dans son coeur durant la prière.

Les brefs moments de bourde ainsi compris ne sont donc pas de simples moments de chants durant lesquels on peut accomplir son wird, lire du Coran ou intercaler des prières de Nâfilas. Il s’agit d’un acte d’adoration qui doit être vécu comme tel pour l’amour de Dieu et Son Messager (PSL) si l’on veut lui restituer tout son sens et tirer profits des bienfaits qui lui sont attachés.

Qu’Allah fasse que nous soyons parmi les vivificateurs de cette belle sounna de Seydi Hadj Malick SY et exauce les bourdes dédiés, pour l’amour d’Allah, au messager d’Allah (Amîne).

1 COMMENTAIRE
  • seck

    MACHALLAH

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