Gabon : Propositions d’amendements à la nouvelle Constitution par la société civile
Au Gabon, les parlementaires de la période de transition examinent actuellement le projet de nouvelle Constitution, avec une date limite fixée au 22 septembre. Bien que des amendements puissent être proposés, la décision finale appartiendra aux militaires du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Ce 13 septembre, la société civile a suggéré plusieurs modifications à ce projet.
Parmi les propositions de la société civile, on trouve la réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, ainsi qu’une simplification des conditions d’éligibilité pour la présidence. Sentiment Ondo, leur porte-parole, a critiqué des dispositions exigeant que les candidats soient nés de parents gabonais eux-mêmes nés gabonais, une condition jugée discriminatoire et excessive.
Les collectifs citoyens réclament également la suppression du poste de vice-président et souhaitent plus de clarté sur les conditions de destitution du président. Ils suggèrent d’inclure des motifs comme les crimes économiques et financiers, la propagande ethnique, les prises illégales d’intérêt, le blanchiment d’argent, et la répression de manifestations.
Par ailleurs, Daniel Mengara, un acteur politique récemment sorti de 26 années d’exil, a exprimé son opposition au projet, dénonçant un « hyper-présidentialisme » nuisible pour le pays. Il appelle à revenir à la Constitution de 1991. Mengara critique notamment la suppression du poste de Premier ministre et le maintien du pouvoir présidentiel de dissoudre l’Assemblée nationale. Il plaide pour un système parlementaire fort où le président jouerait un rôle symbolique.
Mengara a déposé une demande de reconnaissance de son parti, le Congrès des citoyens libres, et conteste la nomination du général Oligui Nguema à la tête de la transition, qu’il juge contraire à la charte.