Dans la nuit du 10 au 11 avril à Drancy, en Seine-Saint-Denis, Adil, un étudiant algérien âgé de 25 ans, affirme avoir été victime de brutalités policières. Selon les informations rapportées par StreetPress, relayées par nos confrères de l’Anadolu Agency (AA), il accuse plusieurs policiers de l’avoir agressé physiquement et verbalement.
Adil indique, via son avocate Maître Louise Paris, avoir saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) le 30 avril. Cette démarche vise à dénoncer les violences infligées lors de son interpellation, son transport et sa détention au commissariat. Une démarche légale a été engagée le 3 juin avec le dépôt d’une plainte auprès du procureur de Bobigny.
D’après Adil, alors qu’il sortait d’une soirée ce soir-là, des policiers en civil, sans insignes ni uniforme visible, l’ont arrêté. Craignant une agression, il dit avoir demandé à vérifier leur identité. La situation aurait alors dégénéré quand les policiers ont commencé à fouiller ses papiers.
Le récit d’Adil, cité par nos confrères de l’Anadolu, décrit une altercation violente. Il aurait été plaqué au sol, avec son visage écrasé par le pied d’un agent et subi des coups. Il rapporte également des décharges de Taser sous l’épaule, des coups aux côtes et au visage, ainsi qu’une agression sexuelle présumée.
Le témoignage de deux témoins, annexé à la plainte déposée, corrobore ses accusations, affirmant avoir vu l’agression par plusieurs policiers. Les violences auraient continué pendant son transport en détention.
Au commissariat de Bobigny, Adil relate avoir subi de nouvelles humiliations : des insultes racistes et une fouille dégradante. Il rapporte avoir reçu de l’aide tardivement, n’étant conduit à l’Unité médico-judiciaire que le lendemain matin, où des blessures significatives lui ont été constatées.
Le rapport médical, détaillé par Maître Paris, note dix jours d’incapacité totale de travail (ITT) accompagnés de multiples contusions sur le corps. Il apparaît qu’une confrontation informelle entre Adil et un policier, marquée par un « climat d’intimidation », a eu lieu mais reste non documentée par le parquet de Bobigny.
Ce cas intervient dans un contexte préoccupant souligné par l’enquête #MeTooPolice de Disclose. L’enquête dénombre 429 victimes de violences sexuelles imputées à des policiers ou gendarmes entre 2012 et 2025, révélant un phénomène structurel encore largement méconnu et tabou au sein des forces de l’ordre françaises.