France : Un CRS jugé pour blessures involontaires causées à un ‘Gilet jaune’
Un procès va s’ouvrir à Paris pour juger un membre des Compagnies républicaines de sécurité (CRS), accusé de blessures involontaires. Ce procès fait suite à la mutilation de Gabriel Pontonnier, un manifestant du mouvement des « Gilets jaunes », qui a perdu une main lors d’une manifestation en novembre 2018.
Selon les avocats de Gabriel Pontonnier, William Bourdon et Aïnoha Pascual, il s’agit d’une avancée importante après quatre années d’instruction. Le juge a conclu que le policier n’avait pas intentionnellement blessé le manifestant, mais qu’il avait manqué de précautions en lançant une grenade dans des conditions de faible visibilité.
Le 4 décembre, le juge a critiqué l’absence de supervision lors de l’intervention policière et le fait que le CRS n’avait pas signalé son intention de tirer. Ces manquements auraient contribué à l’accident tragique survenu pendant les manifestations sur les Champs-Élysées.
En avril dernier, le ministère public avait suggéré un non-lieu, arguant que l’usage de la grenade était « nécessaire et proportionné » dans un contexte perçu comme insurrectionnel. Ces positions avaient été soutenues par l’IGPN, qui avait évoqué une autorisation orale du préfet de police.
Pour la mère de Gabriel, Dominique Pontonnier, ce procès est porteur d’espoir après des années de souffrances. Elle a souligné les impacts physiques et psychologiques subis par son fils, qui a du mal à reprendre une vie normale.
Entre novembre 2018 et novembre 2019, les manifestations des Gilets jaunes ont été marquées par des violences significatives. Le ministère français de l’Intérieur a dénombré environ 2 500 manifestants et 1 800 forces de l’ordre blessés durant cette période.
Des organismes internationaux, tels que les Nations unies, le Conseil de l’Europe et des ONG, ont exprimé leurs préoccupations face à l’usage excessif de la force en France, évoquant les restrictions imposées au droit de manifester pacifiquement.