Le procès de 27 membres du Rassemblement national, y compris l’ancienne dirigeante Marine Le Pen, débute ce lundi au tribunal correctionnel de Paris. Ces prévenus sont accusés d’avoir détourné des fonds du Parlement européen pour le financement de leur parti politique entre 2004 et 2016.
L’affaire a émergé en 2015 lorsque le Parlement européen, basé à Strasbourg, a alerté la justice française. Il avait découvert que plusieurs assistants parlementaires du Front national étaient employés à des tâches partisanes, ce qui enfreint les règles en vigueur. Ces règles stipulent clairement que les fonds destinés à payer les assistants des députés ne peuvent être utilisés pour financer le personnel du parti.
Selon les accusations, le montant total détourné atteindrait environ trois millions d’euros. Des enveloppes mensuelles, censées récompenser des assistants parlementaires, auraient en fait été redirigées pour rémunérer des employés du parti en France. Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen, Louis Aliot et Bruno Gollnisch sont parmi les figures principales du parti visées par ces accusations. Leurs sanctions pourraient aller jusqu’à dix ans de prison et cinq ans d’inéligibilité pour « détournement de fonds publics ».
Marine Le Pen est spécifiquement accusée d’avoir eu connaissance de ce système et de l’avoir soutenu. Ce procès devrait durer jusqu’à fin novembre et cherche à exposer un réseau important de financements illégaux. Le Rassemblement national continue de nier ces accusations, affirmant faire face à une « procédure injuste » destinée à les « museler ».
L’issue de ce procès est très attendue et pourrait significativement influencer la scène politique française, étant donné que des figures politiques notables risquent de perdre leur éligibilité.
