France : Hausse alarmante des discriminations selon le rapport de Claire Hédon

France : Hausse alarmante des discriminations selon le rapport de Claire Hédon

La Défenseure des droits en France, Claire Hédon, a récemment publié son rapport annuel pour l’année 2024, mettant en lumière une situation préoccupante en matière de discriminations dans le pays. Ce rapport, largement couvert par des médias tels que Le Monde, révèle une augmentation notable des discriminations liées aux origines, qu’elles soient réelles ou supposées.

Entre mai et juin 2024, période coïncidant avec les élections législatives, la plateforme de lutte contre les discriminations a enregistré une hausse inquiétante de 53 % des appels. Ces signalements concernaient principalement des propos racistes, antisémites et islamophobes, ciblant souvent des personnes affichant visiblement une appartenance religieuse, comme le port de la kippa ou du voile.

Le rapport de l’autorité publique souligne un glissement des motifs de discrimination, passant de l’origine à la religion. George Pau-Langevin, adjointe à la Défenseure des droits, déplore dans son avant-propos que la lutte contre les discriminations soit éclipsée par les débats sur l’immigration et l’intégration. Selon elle, « les discriminations fondées sur l’origine réelle ou supposée demeurent, en particulier, un sujet tabou ».

Claire Hédon alerte sur l’influence de certains discours politiques et médiatiques qui contribuent à stigmatiser les immigrés et certaines minorités, ce qui légitime les discriminations. Elle souligne également l’impact négatif du désengagement progressif de l’État dans les zones les plus fragiles, notamment par la réduction des budgets alloués à la politique de la ville.

Alors que diverses études, notamment celles de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) et de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), confirment cette tendance, la Défenseure des droits observe paradoxalement une diminution des réclamations reçues en 2024, soulignant la difficulté pour les victimes de faire valoir leurs droits.

Parmi les appels reçus sur sa plateforme, ceux liés à l’origine ont connu une augmentation de 49 % entre 2022 et 2024. L’origine est le deuxième critère le plus souvent invoqué dans les réclamations, après le handicap. Le rapport mentionne que 43 % des personnes concernées n’ont pas réclamé, pensant que cela ne changerait rien, 36 % ne savaient pas quoi faire, et 25 % n’étaient pas conscientes de subir une discrimination.

En 2024, la Défenseure des droits a traité plus de 225 000 sollicitations, dont 140 996 réclamations et demandes d’information, et 84 196 appels téléphoniques. Au total, 53 437 médiations ont permis un règlement à l’amiable, et 216 décisions ont été rendues, souligne le rapport lu sur le site de nos confrères de Anadolu.

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