France : Gérald Darmanin propose la suppression de l’argent liquide pour compliquer les réseaux de drogue

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, a exprimé son point de vue jeudi dernier lors d’une audition devant des sénateurs, concernant l’impact potentiel de la suppression de l’argent liquide sur la criminalité. Selon lui, cette « mesure assez simple » pourrait rendre la vie des trafiquants de drogue plus difficile. Cette déclaration a été rapportée par Le Figaro, relayée ensuite sur le site de nos confrères de Anadolu.

Darmanin, en réponse aux questions posées par la commission d’enquête sénatoriale sur la délinquance financière, a souligné que la suppression de l’argent liquide pourrait limiter considérablement les activités illicites. « Une grosse partie de la fraude, de la délinquance du quotidien, et même des réseaux criminels, ce sont des fraudes d’argent liquide », a-t-il précisé. Gérald Darmanin a estimé que la fin de l’argent liquide empêcherait la formation de points de vente de drogue, bien qu’il reconnaisse que cela n’éradiquerait pas complètement le problème : « Il y aura toujours, sans doute, de la drogue, de la livraison de drogue. »

Le ministre a ajouté que la traçabilité de l’argent, comme c’est le cas pour les cryptoactifs, compliquera la tâche des consommateurs et des revendeurs désirant échapper aux contrôles. Toutefois, il a admis que cette mesure pourrait rencontrer peu d’adhésion en France, où beaucoup restent attachés à l’argent liquide. En 2024, 43% des paiements étaient encore effectués en espèces, d’après la Banque de France. Il est important de rappeler, comme le souligne Le Figaro et nos confrères de Anadolu, que les paiements en espèces sont déjà strictement encadrés en France, limitant notamment à 1000 euros les transactions en liquide entre professionnels.

Enfin, Gérald Darmanin a précisé sur RTL que cette proposition n’est pas destinée à être mise en œuvre dans l’immédiat, mais qu’elle reste, selon lui, une piste envisageable dans la lutte contre les trafics. « Je suis réaliste », a-t-il affirmé, insistant sur le fait qu’une telle mesure pourrait être une solution efficace contre la criminalité. Cette position soulève un débat important sur l’avenir des transactions financières en France et l’efficacité des mesures de lutte contre la délinquance financière.