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Forces de l’Ordre et Météo…sociale

Au Sénégal, l’Histoire des Forces de l’Ordre est faite d’un passé et d’un présent de respect des valeurs Républicaines, du respect de la hiérarchie et de la préservation de la neutralité autant que possible, que leur imposent leurs différents statuts. C’est ce qui donne une impression de continuité dans les actes et dans les missions d’exécution des services quel que soit les régimes qui passent. Depuis la nuit des temps, sous tous les cieux, les forces de l’ordre, police ou gendarmerie, matraquent des manifestants, arrêtent des criminels et sont les premiers recours des plaintes et complaintes des populations. Elles sont ou peuvent être les instruments de domination ou de répression des velléités d’émancipation ou d’expression des aspirations des peuples. Les forces de l’Ordre sont d’une utilité à nulle autre pareille dans un Etat, qu’il soit de Droit ou … policier.
Quand vous voyez le policier Américain, vous avez devant vous l’image vivante de ce qu’est une démocratie. Le policier Américain a toutes les réponses… démocratiques face aux comportements des citoyens. Son équipement en dit long sur les réponses qu’il peut apporter à toutes les demandes. De sa carte du quartier, qui lui permet d’apporter de l’aide à l’étranger perdu dans le dédale des rues, à sa matraque qui répondra au coup de poing d’un agité, au taser qui pétrifie un forcené, au magnum 44 qui répondra au dealer armé, à la voiture équipée de radio qui ne laissera aucune chance au fugitif. Le policier Américain répond spontanément à toutes les demandes. Il est l’expression de la vitalité démocratique, tant, il est vrai, que Liberté n’est pas anarchie et qu’elle doit être encadrée dans les limites fixées par la Loi.
Mais, dans l’exécution de leurs missions de préservations de l’ordre public, les forces de l’Ordre, les bien-nommées doivent être outillés intellectuellement et être capables de discernement quant à la légalité et la conformité de leurs actes envers les populations qu’elles sont censées protéger et les Autorités qu’elles sont obligées d’obéir. Tout cela, ne peut se faire que dans un cadre légal, approprié, d’où la nécessité de syndicats ou de cadres internes de discussions des ordres dans les administrations des forces de l’Ordre. Savoir si les ordres sont conformes à la Loi, pouvoir les apprécier à leur juste valeur, définir les limites des engagements, aussi bien, dans l’utilisation de la force, que de la nature de l’intervention. Ces cadres permettent de préserver la nature de mission publique de ces administrations, à équidistance entre la préservation de l’Ordre et la tentation de l’Autorité politique de les utiliser à des fins personnelles.
Pourquoi ces cadres sont utiles aussi bien à l’Autorité, qu’aux entités de l’Ordre ? Elles permettent de circonscrire les ordres dans un cadre légal et plus important, de ne pas créer de frustrations parmi les exécutants, toutes hiérarchies confondues. Les forces de l’Ordre que l’on n’entend jamais murmurer, regorgent de personnes averties, qui ont fait des études comme tout le monde, et mieux, ces corps sont très sélectifs dans leurs recrutements. Ce sont les meilleurs qui passent lors des concours de recrutement parmi des milliers de candidats pour quelques places.
C’est vous dire que l’opinion se trompe lourdement dans l’appréciation qu’elle se fait du niveau intellectuel des représentants de l’Ordre. Nos agents de l’Ordre, qu’ils soient policiers, gendarmes ou militaires sortent de grandes écoles aux accès très sélectifs. C’est des intellectuels de haut niveau, formés dans des pays de tradition démocratique comme les USA, la France etc…. Ils ont choisi ces métiers contraignants qui confinent leurs opinions dans l’obligation de réserve, pour servir leur pays, mais ne sont pas aveugles, sourds ou déconnectés des réalités. Au contraire.

Les agents des Forces de l’Ordre subissent les crises comme tout le monde, vivent et se réveillent parmi et avec les populations, et n’ont aucun privilège qui les mettrait hors d’atteinte de ce qui se passe. Ils ont juste choisi de servir en silence, avec loyauté. Allez dans n’importe quelle caserne ou poste de police du pays, vous vous croirez à une Grand-Place de quartier. Ils débattent de tout, ont leurs opinions sur tout. Les agents des forces de l’Ordre sont les premiers touchés des changements de la météo sociale. Une simple demande de marche perturbe leurs vies de familles et leurs quiétudes. Ils sont donc les premières victimes d’un régime policier. Donc, ils savent à quoi s’en tenir à la nature du régime en place et à ses objectifs avoués ou cachés.
Tout régime devrait prendre en compte cet aspect des choses dans l’utilisation des forces de l’Ordre. Les anciens tenants du pouvoir en savent quelque chose. Quand les forces sévissent contre eux, sans ménagement, c’est juste pour leur dire « Nous exécutons les ordres », un peu, pour leur rappeler, qu’en leur temps, eux-aussi, n’avaient pas créé les cadres de discussions d’ordres difficiles à accomplir, du fait de leur caractère partisan.
On est au 21eme siècle, les Autorités de la République doivent savoir que la démocratie doit profiter à tout le monde. L’exclusion des corps de l’Ordre et des corps paramilitaires du syndicalisme professionnel est une aberration qu’il faut corriger au plus vite. On peut bien demander à ces hommes de se taire publiquement, mais, les laisser au moins s’exprimer entre eux. Cela ne peut qu’améliorer le commandement. Et quiconque penserait que ce serait la fin du monde dans ces corps en favorisant la concertation entre les hiérarchies, par la création de syndicats, si c’est un chef, il est inapte au commandement. Le commandement est une concertation pour l’optimisation des ressources humaines et du matériel. Il n’est pas une injonction à agir, mais une invitation à faire. Cela, le commandement des force de l’Ordre le sait et est en avance sur les Autorités politiques, les chefs font de plus en plus les écoles de management. Ils savent que commander, c’est d’abord avoir l’approbation et l’appréciation de la troupe pour une meilleure intégration de la mission. Ces troupes qui sont de plus en plus outillées intellectuellement. A un concours où, on demande le brevet élémentaire, c’est une majorité de maitrisards qui se présentent. Le niveau est très élevé dans la petite hiérarchie.
Si vous allez dans les casernes, vous serez renseignés du niveau intellectuel de nos ‘’hommes de tenue’’. Les loisirs les plus prisés sont les jeux de l’esprit comme le scrabble, les mots – croisés et la lecture.
C’est vous dire ! Chez ces gens-là, on pense beaucoup.

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