Foncier au Sénégal : Les femmes face à des obstacles persistants
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Depuis 1964, la loi sur le Domaine national organise la gestion foncière au Sénégal avec pour objectif un accès équitable à la terre pour tous les citoyens. Toutefois, malgré ce cadre législatif, de nombreuses femmes se heurtent toujours à des pratiques coutumières et culturelles qui entravent leur accès à la terre. Ce constat a été rapporté dans un article de Sud Quotidien.
Au Sénégal, les femmes possèdent souvent des parcelles de mauvaise qualité, déjà exploitées et peu productives, notamment dans les régions de Fatick, en Casamance et dans la zone des Niayes, près de Dakar. Dans ces régions, la salinisation des terres ainsi que la prédation foncière constituent des obstacles majeurs pour leurs activités agricoles.
Une étude menée par la Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques (DAPSA) en juillet 2021 révèle que seulement 15,2 % des femmes ont réussi à obtenir un accès à la terre durant la campagne agricole 2018-2019. En outre, la majorité des terres exploitées au Sénégal, tant par les femmes que par les hommes, ne sont pas couvertes par un titre de propriété, ce qui complique davantage l’accès.
Aïda Cissé, présidente du Réseau national des femmes rurales du Sénégal, insiste sur la nécessité d’une intervention parlementaire pour améliorer la situation. Elle souligne que malgré une certaine conscientisation, « le problème reste entier puisque les hommes continuent de contrôler la terre ».
La situation est tout aussi préoccupante pour les femmes engagées dans l’élevage, comme en témoigne Fatimata Sall, membre de la Direction Nationale des Femmes en Élevage, qui évoque leurs difficultés d’accès à la terre pour développer leurs activités fourragères.
Un autre point crucial soulevé dans l’article de Sud Quotidien est la méconnaissance des droits fonciers parmi ces femmes. Mamadou Sambe, responsable de la gouvernance foncière à CICODEV, affirme que de nombreuses femmes sont souvent privées de leurs droits en raison d’un manque d’information et de systèmes coutumiers qui favorisent les hommes.