Février 2019 : « les leçons d’une élection présidentielle »

Février 2019 : « les leçons d’une élection présidentielle »

« Tout un État est dans ses chefs, et une armée de même. Les gens qui se conduisent mal doivent aux leçons de leurs maîtres d’être devenus des méchants ». Cette pensée du fils de Péas et compagnon d’Héraclès qu’est Philoctète peut constituer les grandes leçons qu’on peut tirer de l’élection présidentielle sénégalaise du 24 février 2019 et donner à l’élu du jour.

Les chefs de file de cette compétition ont montré la grandeur de cet Etat qu’est le Sénégal. Loin des flèches qui meublent cette histoire de l’antiquité grecque partant de l’oracle de Delphes à l’île de Lemnos avec comme acteurs majeurs Ulysse, Achille, Diomède, Néoptolème et Pâris, les cinq candidats sénégalais ont été de vrais gentlemans politiques d’une rare élégance verbale et d’une prestance comportementale exemplaire. Juste ce qu’il faut dans une grande démocratie : se vendre en disant l’essentiel sans calomnie, sans invective ; dans le sérieux et l’humour.

Jamais période électorale n’a été aussi calme et aussi paisible. N’eussent été les affrontements mortels du lundi 11 février à Tambacounda et les véniels accrochages sporadiques sans ampleur aucune, cette élection eût reçu la palme de la meilleure organisation et du meilleur déroulement en raison du taux de participation très élevé et du scrutin sans heurt le jour-j.

En amont, on n’a noté aucune manifestation préélectorale nonobstant l’appel du pape du Sopi à des marches populaires, à l’invitation à brûler les cartes d’électeur et bulletins de vote et l’appel au boycott que les sénégalais n’ont pas suivis. Cela prouve le degré de maturité du Peuple et l’épaisseur de l’édifice démocratique. En veille, ce pays est à la fois en réveil et en éveil. Sortis à jamais de la torpeur, candidats comme électeurs naviguent dorénavant dans les eaux paisibles de l’adversité cordiale, de la compétition positive et de la sportivité républicaine sans pousser le moindre cri d’Orfraie.

A travers cette élection, la nation s’en est sortie grandie. Aucun irrédentisme de type ethnique, religieux, confessionnel, sexiste et territorial n’a eu droit de cité chez les candidats. En bravant les foules, contre vent et poussière, nos cinq héros ont mis en avant, pour la préserver, notre chère devise nationale : un peuple, un but, une foi.

Après la proclamation des résultats provisoires donnant la victoire au candidat Macky SALL, l’opposition a compris que « le courage réside dans l’acceptation et non dans le combat » d’autant plus que le droit lui a donné la possibilité de retrouver à la barre ce qu’elle n’a pas eu à l’isoloir en saisissant le Conseil constitutionnel pour contester la régularité du vote. Heureusement, par magie et par génie, cette opposition, plus que jamais lucide et responsable,
a su, avec Anne BERNARD, que l »a révolte ronge, l’acceptation mène tôt ou tard à
l’apaisement ».

Cette belle leçon de maturité, de clairvoyance et de hauteur donnée par la classe politique et les électeurs est à saluer et interpelle les futurs acteurs à ne pas faire moins et pire. Le tocsin a sonné et le lion rouge a rugi. Tous debout, épaules contre épaules, de la brousse à la ville, de la steppe à la forêt, pour dissiper les ténèbres de la discorde et de la jalousie et faire vibrer les fibres démocratiques de nos cœurs en vert, jaune, rouge afin d’unir les mers et les sources, sous le soleil de notre espoir, saluant ainsi l’Afrique mère rassemblée. Qu’il s’agisse de SALL, de SECK ou de SONKO, ils sont des plus que frères.

A l’image des malheurs de Philoctète qui ont inspiré à Sophocle une des plus belles tragédies de l’antiquité, les soubresauts en période de campagne électorale sont de la démocratie ce que les maladies sont de l’enfant ; elles lui permettent de grandir. Vainqueur ou vaincus, seul le Sénégal a gagné.

Au Président Macky SALL, comme à l’accoutumée, de rester droit dans ses bottes et ne voir devant lui que la grandeur. On le connait serein, calme et apaisé. Qu’il abuse dans cela pendant ce second mandat. Qu’il n’écoute pas ceux qu’il l’invite à choyer ceux qui ont massivement voté pour lui et à se détourner de ceux qui ne l’ont pas choisi. Le doux Fouta est au Sénégal le pays du soleil levant et de la parole là où la verte Casamance est le pays du soleil couchant et du silence. Le Baol est l’antichambre du Sine-Saloum qui trouve leurs retranchements dans le Cayor et le Ndiambour. Juste pour dire, qu’en tant que père de la nation, votre main doit servir avec égalité, justesse et justice tous vos enfants. Votre « Sénégal pour tous » l’impose et nous ne doutons pas de votre capacité de dépassement, de
discernement et surtout de pardon. Oui, le Pardon ! Vous êtes déjà rentré dans l’histoire et de la plus belle des manières.

Vous pouvez y rester à jamais en gardant à l’esprit, chaque matin devant votre glace, ces deux grandes leçons.
D’abord, le dialogue entre le pauvre Diogène et le puissant Alexandre le Grand.
« Je suis Alexandre
– Et moi Diogène, le cynique.
– Demande-moi ce que tu veux, je te le donnerai
– Alors : ôte-toi de mon soleil
– Comment ? N’as-tu donc pas peur de moi ?
– Et alors : Qu’es-tu donc ? Un bien ou un mal ?
– Un bien évidemment !
– Qui donc, pourrait craindre le bien ? »
Diogène donne une leçon de vie : roi n’est qu’une façade et seul compte l’homme qui par défaut brille moins qu’un astre de lumière, bien qu’auréolé de gloire ! (Nous vous connaissons, vous Macky SALL, comme quelqu’un de bien et de bon).
L’autre leçon porte sur les conseils de Victor Hugo à Napoléon 2 dans son poème »Eclairs
éternels ».
Demain, c’est Waterloo ! Demain, c’est Sainte-Hélène !
– Demain, c’est le tombeau !
– Vous pouvez entrer dans les villes
– Au galop de votre coursier,
– Dénouer les guerres civiles […] – Briser toutes portes fermées,
– Dépasser toutes renommées,
– Donner pour astre à des armées
– L’étoile de vos éperons !
– Dieu garde la durée et vous laisse l’espace ;
– Vous pouvez sur la terre avoir toute la place,
– Etre aussi grand qu’un front peut l’être sous le ciel ;
– Sire, vous pouvez prendre, à votre fantaisie,
– L’Europe à Charlemagne, à Mahomet l’Asie ; –
– Mais tu ne prendras pas demain à l’Eternel !
M. le Président, le monde vous attend dans ce rôle et je vous souhaite une bonne entrée dans
ce second mandat qui augure une merveilleuse sortie.
Que DIEU soit avec nous et pour toujours sous le beau soleil du Sénégal. Amine !

Mouhamadou Mounirou SY
Conseiller du Premier Ministre
Maitre de Conférences, Université de Thiès

Président de l’Alliance pour une Dynamique Nouvelle (ADN-SENEGAAL)

6 COMMENTAIRES
  • CHEIKH

    VOUS FAITES COMPLÉTEMENT HORS SUJET SI COMME ÉCRIT AU DESSUS VOUS FAITES UNE ANALYSE.JE VOUS NOTEREZ 1/20

  • Habib

    Tu nous fatigues avec tes références à la civilisation grecque. On en a marre. Lingay diengaani man nga ko am sam reew.

  • Mamadou Kande

    Merci beaucoup Monsieur S’y.Que le Tout Puissant protège notre cher Sénégal.

  • tougnoum gueulem

    Je te rappele juste que les morts de 2012 sont les résultats des manipulateurs opposants d’alors. Vous êtes loin d’être sérieux . Que de changement dans vos idées monsieur. Waxi demb ak waxi tey

  • Mansour Gassama

    Machallah

  • Pape Dabo

    Vous êtes quelqu’un de très sérieux et très motivé pour le Sénégal et que vos dires et vos conseils à l’endroit du président de la République du Sénégal à savoir mr Macky sall

Publiez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *