La récente mesure prise par l’Algérie d’interdire les importations transitant par les infrastructures portuaires du Maroc augmente la tension économique entre les deux pays d’Afrique du Nord. Une décision qui perturbe non seulement les échanges régionaux mais aussi internationaux, causant du même coup un bouleversement dans les stratégies de transit des leaders maritimes mondiaux tels que Maersk et CMA CGM. Ces deux géants du transport maritime, contraints d’abandonner le hub de Tanger-Med, se tournent désormais vers d’autres ports notamment en Espagne.
D’un point de vue économique, si l’Algérie est confrontée à des coûts supplémentaires et à des délais prolongés dans ses importations, cette décision semble avoir un impact plus conséquent pour le Maroc, qui subit une perte notable de revenus générés par le trafic portuaire. Ces récentes évolutions fragilisent l’intégration économique de l’Union du Maghreb Arabe et mettent en lumière le défi persistant de développer une infrastructure portuaire suffisamment robuste dans la région. La situation est d’autant plus complexe que la question du Sahara occidental continue de peser sur les relations entre les deux pays.
L’impact de la restriction imposée par l’Algérie résonne également à une échelle globale. Les compagnies internationales qui dépendaient des routes commerciales à travers le Maroc pour leurs opérations logistiques pourraient devoir repenser leurs stratégies, ce qui pourrait se traduire par des coûts accrus et des perturbations dans leurs chaînes d’approvisionnement. Cette tension entre les deux nations maghrébines pourrait en outre affecter les accords commerciaux actuels avec des blocs tels que l’Union Européenne, et souligne la précarité des échanges commerciaux dans une région fortement politisée.