En Gambie, la sensibilisation à la cause des albinos porte ses fruits

Ce mardi, c’est la journée internationale de sensibilisation à l’albinisme. En Afrique subsaharienne, les cas d’albinisme sont particulièrement nombreux. Les albinos africains sont souvent victimes de superstitions et de fantasmes autour de leur maladie : dans certains pays, des parties de leur corps sont recherchées pour leurs propriétés magiques. Mais en Gambie, la sensibilisation effectuée par les associations commence à porter ses fruits: le statut des albinos gambiens s’est nettement amélioré ces dernières années.

Dans le quartier de Tallinding, Nabiya veille sur ses sept enfants. Dans le salon de la famille Sarr, alors que les filles se coiffent et jouent avec leur plus jeune frère, les peaux noires et blanches se mélangent. Dans la fratrie, trois filles sont albinos. Et Nabiya chérit chacun de ses enfants, sans distinction : « Il n’y a pas de différence entre eux. A mes yeux, ils sont tous égaux. Au début, les gens racontaient tellement de choses sur moi que j’avais un mari blanc, que peut-être je l’avais trouvé en travaillant dans les hôtels, mais je m’en fichais. Car je sais que c’est dieu qui les a créées, donc je dois les accepter ».

Ancha, 16 ans, a certes dû faire face à quelques préjugés. Mais rien à voir avec les cas de meurtres d’albinos répertoriés en Tanzanie ou au Malawi. Selon elle, en Gambie, la société évolue plutôt dans le bon sens : « Les gens l’acceptent. Ils ne me discriminent pas en tant qu’albinos. C’est parce qu’ils sont de plus en plus informés, grâce à des campagnes de sensibilisation. Je pense que j’ai vraiment beaucoup de chance, car dans le pays dans lequel je vis, il n’y a pas de telles violences ».

Le principal ennemi ici, c’est finalement le soleil. Nabiya regrette de ne pas pouvoir mieux protéger ses filles : « J’ai toujours besoin d’acheter des lunettes de soleil, à cause de la sensibilité de leurs yeux. Mais je sais que je n’ai pas les moyens. Si j’avais les moyens, je ferais même soigner les boutons noirs sur leur peau. Je les aime tellement. Je ne veux pas qu’elles soient enfermées ici, je veux qu’elles aient une vie normale ».

Et son combat semble bien parti. Après le lycée, Ancha entend bien devenir docteur tout en continuant à plaider la cause des albinos, pour faire disparaitre les derniers préjugés.

Avec Rfi

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire