El Hadji Kassé : « Après tout, Idrissa Seck et Macky Sall ne sont pas des ennemis… »

El Hadji Hamidou Kassé s’est entretenu avec le journal « Sud Quotidien ». L’ancien ministre en charge de la communication de la présidence de la République a été interpellé sur le mouvement Ñoo Lank, le courant anti-France, sans occulter les questions politiques, notamment le débat sur la succession du Président Macky Sall, la poignée de main entre Idy et Macky…

Le collectif Noo Lank et la libération de Guy Marius Sagna…

« La question de l’électricité est trop sérieuse pour être réduite à une de ses dimensions. Je pense très sincèrement que les compatriotes engagés dans ce mouvement doivent considérer de manière beaucoup plus sereine l’environnement de notre pays, nos exigences de développement. Il faut reconnaître les efforts de l’Etat dans ce secteur. Non nous avons maîtrisé la crise que nous avons connue jusqu’en 2011 mais aussi les prix de l’électricité ont été contenus dans les limites du raisonnable pour la grande majorité des populations« , souligne M. Kassé.

Il estime qu’il est préférable, « tout de même, de nous soustraire définitivement des crises récurrentes avec leur lot de délestage continu que d’en vivre les affres du fait de prix qui ne correspondent nullement à la réalité du marché. A mon avis, les responsables de ce mouvement doivent croiser lucidement leur regard avec celui du ministère de tutelle en lieu et place de la radicalité extérieure et de l’approche conflictuelle« .

Sur le courant anti-France…

« Je suis de nature très réservé pour tout ce qui est ‘anti’…« , précise-t-il d’amblé avant de poursuivre : « l’anti définit une position négative, pour ne pas dire de faiblesse, souvent réduite au slogan. C’est donc une posture plutôt réduite à la surface de dynamiques autrement plus complexes. Si nous restons dans la posture anti, nous risquons bien d’être anti tout, car nous ne pouvons oublier que nous sommes dans un contexte d’interdépendance. D’une part. »

« D’autre part, renchérit Kassé, il me semble que la politique, c’est l’intelligence des rapports de force. Nous devons donc analyser les situations de manière minutieuse, en déterminer les points d’appui pour créer des ruptures, d’autres pour négocier, d’autres encore pour reculer pour mieux sauter. Lénine parlait d’analyse concrète de la situation concrète. Je sais que les Présidents Sall et Macron, par exemple, sont très soucieux d’une évolution vers plus d’équilibre des relations entre la France et l’Afrique, singulièrement le Sénégal. Je respecte certains de nos compatriotes qui sont dans cette posture. Mais j’estime qu’ils doivent prendre en compte la démarche de l’Etat. »

Querelles au sein de l’Apr et succession de Macky…

Depuis un moment, l’Apr traverse une zone de turbulences en perspective 2024. On prête même à certains leader d’avoir des agendas cachés et travailleraient à succéder au président Macky Sall.

Pour El Hadji Kassé, « il n’a jamais été question d’interdire à qui que ce soit d’afficher ses ambitions. Ce que nous avons dit et qui est juste, c’est que les Sénégalais n’ont pas réélu massivement le Président Macky Sall pour installer le pays dans une campagne électorale permanente. Notre vocation est de travailler d’abord pour le développement de notre pays et le bien-être des populations… »

Il estime qu’aucun autre débat « ne vaut les nouveaux chantiers que le Président a lancés sur la voie de la prospérité et de l’amélioration des conditions de vie des population: les adductions d’eau, les autoponts à Dakar, le BRT, les infrastructures sportives, le renforcement et la modernisation de la gouvernance avec toutes les mesures pour la transparence, la réduction drastique du train de vie de l’Etat, l’efficacité de l’administration, le Programme des 100 000 logements, … Voilà l’essentiel et ces questions sont essentielles. Notre parti et notre majorité doivent en porter le débat pour les partager et les valoriser« .

Poignée de main entre Idy et Macky…

Lors de la cérémonie d’hommage à Ousmane Tanor Dien à la maison du parti, dimanche dernier, on a assisté à une poignée de main assez chaleureuse entre le chef de l’Etat et Idrissa Seck qu’il a même qualifié de son «aîné».

El Hadji Kassé qui dit ne pas avoir d’analyse à faire sur la question, de rappeler qu’ « après tout, Idrissa Seck et Macky Sall ne sont pas des ennemis« .

« Ce sont juste des adversaires politiques et c’est plutôt une très bonne nouvelle qu’ils se serrent la main et personnellement je souhaite que cette poignée de main se prolonge, qu’elle soit encore plus productive politiquement. Après tout, Idrissa Seck est un acteur politique majeur, arrivé deuxième à la dernière élection, dont la formation politique est partie prenante du dialogue nationale. Dans son discours d’hommage à Ousmane Tanor, le Président Macky Sall a parlé de grandeur de la Nation sénégalaise. Qu’il travaille à ce que tous les enfants de ce pays fassent consensus autour de cette exigence est tout à son honneur. Sa grandeur aussi…« , a conclu El Hadji Kassé.

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