Discours incohérent, cible du gouvernement, Cpi : Jean S. Diatta, Dr en com, décortique une explication ratée

« C’est du déjà-vu et du déjà- entendu », a résumé Jean Sibadioumeg Diatta, docteur en communication Enseignant chercheur à l’université cheikh Anta Diop de Dakar, notamment sur une séance d’explications, une communication de crise.

Même s’il pense qu’il faut magnifier la prise de parole du gouvernement, Dr Diatta reste convaincu que c’est arrivé un peu tard.  » Ils tentent de se rattraper après avoir laissé l’opinion nationale et internationale les dominer du point de vue de la communication », se désole-t-il.

Selon lui, le pire, « c’est qu’on assisté à une sorte de variation dans le discours. Il n’y a pas eu une cohérence dans le discours qui nous avait été servi. Tantôt, on nous parle de forces occultes, tantôt d’éléments de sécurité de proximité. Cela installe le doute chez une population qui a été en face des réseaux sociaux. Le fait pour le gouvernement de se taire pendant tout ce temps a créé une autre communication développée par les réseaux sociaux, par les médias étrangers. Ils ont perdu du temps parce qu’en communication de crise, il y a la proactivité dans la réaction des membres du gouvernement ». L’autre problème, selon lui, c’est le profil des acteurs qui ont pris la parole.

L’expert en communication voit deux cibles dans cette sortie du gouvernement: « Aujourd’hui, c’est la cible internationale. Il tentent de convaincre l’opinion internationale exactement du respect des droits de l’homme, mais aussi un certain nombre faits liés à cette crise à laquelle nous avons assisté. Il y a aussi la cible militaire, c’est des histoires, nous n’avons rien fait qui mérite qu’on aille à la CPI( Cour pénale internationale). Ils ont besoin d’être rassurés pour la suite de la lutte. Pour leur collaboration, le gouvernement a besoin de leur dire qu’on ne court aucun risque, donc continuons a nous battre pour préserver la stabilité du pays »