Diplomatie religieuse: un levier d’influence pour repositionner le Sénégal à l’International

L’élection du Dr Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) marque un tournant
pour le continent. Premier Mauritanien à accéder à ce poste stratégique, il incarne à la fois la compétence, la reconnaissance , internationale et la profondeur des liens historiques entre la Mauritanie et le Sénégal, deux pays unis par une fraternité culturelle, spirituelle et géopolitique séculaire.
Cette élection est aussi l’occasion de saluer la candidature du Sénégalais Amadou Hott, ancien ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal (2019-2022) et envoyé spécial pour l’Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique. Sa posture digne, son discours apaisé et son engagement constant pour le développement du continent témoignent d’un leadership constructif que l’Afrique doit continuer à valoriser.
Mais au-delà des jeux institutionnels et des équilibres classiques entre États, ce moment interpelle sur un levier diplomatique encore marginalisé dans les stratégies sénégalaises : la diplomatie religieuse.
Le Sénégal, reconnu pour son islam soufi pacifique et rayonnant, détient un atout de taille dans le concert des nations : la Fayda Tijaniyya, courant confrérique international porté par Mawlana Cheikh Ibrahima Niass (RA), dit Baye Niass. Présente dans plus de 70 pays à travers le monde, cette communauté rassemble des millions de fidèles (plus de 400 millions selon les estimations) notamment au Nigéria, où elle représente une force sociale et spirituelle d’influence majeure, avec plus de 70 millions de disciples.
Ce même Nigéria, rappelons-le, est l’un des principaux bailleurs de la BAD via le Fonds spécial nigérian. L’alignement entre leadership spirituel, pouvoir économique et poids politique devrait interpeller les décideurs sénégalais. Pourquoi ne pas capitaliser sur ce réseau d’influence de la Fayda pour renforcer notre diplomatie régionale et internationale ?
Depuis plusieurs décennies, la Fayda joue un rôle discret mais décisif dans la médiation régionale, la prévention des conflits et l’accompagnement de processus de paix sur le continent. Kaolack (Médina Baye), cœur spirituel de ce courant, est devenu un carrefour diplomatique informel, consulté par de nombreux dirigeants africains en quête de légitimité ou de stabilité politique.
C’est là que se niche l’un des paradoxes de la diplomatie sénégalaise : ignorer (ou du moins sous-utiliser) une puissance douce qui, ailleurs, serait institutionnalisée comme levier stratégique. L’État du Sénégal gagnerait à formaliser ce partenariat, à reconnaître le rôle de la Fayda Tijaniyya dans l’influence sénégalaise, et à l’associer pleinement à ses dispositifs d’action extérieure.
La BAD n’est pas seulement une banque. Elle façonne les politiques publiques, oriente les investissements et participe à la définition des trajectoires de développement. Il est donc légitime que les critères de désignation de ses dirigeants prennent en compte non seulement l’expertise technique et le soutien étatique,
mais aussi les ancrages communautaires et spirituels. Ces derniers ne doivent plus être considérés comme accessoires, mais comme des vecteurs d’influence à part entière.
Pour le Sénégal, il devient urgent d’adopter une approche diplomatique élargie, articulant excellence technique, vision géopolitique et ancrage spirituel. Ce triptyque permettrait non seulement de renforcer sa place dans les instances africaines, mais aussi de parler au nom de communautés transnationales puissantes, souvent mieux implantées que les chancelleries.
En définitive, nous adressons nos félicitations au Dr Sidi Ould Tah et renouvelons notre confiance en Amadou Hott, dont l’engagement et les compétences demeurent essentiels pour l’avenir du continent.
Mais au-delà des personnes, cette séquence électorale doit encourager une introspection sur notre stratégie d’influence. Le Sénégal dispose d’un trésor diplomatique : son islam soufi, sa culture de paix, ses figures spirituelles comme Mawlana Cheikh Ibrahima Niass (RA), dont l’écho résonne à l’échelle mondiale. Il est temps de les intégrer pleinement dans la fabrique de notre politique étrangère.
C’est une question de vision. Mais aussi, désormais, une exigence stratégique.
Par Cheikh Moubarack Wade
Expert en marketing et entrepreneuriat
Email : moubarakwade@gmail.com
L’Islam soufi sénégalais a remplacé les sacrifices sanglants du Djihad et ceux de la Charia par des sacrifices économiques :
1) l’exploitation des salariés
2) la violation du Code fiscal sénégalais
3) la violation du Code social sénégalais
4) un déluge de vols
5) un avalanche d’escroqueries
6) (…)
Les victimes de ces crimes sont
1) des non-Musulmans
2) des étrangers
3) les con-tribu-ables qui financent les aides dites au développement
4) des Sénégalais
ce monsieur n’a pas ( encore ) compris que le Sénégal est une République laïque.