Dialogue national : « L’APR boycotte son propre héritage politique »

Alors que le dialogue national, initié en 2016 par Macky Sall, doit se tenir le 28 mai, l’Alliance pour la République (APR) annonce son boycott. Une décision qui interroge sur les contradictions internes du parti et révèle, selon Mamadou Lamine Sarr sur Rfi, les difficultés de l’APR à se reconstruire dans l’opposition.

L’annonce du boycott de la journée du dialogue national du 28 mai par l’Alliance pour la République (APR) ne passe pas inaperçue, surtout lorsqu’on se rappelle que cette initiative avait été instaurée en 2016 par Macky Sall, alors président. Pour Mamadou Lamine Sarr, cette décision, bien que surprenante, ne constitue pas nécessairement une contradiction aux yeux de ses auteurs : « Je ne sais pas si on peut le considérer comme une contradiction, en tout cas à leurs yeux ».

Il y voit plutôt le reflet des difficultés profondes que traverse actuellement le parti : « C’est quelque chose qui montre toute la difficulté […] du dialogue politique en général », et surtout les limites de l’APR à se restructurer dans l’opposition. Ce retrait du dialogue peut cependant être perçu, selon lui, comme une incohérence politique : « De ne pas participer au dialogue pourra être interprété comme une contradiction par rapport à leur politique qu’ils ont tenté de mettre en place ».

Mamadou Lamine Sarr évoque également le contexte tendu autour de cette posture : l’inculpation récente de cinq anciens ministres de Macky Sall pour des malversations présumées, notamment dans la gestion du fonds anti-Covid. À ses yeux, ces affaires judiciaires constituent « très certainement un point de discorde » et pourraient bien expliquer en grande partie le boycott annoncé par l’APR.