Désencombrement de nos Villes, une nécessité pour réorganiser notre cadre de vie. Par Souleymane Gadiaga*

Lors de son discours à la nation à l’occasion de la célébration de notre accession à la souveraineté nationale, le Chef de l’État a soulevé, entre autres problématiques, l’encombrement de nos villes et plus précisément la nécessité de réorganiser notre cadre de vie.

La justesse d’un tel constat ne souffre d’aucun doute. Elle traduit parfaitement l’état des lieux de nos villes particulièrement de notre capitale. C’est la raison pour laquelle nous saluons cette vision et encourageons cette nouvelle politique que le Président veut imprégner à nos villes.

Cependant, nous ne devons pas perdre de vue que de par le passé les régimes précédents on eu à prendre des mesures allant dans le même sens sans jamais atteindre les objectifs visé.
Il ne s’agit pas pour nous de remettre en cause la promptitude avec laquelle le ministre du cadre de vie, le préfet de Dakar et les maires ont agi pour essayer de traduire en acte la vision du Chef de l’État, seulement nous pensons que cette entreprise est d’une ampleur et d’une nature qui nécessitent une large concertation.

En effet, force est de reconnaître que le phénomène est si important qu’il interpelle l’adhésion de tous. Ainsi, la démarche doit être inclusive mais surtout interactive. Elle aura l’avantage de mettre en œuvre des solutions durables car découlant d’une prise de conscience et d’une volonté citoyenne. Elle sera régulée par un contrôle citoyen. C’est pourquoi, nous pensons qu’il est utile de procéder par une évaluation des tentatives précédentes par les acteurs.

Il faudra maîtriser les facteurs de réussites et d’échec virtuels ou réels de toutes lois votées et qui n’ont pas bénéfices d’une adhésion populaire pour réussir leur application. Nous sommes conscients qu’une telle entreprise ne peut pas manquer d’affecter l’activité d’une certaine catégorie de jeunes et donc de menacer des intérêts et qu’il faille les inscrire dans un processus de transformation reconversion et non de reniement ou de mise à l’écart.

Par ailleurs, considérant l’ampleur du phénomène, touchant aussi les villes de l’intérieur du pays, nous pensons que son règlement devrait être inscrit au programme du dialogue national auquel le président a appelé. Il s’agira d’appeler les citoyens à une introspection leur permettant de se positionner par rapport aux enjeux nationaux. En effet, le dialogue national devrait se donner les moyens de mobiliser les citoyens sur des questions d’avenir fédératrices.

Aussi, pensons-nous que cet appel doit aller plus loin qu’un simple dialogue entre partis politiques en intégrant tous les acteurs de développement de notre pays, les couches et en ciblant tous les secteurs de la vie économique, politique et sociale de la nation. Ce moment ne devrait pas seulement être une tribune pour les politiciens. Autrement dit, la quête du pouvoir politique n’est pas l’enjeu de ce dialogue c’est l’exercice du pouvoir politique en tant que mise en œuvre des politiques de développement citoyennes.

Il ne devrait pas non plus être centré sur la question des élections. Au contraire, le Sénégal ayant déjà fait l’économie des Conférences nationales connues sous autres cieux, devrait se donner des occasions de concertations nationales sur les grandes questions qui l’interpellent. Un tel moment de dialogue n’aurait-il pas besoin d’être mis à profit pour mobiliser les citoyens autour d’un pacte pour un Sénégal émergent.

* Coordonnateur du MNAR
Email : souleymanegadiaga1@gmail.com

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