On ne comprend pas l’enjeu véritable des réformes constitutionnelles annoncées par le président , si on ne le situe pas dans le contexte d’un président qui se sent lié par son engagement et qui cherche une voie de sortie honorable . Il faut avant tout démentir le propos des femmes et hommes politiques irresponsables, selon lesquels les reformes sont pour renforcer et consolider l’État de droit.
Les sénégalais savent parfaitement que les reformes sont inopportunes. La réforme constitutionnelle est justement le mécanisme, l’instrument par lequel les dictatures se sont installées en Afrique. Ainsi, dans beaucoup de pays en Afrique, les présidents utilisent les réformes pour non seulement , se consolider au pouvoir mais aussi dilapider les ressources du pays. Alors le processus est le même, ils envoient les populations se prononcer sur des référendums sans qu’elles mêmes ne connaissent les textes et leurs impacts sur leur vie.
Lorsqu’on voit en Afrique des présidents avec plus de 20 ans de pouvoir on s’étonne, mais on oublie que ses présidents sont parfaitement légaux, car le pays était soumis à un vote pour réformer la constitution et accorder aux présidents une longévité présidentielle.
On ne voit pas pourquoi un pareil scénario ne pourrait pas se répéter au Sénégal. Bien-sûr on est loin de l’époque des 20 ans au pouvoir. Mais le Président de la République qui a pris l’engagement de réduire son mandat ne veut pas tenir parole et pour lui la sortie, la seule qui reste c’est de proposer des reformes contenant des dispositions dangereuses, comme ça les sénégalais voteront contre l’adoption des projets et donc, il gagne son septennat.
Voyez-vous on est très proche des réformes pour se consolider au pouvoir, au cas ou on voterait contre, il gagne deux années supplémentaires!
La deuxième hypothèse, des réformes pour dilapider les ressources du pays est tout aussi pertinente d’autant plus que dans son adresse à la nation, sur les 15 points soulevés, il y avait la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens, droit sur leur patrimoine foncier et leurs ressources naturelles.
Alors comme le Président de la République dispose de la carte minière du Sénégal, avec cette disposition il lui sera donc permis en toute légalité d’acheter toutes nos richesses ou les vendre à une tierce, c’est là même le sens de cette disposition.
Le texte sur les reformes s’inscrit, aujourd’hui, dans le processus d’appauvrissement du pays. Nous sommes déjà mal placé, 25eme pays le plus pauvre donc pourquoi vouloir nous enfoncer d avantage.
Le risque, le premier que nous relevons, est la dilapidation des ressources: si l’État a besoin de légitimer notre propre appauvrissement, il ne devra pas compter sur nous, on ne va pas l’accepter.
Un deuxième point, qu’il est important de saisir, est l’opportunité des reformes. On veut nous faire croire que les reformes sont opportunes, or les reformes que nous voulons à l’heure actuelle ne figure pas dans le projet.
On attend des reformes sur la justice, sur le système éducatif, sur la politique gouvernementale, sur le système en général.
Des vraies réformes qui apportent des changements positifs sur le quotidien des sénégalais. Donc il ne s agit pas de sous-évaluer l’importance d’une réforme constitutionnelle car la constitution doit suivre l’évolution de la population et en plus elle n’est pas un texte figé. Mais la constitution ne doit pas suivre l’intérêt d’un véreux président, et malheureusement trop souvent en Afrique c’est la cas.
Papa Makhtar DIALLO
activiste, chroniqueur
président du mouvement
citoyen les indignès du Senegal
Epargnez nous du vide .
Wa mais kii dou gnou djitei nakh day hessal! Walla?
boulen nangou li president beug rek takhaw tem wakh gno bagne