Plusieurs activistes et féministes réunies à Gorée dans le cadre du African Women’s camp 2024. Des profils bilingues (francophones/anglophones/lusophone) de tous les horizons qui sont dans la dynamique de travailler sur les droits des femmes, sur la démocratie. Une rencontre qui va leur permettre de se ressourcer et partager leurs luttes, leurs combats mais aussi de trouver des perspectives de collaboration ensemble pour mieux faire avancer la cause féminine et contribuer à fonder des démocraties solides en Afrique.
« On a un engagement solide. Nous pensons qu’il y a, sur le continent africain, un manque de de connexion des femmes, des différentes couches. Le continent est très grand et il nous manque effectivement ce genre de connexion pour notamment s’inspirer des combats et des luttes des unes, des autres. Et donc, aujourd’hui, nous sommes là pour s’inspirer mutuellement », a laissé entendre Linda Bauma, membre du comité d’organisation.
Selon elle, ce n’est pas le premier camp des femmes qui a été organisé. « On en a organisé un autre l’année dernière, en novembre et où on a commencé un travail pour répertorier un peu les contributions des femmes notamment dans la démocratie et dans l’histoire africaine à travers des outils comme celui qu’on appellera le matrimoine qui va refaire un peu les portaits de toutes les femmes et leurs contributions au niveau social, les contributions politiques et leurs luttes pour l’égalité et pour la reconnaissance des droits des femmes en Afrique et leurs participations politiques également », a confié l’activiste.
Pour Ndèye Bouba Seck, Coordonnatrice de l’Association pour les Femmes de la communication alternative (Altercom), ce camp de femmes regroupe des activistes, des féministes pour un partage d’expériences, la création de réseautage. C’est aussi pour essayer de trouver un maillage pour pouvoir porter le combat des Femmes. « En fait, nous parlons de camp de femmes donc ce sont des femmes qui se sont regroupées. Et l’objectif principal c’est d’abord de créer un maillage qui va permettre à toutes ces activistes de pouvoir travailler ensemble, trouver des stratégies ensemble et essayer aussi de relever le niveau de partage intergénérationnel », a-t-elle indiqué.
Ce camp organisé par la Fondation de l’innovation pour la démocratie et Gorée Institute s’adresse en priorité a des groupes de femmes engagées dans la lutte pour la démocratie, la promotion de l’égalité et des droits des femmes et le renforcement des mouvements féministes en Afrique. En mobilisant des ressources pédagogiques innovantes et en recourant aux techniques de l’intelligence collective, le Camp cherche a renforcer leur autonomie et a assurer leur montée en compétences, notamment en matière de leadership politique.
Organisée sous la forme d’une résidence, la session 2024 de l’African Women’s Camp se tient à Gorée (Sénégal) du 14 au 20 Septembre sur le thème “Démocratie substantive, travail des femmes et puissance de vie”. Elle réunit 22 participantes de divers profils, venues de différents pays d’Afrique principalement francophone. Elle permettra de créer un espace sûr et inclusif où elles pourront partager leurs expériences, apprendre les unes des autres et élaborer des stratégies pour renforcer leur engagement. L’objectif final est de renforcer leur contribution a la démocratie substantive sur le continent.
Le Camp se concentrera sur des thèmes cruciaux tels que les imaginaires collectifs d’une démocratie africaine centrée sur le vivant, le soin collectif et le soutien mutuel entre femmes engagées, les stratégies d’organisation féministe et l’échange intergénérationnel. Les participantes auront l’opportunité de participer à des panels de discussion, des ateliers d’écriture, des séances de coaching peer-to-peer, et des visites communautaires. Ces activités sont conçues pour favoriser la libre parole, l’écoute bienveillante et active, ainsi que la réflexion, l’expression créative et le soutien mutuel entre les participantes.
