Déferlantes caravanières : Popularité est-ce électorat engrangé…?

La campagne électorale s’engage aujourd’hui, dans sa dernière semaine. Un tournant décisif. Meetings, caravanes et autres activités dites de proximité rythment le quotidien des candidats en quête du suffrage national.

Qui, des cinq candidats, a le plus mobilisé, le plus au contact des populations ? Tous ont gagné à l’applaudimètre sur le terrain et à « l’audiencimètre » sur les réseaux sociaux et autres supports médiatiques. Suivons une radioscopie des foules.
« Le public, le public !… Combien faut-il de sots pour faire un public ? », s’interrogeait De Chamfort. Combien de milliers de personnes faut-il pour les candidats dans chaque département pour se faire une idée de leur popularité ? Intéressante question !

Mais popularité rime-t-elle avec électorat engrangé ?

Difficile d’être péremptoire, les foules déferlantes ne constituant qu’une partie de la masse votante. Même si, « sans public, on n’est rien », pour exhumer Hugo. Encore que si on retrouve le même public d’une localité à l’autre, à l’accueil des candidats, cela fait désordre.
Le même public, dont une composante importée, est aussi agrandi par des curieux de la rue attirés par l’effet d’entraînement.

C’est dire que ces foules bigarrées sont loin d’être baromètre des grandes tendances électorales. Quel candidat a le plus mobilisé aujourd’hui, plus que Me Wade, lors de son meeting de clôture, sur la Vdn, en 2012 ? Ou que Diouf, en février 2000, au stade Iba Mar Diop ?

Loin d’être poreux à l’illusion, l’on est tenté de retenir que ces foules n’engrangent aucune plus-value de suffrage valablement exprimé.
Et pour cause, l’énigme de la grande masse silencieuse qui, calfeutrée chez elle, loin des caravanes, meetings et autres supports médiatiques, semble être, en dernière instance, la voie ou la voix à consulter.