Déclaration de Politique générale du Premier ministre
Mahammed Boun Abdallah Dionne
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
Dans son message solennel à la Nation du 31 décembre 2015, le Chef de l’État, Son Excellence, Monsieur Macky Sall rappelait la vision du développement que portent sa pensée et son action politiques, une vision qui réside dans son engagement à construire, avec tous ses compatriotes, une société plus juste et plus solidaire : « Le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous ».
C’est ce « Sénégal de tous, ce Sénégal pour tous », dont nous partageons la passion, qui nous réunit au sein de cet hémicycle, vous, majorité et opposition parlementaires portant en bandoulière le mandat du peuple, et, nous, membres du Gouvernement, investis de la confiance de Monsieur le Président de la République, qui seul définit la politique de la Nation, conformément à la Constitution.
Vous comprendrez, dès lors, que mes premiers mots devant la représentation nationale, soient d’exprimer toute ma gratitude et ma grande reconnaissance au Chef de l’Etat pour sa confiance renouvelée.
C’est cette confiance qui me vaut, aujourd’hui, le privilège de me retrouver devant vous, Honorables Députés, pour sacrifier à cette tradition républicaine de vous présenter ma déclaration de politique générale, avec tous les membres du Gouvernement, que j’ai l’honneur de coordonner.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Le gouvernement et moi-même partageons une haute conscience de vos éminentes missions. De là découle notre souhait ardent et sincère de vous souhaiter à tous une législature accomplie. Je mesure l’étendue de votre engagement et de votre attachement, à tous, pour ce pays.
Cette haute conscience de vos responsabilités, mais aussi des nôtres, nous impose en tant que Gouvernement, un devoir de transparence, de vérité et d’ouverture, pour répondre à toutes vos sollicitations concernant l’exécution des politiques publiques, dans le cadre du respect de la séparation des pouvoirs.
C’est un devoir que nous remplirons, à chaque fois que de besoin, avec diligence.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Pour avoir attentivement écouté le peuple, le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Macky SALL, a expressément instruit le Gouvernement à incliner le Plan Sénégal Emergent vers davantage d’inclusion sociale, pour plus de cohésion sociale.
Cette cohésion sociale sera d’autant plus renforcée, que des milliers de jeunes accèderont à des emplois décents et seront moins tentés par des aventures périlleuses ; que les efforts des travailleurs du secteur informel comme formel, des paysans, pêcheurs, éleveurs, artisans, seront rémunérés à leur juste valeur ; que les inégalités sociales, les disparités spatiales entre les villes et les campagnes, les zones urbaines et périurbaines seront éliminées et l’équité renforcée.
Elle sera d’autant plus renforcée, que vivre en milieu rural, dans les zones frontalières, les quartiers périurbains, ne constituera plus un handicap pour accéder aux services essentiels et à un mieux-être. C’est vers tout cela que la vision du Chef de l’Etat nous dirige.
La vision « d’un Sénégal de tous, d’un Sénégal pour tous », porté par le PSE, c’est d’abord un Sénégal sans exclusion, où tous les citoyens bénéficient des mêmes chances et des mêmes opportunités pour réaliser leur potentiel et prendre en main leur destin.
C’est aussi un Sénégal avec un Etat qui rassure le citoyen en lui assurant une gouvernance vertueuse et un partage équitable des ressources ; un Etat qui associe le citoyen à ses décisions par une écoute attentive ; un Etat qui prend soin du citoyen et réalise ses attentes. C’est aussi un Etat qui combat la précarité, l’injustice sociale, les inégalités, l’insécurité, l’iniquité et la vulnérabilité.
« Le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous » c’est également un pays de grande prospérité, d’une réelle inclusion et d’une forte cohésion sociale ; un pays où l’on produit plus de richesses et où règne une forte solidarité envers les moins favorisés, notamment les jeunes et les femmes.
C’est cette vision du Plan Sénégal Emergent, qui a été et qui demeure la feuille de route du Gouvernement que j’ai l’honneur de conduire avec d’autant plus de détermination et d’engagement qu’elle a été plébiscitée par une forte majorité de nos compatriotes, le 30 juillet 2017, lors des dernières élections législatives.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Je le disais tantôt : « le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous », c’est d’abord un pays, le nôtre, où tous les citoyens bénéficient des mêmes chances et des mêmes opportunités de promotion sociale, en particulier grâce à l’accès démocratique à la connaissance. Et c’est là où l’éducation et la formation en tant que facteurs clés du changement dans tous les domaines, restent déterminants.
C’est d’ailleurs ce qui justifie l’option, du Président de République, pour une école pour tous, cette école de la réussite, cette école viable, stable et pacifiée, que nous voulons, qui promeut la qualité et qui est davantage orientée vers l’enseignement des sciences, du numérique et des technologies. C’est là le rationnel de notre engagement à consentir des efforts importants, en termes d’investissements et de réformes structurantes pour le secteur de l’éducation et de la formation.
Déjà, entre 2012 et 2016, au-delà des programmes de réhabilitation, le Gouvernement a investi environ 132,6 milliards de FCFA pour construire et équiper 9.538 salles de classe, 333 écoles élémentaires, 162collèges de proximité, 21 lycées, 20 blocs scientifiques et technologiques, et 12 daaras modernes.
Concomitamment à cette expansion importante de la carte scolaire, les effectifs de personnels enseignants se sont accrus de 7.481 enseignants dans le public. Des mesures spécifiques ont aussi été prises pour renforcer la formation initiale, relever le niveau académique des recrutements et développer la formation continue.
Plusieurs actions ont aussi été menées pour la correction des disparités régionales par la construction et l’équipement de 200 nouvelles écoles élémentaires dans les 25 départements les moins scolarisés de notre pays et la construction de 49 collèges clés-en-main au niveau des zones frontalières.
Plus de 8,2 millions de manuels et livrets d’activités de français, de mathématiques et d’éducation aux sciences et à la vie sociale, ont été distribués gratuitement aux élèves de l’élémentaire représentant un coût de 10 milliards FCFA, un effort sans précédent dans notre pays.
A cela s’ajoute la mise à disposition d’outils numériques en mathématiques, sciences physiques et philosophie pour les classes de terminales dans 240 lycées, la mise en place de projets d’établissement, orientés vers les mathématiques et les sciences dans 300 CEM, l’augmentation des heures hebdomadaires en mathématiques, sciences physiques, et sciences de la vie et de la terre.
D’ici 2019, plus de 221,4 milliards de FCFA, en ressources additionnels, seront consentis par l’Etat pour l’élargissement des capacités d’accueil, l’extension de la carte éducative et l’amélioration des conditions de travail et d’apprentissage.
Cet investissement servira à la réalisation de 6.369 salles de classe, et 4729 blocs administratifs, de 2498blocs d’hygiène, dans le cadre du programme national de résorption des abris provisoires dans les établissements d’enseignement élémentaire, moyen et secondaire général que le Chef de l’Etat vient d’initier.
Il permettra aussi la construction et l’équipement de 99 nouvelles écoles élémentaires, 45 nouveaux collèges, 14 nouveaux lycées, ainsi que la réhabilitation et l’équipement de 263 écoles élémentaires, de 97 collèges et de 6 lycées et d’ouvrages annexes (points d’eau, blocs d’hygiène et administratifs etc).
Conformément aux engagements pris par le Gouvernement lors des Conseils des ministres décentralisés, nous avons déjà entamé la construction de 6 lycées d’enseignement général à Grand Yoff, Ngor, Yoff, Sangalkam, Tivaouane Peulh et Pikine Dagoudane, de même que la réhabilitation des lycées de la région de Dakar.
L’état d’exécution du Projet d’appui à la modernisation des daaras, d’un coût de 10,3 milliards de FCFA est très satisfaisant. En effet, tous les 64 daaras ciblés seront livrés entre février et octobre 2018. Le curriculum de formation est en train d’être testé dans 10 daaras depuis 6 mois avec 18.731 enfants enrôlés.
Le programme d’investissements du secteur de l’éducation prend également en compte différents projets portant sur la promotion de la lecture, y compris dans les langues nationales, la protection des enfants en milieu scolaire, la dotation en supports pédagogiques et didactiques des écoles. Il garantira l’amélioration des conditions d’accueil et d’apprentissage dans les disciplines fondamentales que sont le français, les mathématiques et les sciences, le renforcement des compétences des enseignants et l’amélioration de l’accès aux manuels scolaires.
C’est aussi par une offre de formation professionnelle mieux orientée vers les besoins du marché du travail que nous renforcerons la compétitivité et les performances de l’économie sénégalaise et l’employabilité des jeunes, sur la voie de ce Sénégal de tous, ce Sénégal pour tous.
Le Gouvernement en a pris toute la mesure.
C’est pourquoi, d’ici 2020, d’importants projets seront mis en œuvre pour renforcer l’accès équitable à la formation professionnelle et à des enseignements et apprentissages de qualité à travers :
- la réhabilitation de l’ensemble des lycées techniques du pays ainsi que la finalisation des 2 lycées professionnels de Fatick et Sandiara en 2018 ;
- la mise en place de trois clusters de formation professionnelle dans les domaines de l’horticulture, de l’aviculture et du tourisme pour un montant de 19 milliards FCFA ;
- le démarrage de la construction de huit (8) centres de formation professionnelle dans les localités de Porokhane, Nabadji Civol, Mboumba, NGourane, Foundiougne, Goudomp, Ndangalma, Koungheul, Médina Gounass, Thiempieng, Ndouloumadji, Aéré lao et Sokone, à travers les fonds de la CFCE, pour 4 milliards de FCFA ;
- la construction d’un centre de formation aux métiers de la foresterie à Bounkiling, d’un centre orienté vers les métiers industriels à Sédhiou et d’un centre de formation aux métiers de l’agriculture et de l’élevage à Goudiry, pour un coût prévisionnel de 2,5 milliards FCFA ;
L’Office Nationale de la Formation Professionnelle envisage de former 2.000 jeunes dans les métiers du pétrole et du gaz ainsi que 2.000 ouvriers meuniers.
Dans le cadre des programmes apprentissage, 4.068 apprentis et 814 maîtres seront pris en charge.
D’ici 2020, 3.500 jeunes bénéficieront de formation dans les domaines de l’horticulture, de l’aviculture et du tourisme et 10.000 autres pourront accéder à des certificats de spécialité, à travers le Projet de Formation Professionnelle pour l’Emploi et la Compétitivité (le FPEC).
Quant au Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique (3FPT), il s’est fixé une cible de 6.600 bénéficiaires pour la formation du personnel des entreprises et de 8.300 autres bénéficiaires concernant les demandeurs individuels, d’ici 2019.
En étroite collaboration avec le secteur privé, plus 10.000 jeunes recevront des formations dans le cadre du modèle de formation duale école-entreprise, financée à travers la Contribution Forfaitaire à la Charge de l’Entreprise (la CFCE), à côté d’autres initiatives développées avec le secteur privé.
Ces efforts seront accompagnés de la finalisation, avant fin 2019, des centres sectoriels de formation professionnelle aux métiers de la mécanique des poids lourds, de l’automobile, du machinisme agricole de Diama et de la maîtrise énergétique, réalisés aussi en parfaite synergie avec le secteur privé.
Au total, plus de 81 milliards FCFA seront consacrés d’ici 2020 au renforcement de l’employabilité des jeunes, à leur insertion professionnelle ainsi qu’au renforcement de l’offre d’infrastructures de formation professionnelle.
Ces efforts renseignent sur l’option vigoureuse qui a été prise pour mieux préparer la jeunesse aux réalités du marché du travail.
A l’image du secteur de la formation professionnelle, l’enseignement supérieur sera aussi davantage orienté vers des filières professionnelles spécialisées, vers les sciences et techniques, délivrant des enseignements plus centrés sur les réalités des terroirs et les besoins de l’économie. Notre pays a besoin de demeurer une référence avec un enseignement supérieur d’excellence plus ouvert sur le monde, offrant un encadrement pédagogique de qualité, notamment dans les domaines de pointe. A cet effet, un vaste programme d’extension et de renforcement des capacités des universités de Dakar, Thiès, Saint Louis, Diourbel, et Ziguinchor, est engagé avec la construction de nouveaux amphithéâtres, de laboratoires et d’équipements pédagogiques.
Aujourd’hui, 5 Instituts supérieurs de formation professionnelle sont en cours de construction sur les 14 prévus, à Bignona, Diamniadio, Matam, Richard Toll et Thiès.
Ces investissements sont accompagnés d’un programme de construction de 30.000 lits en résidences universitaires ainsi que des restaurants pour les étudiants et de logements pour les professeurs.
Les Technologies de l’Information et de la Communication sont mieux intégrées dans le système d’enseignement, à travers l’interconnexion des Universités, la création de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), avec la construction de 16 Espaces numériques ouverts, en cours de finalisation, et de 4 autresdont les travaux sont en voie de démarrage et la mise à disposition d’ordinateurs portables pour 47.100étudiants.
Aussi, la Cité du savoir prend-t-elle forme à Diamniadio, par le démarrage de la maison des sciences dotée d’un Planétarium avec des espaces de démonstration, pour la promotion de la culture scientifique, de même que la construction de 100 nouveaux laboratoires pour améliorer les conditions d’apprentissage.
En définitive, c’est un montant de 434 milliards FCFA qui sera injecté dans le sous-secteur, entre 2012 et 2019, constituant, ainsi plus du double de tout ce qui a été investi dans l’Enseignement supérieur de 1960 à 2012.
Depuis la réforme, les conseils d’Administration des Universités et écoles supérieurs sont aujourd’hui ouverts au secteur privé, et des évaluations annuelles sont établies sur la base de contrats de performance.
Pour donner un nouvel élan à la Recherche, le Sénégal est en train d’acquérir des équipements scientifiques lourds, mutualisés entre toutes les institutions universitaires et de recherche du pays. C’est le cas du super-calculateur que l’Etat vient d’acquérir, qui sera installé à Diamniadio.
Un grand penseur disait au début du XIXème siècle que : « Les hommes naissent tous à peu près avec les mêmes facultés et les mêmes penchants ; l’éducation seule fait la différence de nos vertus et de nos talents », et il avait bien raison car c’est l’éducation qui fait éclore les talents.
Nous préparons ainsi notre jeunesse à prendre demain le relais, par le savoir et la connaissance, par ses capacités et ses talents, grâce à l’école et à l’innovation qui demeurent de hautes priorités du Plan Sénégal Emergent. Afin de stimuler davantage l’éclosion des talents et la création d’emplois, des Centres d’initiatives pour l’Emploi et l’Entreprenariat Local (CIEL) ou missions locales seront créés au sein des départements pour contribuer à l’effort national de création d’emplois. Les Centres de Dagana, Thiès et Ziguinchor seront fonctionnels en 2018. Suivront ceux de Kaolack, de Dakar et de Sédhiou. Cette démarche vise à développer une plus grande proximité entre les services de l’emploi et leurs cibles.
La Convention nationale Etat-Employeurs de troisième génération sera finalisée pour permettre l’insertion de 2.000 demandeurs d’emplois.
Des pépinières d’entreprises et incubateurs de Petites et moyennes entreprises seront installés dans toutes les régions, en particulier à côté des centres universitaires, écoles supérieures, et centres de formation. Ils seront accompagnés de mécanismes de financement, sous forme de Bourses pour l’Insertion professionnelle, pour offrir un accompagnement financier, matériel et en appui-conseil afin de soutenir les initiatives des jeunes diplômés porteurs de projets.
L’Etat démarrera la mise en place de Centres multimédia, offrant des formations ciblées dans les métiers du Numérique mais également des plateformes de développement et de démonstration d’applications. En plus de la mise à disposition de ces infrastructures, l’Etat offrira un appui financier pour la promotion des meilleurs projets.
Des programmes à haute intensité de main d’œuvre seront également développés dans le cadre de la réalisation, de l’entretien et de la maintenance des infrastructures et équipements réalisés à travers les programmes PUMA , PUDC et Promovilles , comme en ce qui concerne le cantonnage manuel des routes et des pistes.
Ces programmes cibleront, à chaque fois, les jeunes sans emploi dans les localités concernées, qui bénéficieront de formations courtes, pour obtenir une qualification.
Un programme d’appui au développement local et à l’employabilité, destiné aux zones de départ de migrants a démarré avec le Bureau de Mise à Niveau et l’ADEPME.
Il vise la promotion de l’emploi et de l’insertion professionnelle des jeunes, en proposant une mise à niveau d’entreprises dans des secteurs à fort potentiel, tout en professionnalisant la main d’œuvre employable dans des filières ciblées au sein des régions choisies des zones Sud, Nord, et Sud-Est du pays. Il est d’un coût de 7,7 milliards FCFA et sera exécuté sur la période 2017-2020.
Ces différentes interventions seront capitalisées avec ceux en cours avec l’ANPEJ et l’ADEPME, en matière de financement des porteurs de projets et de promotion de la PME.
Dans le cadre de la lutte contre les inégalités dans l’accès aux opportunités économiques, une enveloppe de 8 milliards FCFA a été injectée, sur la période 2012-2016, pour le financement de plus de 7.592 projets portés par des femmes dans les secteurs de la transformation des produits agricoles, halieutiques et artisanaux, du commerce et de l’agriculture.
Parallèlement, plus de 25.000 femmes ont bénéficié de formation dans les chaines de valeurs et de 13.000unités de matériel d’allègement des travaux et d’équipements post-récolte. Cet effort sera poursuivi, en 2018, à travers la seconde phase du Projet d’Alphabétisation et d’Apprentissage/Lutte Contre la Pauvreté (PALAM2), d’un coût de 13,7 milliards de FCFA, destiné à développer 200 microentreprises au bénéfice de 5000femmes ainsi que l’encadrement de 2000 jeunes adultes, qui bénéficieront de formations qualifiantes et de crédits pour leurs activités.
Le Projet de microfinance islamique, d’un montant de 47 milliards de FCFA accordera des financements aux femmes, à partir de lignes de crédits dédiés, pour leurs activités génératrices de revenus. Ce projet vient renforcer les fonds destinés aux femmes à travers les projets d’impulsion de la microfinance et d’entreprenariat féminin, dotés chacun d’un budget d’un milliard de FCFA.
Pour stimuler l’entreprenariat féminin, le financement des femmes et des organisations féminines sera renforcé à travers le Fonds pour l’Entreprenariat Rapide, qui bénéficie d’une dotation annuelle de 30 milliards de FCFA, et ceci dès 2018.
Le Fonds pour l’Entreprenariat rapide se positionnera ainsi pour assurer le financement de toutes les initiatives entrepreneuriales orientées vers l’inclusion sociale et la création d’emplois, en ciblant les cibles jeunes et femmes.
Le Gouvernement s’appuiera aussi sur la microfinance, puissant instrument d’inclusion financière et de promotion socioéconomique, pour soutenir davantage les activités créatrices d’emplois et de revenus.
Il nous faudra soutenir les centaines de milliers de travailleurs du secteur informel, les micro unités familiales, les groupements et travailleurs individuels impliqués dans la transformation des produits agricoles, des ressources halieutiques, la production agricole et pastorale, les différents corps de métiers de l’artisanat, le petit commerce, en somme, tous les exclus des systèmes financiers.
A cet effet, un Programme national d’inclusion financière pour les couches les plus vulnérables sera mis en œuvre pour un développement de produits et services adaptés aux besoins de ces cibles. L’offre de services des systèmes financiers décentralisés sera ainsi renforcée grâce à des mécanismes de refinancement, à travers des lignes de crédits et de garanties provenant de ressources publiques.
Pour conclure sur ce chapitre de l’inclusion, je constaterai avec vous, que notre potentiel humain, résultant de la structure démographique de notre population, même s’il constitue une source de défis cruciaux à relever en termes d’emplois et de cohésion sociale pour la Nation, constitue en même temps, un précieux atout pour le développement.
L’employabilité de nos ressources humaines restera l’un de nos plus grands défis pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et exploiter tout notre potentiel en matière de développement économique et social. Dotée des compétences requises et mise en présence d’opportunités adéquates, la jeunesse sénégalaise pourra permettre à notre pays de se placer sur une trajectoire de croissance encore plus soutenue. Elle en a l’énergie, le talent et la créativité.
C’est aussi à travers le sport, cette autre école de la vie, véritable facteur de promotion économique et sociale, que s’exprime son talent. Par leurs performances dans les joutes continentales et internationales notre jeunesse, nos sportifs, toutes disciplines confondues, contribuent au rayonnement de notre pays sur la scène internationale. Nous leur exprimons notre plus grande fierté et toute la reconnaissance du peuple.
A travers leur qualification à la prochaine coupe du monde de football prévue en Russie, au terme d’un brillant parcours, nos lions ont traduit, de manière éloquente notre ambition d’un « Sénégal qui gagne ».
C’est dans cette perspective que l’Etat a décidé de renforcer sa politique de maillage du territoire en infrastructures sportives de proximité et de mise aux normes des stades régionaux. A cet effet, le programme de réalisation des stades régionaux de Kaffrine, Kédougou et Sédhiou sera achevé avant 2020 de même que la réhabilitation des différents stades, entamée à Dakar et dans les régions.
Notre pays étrennera avant fin 2019, son arène nationale de lutte et le Palais des Sports de Diamniadio, véritables complexes sportifs ultramodernes et multifonctionnels.
Un accent particulier sera aussi mis sur la promotion du sport scolaire et universitaire et sur la promotion de toutes les disciplines sportives, sur l’ensemble du territoire. Le nouveau code du sport sera adopté et des conventions d’objectifs seront signées avec les fédérations nationales sportives, d’ici à 2019.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
« Le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous » c’est aussi la correction des déséquilibres territoriaux et le rattrapage infrastructurel qui ont déjà démarré avec le PUDC, Promovilles et le PUMA, ces programmes d’inclusion sociale dans leur essence, conçus pour éliminer les disparités spatiales et garantir une égalité de chances et de conditions décentes pour tous.
Ces programmes constituent des demandes fortes des populations. Ils sont exécutés dans une complémentarité et une parfaite synergie avec les programmes sectoriels, dont ils contribuent à accélérer l’atteinte des objectifs. Ils sont l’expression d’une forte volonté de garantir une égalité des chances et des conditions de vie décentes à tous.
Le PUDC a fini de donner un nouveau visage au monde rural en y recréant l’espoir.
Des centaines de localités longtemps confinées dans l’obscurité, l’enclavement, souffrant de déficit en infrastructures socioéconomiques, des conditions de travail pénibles des femmes, se découvrent de nouvelles opportunités aux plans économique et social.
Avec le PUDC, près de 1.000 kilomètres de pistes sont en voie d’être finalisés, dont 600 km déjà achevés, permettant le désenclavement de 552 villages, impactant directement la vie de 380.000 personnes.
Près de 229 forages déjà fonctionnels, 91 châteaux d’eau sur 153 prévus, et 104 systèmes d’adduction d’eau, ont permis à 499 villages d’avoir accès à l’eau potable pour 200.000 personnes dans toutes les régions, avec à la clé, plus de 1.600 emplois directs.
L’électrification de 466 villages est engagée et 34 centrales photovoltaïques sont déjà installées, pour une puissance totale de 730 KVA, avec 526 emplois générés.
Sur 5079 équipements post-récoltes prévus, 3.401 ont déjà été livrés aux femmes organisées en comités de gestion dans 2.500 villages, permettant la création de 1.200 emplois durables. Ce programme sera renforcé avec l’acquisition de 1.000 nouvelles unités de transformation post récolte déjà acquis.
Ces différents résultats ont été obtenus grâce à la mise en place d’une enveloppe de 120 milliards de nos francs entièrement financés par l’Etat du Sénégal.
Programme qui se pose en modèle de développement inclusif et solidaire, qui inspire plusieurs pays du continent, le PUDC sera consolidé dans le cadre d’une nouvelle phase pour un financement additionnel de 300 milliards FCFA, dont 112 milliards FCFA provenant de nos partenaires techniques et financiers.
S’agissant du Promovilles, réalisé en synergie et en cohérence avec le PUDC, il ambitionne de contribuer à une amélioration durable du cadre de vie en milieu urbain. Ses actions sont centrées sur une densification de la voirie, le développement de systèmes d’assainissement des eaux usées et pluviales, et la réalisation d’aménagements paysagers qui valorisent le patrimoine des localités et le cadre de vie des populations, en complément du programme « Villes vertes », exécuté directement par le Gouvernement.
La phase pilote de PROMOVILLES a démarré avec un programme d’investissement de 74 milliards FCFA, pour la réalisation dans 13 villes, de 103 Km de voiries, y compris le drainage des eaux pluviales, l’éclairage public et les aménagements paysagers.
Ces réalisations seront poursuivies avec la première phase du programme, d’un montant de 89 milliards, qui démarre en fin 2017, à Dakar et dans 10 autres capitales régionales.
La phase 2 du programme, d’un montant de 84 milliards, qui démarre en 2018, a comme objectifs la réalisation de 63 km de linéaire de voiries assainies et éclairées ainsi que des aménagements paysagers dans la région de Dakar. Elle prendra en compte le reprofilage et la couverture du canal Ouest de Rufisque, l’aménagement des bassins versants de Yeumbeul et Malika et la construction d’une digue route à Matam.
En synergie avec ces deux programmes destinés à la résorption des disparités territoriales, le Programme PUMA est spécifiquement dédié à la modernisation des axes et territoires frontaliers et à l’amélioration des conditions de vie des populations de ces zones.
Il intervient dans dix (10) régions, avec pour objectifs le désenclavement routier, fluvial, maritime, téléphonique et numérique des zones et populations frontalières, mais également le développement durable desdites zones par la réalisation d’infrastructures sécuritaires, d’équipements sociaux de base et d’activités génératrices de revenus. Le programme d’action y relatif est évalué à 593 milliards de FCFA sur un horizon de neuf ans, avec une première phase triennale de 222 milliards qui a démarré en cette fin d’année 2017.
Le PUDC, PROMOVILLES et le PUMA contribueront à conforter les bases pour le développement de territoires viables consacré par l’Acte III de la décentralisation.
Ces programmes sont en train de créer de nouvelles dynamiques territoriales qui seront d’autant plus fortes que le processus de territorialisation des politiques publiques sera accéléré.
Et c’est cela toute la philosophie de l’inclusion sociale par les territoires, pour un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
L’inclusion, « le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous », c’est aussi des mesures de politiques sociales fortes, qui garantissent l’accès aux services essentiels de santé, au logement, à l’eau, à l’assainissement et à un cadre de vie sain.
L’amélioration de l’offre de services de santé et d’action sociale est devenue une réalité.
Le maillage du territoire en infrastructures sanitaires et sociales s’est renforcé avec l’ouverture des hôpitaux de Diamniadio, Matam, Fatick, Dalal Jamm et Ziguinchor, de 10 nouveaux centres de santé dans les villes de l’intérieur, à Maka Coulibantang, Saraya, Dianké Makha, Médina Gounass, Kidira, Koumpentoum, Pété, Samine, Goudomp et Niakhar et de plusieurs postes de santé.
La mise en service de huit (8) nouveaux centres de dialyse sur l’ensemble du territoire consacre la décentralisation de la prise en charge des insuffisants rénaux.
Parallèlement à l’élargissement de l’offre, le plateau technique a été relevé sur l’ensemble du territoire avec l’acquisition de 16 scanners, 14 appareils de mammographie, 35 tables de radiologie numérique, 50 appareils d’échographie, 10 générateurs de production en oxygène dans le cadre de l’autonomisation des hôpitaux, et de 3 appareils de radiothérapie en cours d’installation. Le système sanitaire s’est aussi renforcé avec l’acquisition de 4 camions hôpitaux et 327 ambulances, depuis 2012.
Le gouvernement a aussi procédé, depuis 2015, à un recrutement de 2.000 professionnels de santé à tous les niveaux de la pyramide sanitaire, confortant les efforts consentis en matière de renforcement des effectifs depuis 2012.
Les initiatives « Jegesi naa » et « Yeksi naa » lancées en 2015 et 2016 ont permis de réduire le taux de rupture des médicaments et produits médicaux et de procéder à une réduction de 66% du coût des médicaments anti-cancéreux.
Pour assurer un accès équitable à des soins de qualité, il est prévu dans les quatre prochaines années, la construction de 267 postes de santé, 22 centres de santé, 3 hôpitaux de niveau 2 à Kaffrine, Sédhiou, Kédougou, d’un hôpital de niveau 3 à Touba, d’un centre national du cancer à Diamnadio et d’un centre de traitement des brûlés à l’hôpital de Fann. L’élargissement de l’offre et le relèvement des plateaux techniques se traduiront par une meilleure prise en charge des malades, notamment des situations d’urgence.
Cet effort d’investissement sera combiné à un programme de renforcement des effectifs de personnels médical et paramédical. Les profils et les effectifs de personnel sont déjà identifiés.
Dans le cadre des initiatives de gratuité des soins, 7,2 millions de cas d’enfants de moins de cinq ans, plus de 314.000 cas de personnes âgées de 60 ans et plus, et plus de 45.000 femmes enceintes ont été pris en charge. La santé de la mère et de l’enfant demeure une priorité pour une réduction des niveaux de mortalité maternelle et infanto-juvénile, le renforcement de la couverture vaccinale et l’amélioration de la situation nutritionnelle des enfants.
S’agissant de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles, les efforts en cours permettront de consolider et d’élargir la zone de pré-élimination du paludisme et de réduire encore plus l’incidence du VIH Sida, jusqu’ici maintenu à des niveaux faibles.
Par ailleurs, pour ce qui concerne les programmes de filets sociaux, 20.547 personnes identifiées comme vulnérables ont bénéficié d’appui dans le cadre des programmes d’autonomisation.
A travers la Couverture Maladie universelle, 2,5 millions de personnes enrôlées dont 2,3 millionsbénéficient des prestations offertes au niveau de 675 mutuelles. Ces prestations seront étendues en milieu scolaire et au sein des daaras. Les Mutuelles de santé seront davantage professionnalisées pour plus de transparence, et célérité dans le traitement des dossiers et de redevabilité dans la gestion des ressources qui leurs sont allouées.
Mesure sociale phare du mandat actuel du Président de la République, la Bourse de Sécurité Familiale bénéficie aujourd’hui à 300.000 ménages et la cible fixée à 250.000 bénéficiaires pour 2017 est atteinte depuis 2 ans.
Toutefois, le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Macky Sall a décidé d’amplifier le programme pour le porter à 400.000 ménages pour 2018, pour aider davantage les familles et leurs enfants à bénéficier d’une couverture sanitaire adéquate et d’une bonne éducation pour sortir du cycle de la pauvreté.
Des conventions ont été signées avec des partenaires et des projets de développement pour accélérer l’autonomisation des bénéficiaires, en leur permettant de développer des activités génératrices de revenus.
Pour assurer un meilleur ciblage des interventions dans le cadre des filets sociaux, un Registre national unifié a été mis en place, afin de permettre aux ménages les plus vulnérables d’accéder de façon équitable et transparente aux prestations.
A travers ce registre, notre objectif est, à court terme, de bâtir un socle de protection sociale performant permettant des interventions ciblées de prise en charge des groupes vulnérables.
Le Gouvernement poursuivra la lutte contre toutes les formes de maltraitance, de négligence, d’abus, d’exploitation et de violence que subissent les enfants, leurs familles et leurs communautés.
Les personnes vivant avec un handicap retiennent également notre attention. Aujourd’hui plus de 45.503 Cartes d’égalité des Chances ont été distribuées, permettant à leurs attributaires de bénéficier d’une prise en charge gratuite dans les structures de santé publiques et dans les centres de réadaptation fonctionnelles.
L’offre de services d’action sociale sera renforcée avec la construction d’un Centre national de Réinsertion sociale et de neuf Centres de Promotion et de Réinsertion sociale.
Je tiendrai, dès le début de l’année 2018, un Conseil interministériel consacré aux mécanismes d’application de la Loi d’Orientation Sociale, destinée à la promotion et à la protection des droits des personnes handicapées. En ce qui concerne les personnes du troisième âge, en plus du Plan Sésame, des efforts substantiels ont été consentis avec l’augmentation de 40% des pensions de retraite, la mensualisation des pensions et l’exonération des impôts et taxes sur les activités de l’IPRES, pour renforcer sa viabilité et sa capacité à mieux soutenir les retraités.
Toutefois, nous estimons devoir encore faire plus pour les retraités. En conséquence, le Président de la République a décidé de la modernisation des régimes de retraite aussi bien pour les allocataires de l’IPRES que ceux du Fonds National de Retraite (FNR).
Avant fin 2018, sera instituée une pension minimale de retraite, d’au moins égale à 98% du Salaire minimum interprofessionnel garanti (soit 35.518 FCFA). En outre, la réforme du Code des pensions prendra également en compte la mise en place d’un régime complémentaire pour les non cadres affiliés à l’IPRES.
Seront également institués un régime complémentaire obligatoire pour les agents bénéficiant d’un régime indemnitaire particulier et un régime supplémentaire par capitalisation, volontaire, pour les agents ayant de réelles capacités contributives. Ces dernières ressources seront confiées à des fonds de pensions privés.
Avec la réforme, les allocataires du Fonds national de Retraite vont également bénéficier d’une augmentation sur quatre ans de leurs pensions à raison de 10% par an, au même titre que ceux de l’IPRES.
Enfin, des régimes de retraites adaptés seront mis en place pour les travailleurs, jusqu’ici exclus du système.
Toutes ces mesures ont pour finalité d’améliorer les niveaux des pensions et de préserver des travailleurs, qui ont tout donné durant leur période active, de toutes formes de précarité, auxquels pourraient les exposer la faiblesse de leurs revenus.
Préserver le citoyen de la précarité, c’est aussi lui garantir l’accès à un logement décent.
En prenant l’option d’une politique de renouveau urbain, le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Macky Sall a décidé d’engager le Sénégal dans une nouvelle dynamique de création de villes modernes.
La loi d’orientation sur l’habitat définit aujourd’hui un cadre permettant au plus grand nombre de sénégalais d’avoir accès à un logement. En effet, elle prescrit aujourd’hui l’obtention d’un agrément, la signature d’une convention et le respect d’un cahier de charges pour l’accès des promoteurs au foncier. Cette contractualisation mettra un frein à la spéculation foncière car permettant un suivi de l’atteinte des objectifs pour lesquels le foncier est octroyé aux promoteurs immobiliers et aux coopératives d’habitat agréées.
En outre, elle assure la gratuité de l’accès au foncier pour les projets d’habitat comportant, au moins 60% de logements sociaux, la prise en charge par l’Etat des aménagements primaires ainsi que des allègements fiscaux et douaniers. Ces efforts substantiels doivent contribuer à une baisse, d’au moins un tiers, des coûts des logements sociaux.
L’implantation des pôles urbains répond au souci du Gouvernement de relever de manière significative une offre de logements accessibles à toutes les couches de la population.
Elle correspond également à une volonté de créer de nouvelles cités offrant toutes les fonctionnalités, avec notamment une mixité avec des places d’affaires, des zones de production de biens et de services, d’équipements administratifs et collectifs, d’espaces pour de grands évènements culturels, sportives, de rencontres internationales, d’infrastructures touristiques et de loisirs.
Premier de ces pôles, Diamniadio est en pleine structuration, avec ses programmes de logements, ses infrastructures de connectivité, ses sphères ministérielles, son parc industriel, ses équipements sportifs, administratifs, commerciaux et hôtelier.
Il est appelé à devenir un pôle catalyseur pour le développement d’activités économiques et sociales, et le moteur d’une demande accrue de biens et de services, dans le cadre d’une urbanisation maîtrisée.
Son plateau d’infrastructures sera rehaussé grâce à la proximité avec l’aéroport Blaise Diagne et au renforcement de sa connectivité avec la région de Dakar et le reste du pays.
Les projets développés au sein des pôles génèrent aujourd’hui des milliers d’emplois, contribuent à la structuration de l’économie, au renforcement du capital humain et au mieux-être des populations.
La politique d’implantation de pôles modernes s’étendra au Lac Rose, à Déni Biram Ndao (sur 1.741 hectares) et Daga Kholpa (sur 2.870 hectares), ainsi que dans les régions. En ce qui concerne Daga Kholpa, une assiette foncière de 300 ha sera mise, en 2018, à la disposition des promoteurs immobiliers et des coopératives.
Cet effort de création de pôles urbains est accompagné de programmes d’aménagements paysagers à travers le « Programme Villes vertes » sur l’ensemble du territoire, pour assainir et améliorer davantage le cadre de vie des populations.
Au titre des mesures sociales fortes qui ont marqué le mandat, il faut aussi souligner la décision de haute portée historique du Président Macky Sall, de rendre gratuite la procédure de transformation des titres précaires en titres fonciers. C’est aussi cela le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous.
Avec cette décision, des milliers de sénégalais peuvent aujourd’hui bénéficier d’une sécurisation juridique de leurs titres d’occupation et de saisir toute opportunité de les valoriser.
Des dispositions sont déjà prises pour accélérer la délivrance desdits titres aux ayant- droits.
Le renouveau urbain, c’est aussi la modernisation des cités religieuses qui bénéficient d’un programme de construction d’esplanade, d’amphithéâtres et de résidences fonctionnelles pour accueillir leurs hôtes.
Ce programme se poursuit pour offrir, à terme, à toutes les grandes villes religieuses musulmanes comme chrétiennes, des cadres d’épanouissement conformes aux attentes des populations.
Le logement décent impliquant la mise à disposition de services essentiels, le gouvernement s’inscrit dans une politique offensive pour faciliter l’accès à l’eau et à l’assainissement, qui correspond à une attente forte des populations.
Pour preuve, en milieu urbain, le taux d’accès est stabilisé aujourd’hui à 98,5% dont 89% par branchement particulier.
La sécurisation de l’alimentation en eau potable de Dakar a nécessité la mobilisation de plus de 100 000 m3/jdans le cadre d’un programme d’urgence pour un investissement global de 27 milliards FCFA engagé en 2015.
Face à la croissance démographique de la ville de Dakar et sa périphérie, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre deux projets majeurs avec la construction d’une troisième usine de production d’eau potable à Keur Momar Sarr (KMS III) et la réalisation d’une unité de dessalement d’eau de mer. Ces projets prendront en compte l’extension des réseaux dans les zones non encore desservies avec la réalisation de 85.000branchements domiciliaires subventionnés.
Les deux projets seront finalisés en 2020 pour un coût cumulé de 465 milliards FCFA et un volume d’eau additionnel de 300.000 m3/j. C’est l’approvisionnement en eau de plus 3,5 millions de personnes qui est en jeu.
En attendant la finalisation desdits projets, une production de 60.000 m3/jour supplémentaires sera disponible pour la région de Dakar, d’ici la fin 2018, à partir de nouveaux de forages en construction.
En milieu rural, les opérations combinées du « programme national de 300 forages » lancé en 2013 et du volet hydraulique du PUDC ont permis la réalisation de 368 forages, 13 stations de traitement, 200 châteaux d’eau et plus de 109 km de réseaux dans plus de 500 villages, au bénéfice de 1.000.000 de personnes supplémentaires, faisant passer le taux d’accès à l’eau de 80 % en 2011 à 90% en 2016.
En même temps que la finalisation de ce programme, une nouvelle opération portant sur la réalisation de 250 nouveaux forages est en cours pour plus 60 milliards d’investissements qui devraient rapprocher le Sénégal du taux d’accès universel à l’eau potable dans 3 ans.
Les perspectives du sous-secteur de l’assainissement sont tout aussi bonnes avec la mobilisation d’un investissement de 272 milliards FCFA. Ces ressources sont destinées à la réalisation, sur l’ensemble du territoire et dans toutes les grandes villes, d’ouvrages de drainage des eaux usées et pluviales, à la densification des réseaux d’assainissement, à la réalisation de stations d’épuration.
L’impact attendu est de permettre à plus de 312.000 ménages d’avoir accès à des systèmes d’assainissement adéquats. Un programme de 100.000 latrines familiales sera réalisé, à partir de 2018, au profit des communes rurales.
Ces programmes d’assainissement prendront également en charge la restructuration de quartiers de la banlieue confrontés de manière récurrente à des risques d’inondation.
Les impacts négatifs des changements climatiques sur l’environnement seront aussi mieux pris en charge, à travers des programmes ciblés de lutte contre l’érosion côtière, de renforcement de la protection des ressources forestières et d’intensification des actions de reboisement. Notre pays saisira toutes les opportunités offertes par la mobilisation des Fonds verts Climat pour le financement de tels programmes.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
L’accès équitable des populations à un cadre de vie sain et aux services essentiels doit être une réalité sur l’ensemble du territoire. C’est tout le sens de l’Acte 3 de la décentralisation, dont la première phase a été parachevée par l’adoption d’un nouveau Code général des Collectivités locales, qui consacre la communalisation intégrale, autrement dit l’égale dignité des territoires. C’est aussi cela le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous.
Aujourd’hui, nous nous acheminons vers de nouvelles perspectives avec la mise en place des Pôles-Territoires. Cette phase est un nouveau jalon dans la territorialisation des politiques publiques, avec l’adaptation des instruments de planification et des mécanismes de financement du développement territorial.
La territorialisation des politiques publiques permet de corriger les disparités spatiales, de répondre à l’exigence de proximité et de prendre en compte les diversités et spécificités des espaces locaux.
A terme, l’objectif de l’Etat est d’instaurer des politiques publiques adaptées, co-construites avec les acteurs locaux, articulées aux orientations politiques sectorielles et nationales, permettant de promouvoir une action publique plus cohérente, plus efficace et répondant mieux aux attentes des populations.
Cette dynamique sera accompagnée d’un repositionnement de l’Etat dans les territoires à travers une réforme de l’architecture organisationnelle des services déconcentrés et un renforcement de la déconcentration et de la décentralisation.
Aussi, ce mouvement doit-il-être accompagné par l’adaptation du dispositif d’incitation à l’investissement, à travers la révision du Code des Investissements, pour promouvoir l’activité économique dans les pôles de croissance.
C’est ainsi que sera promue l’émergence de pôles territoires viables et productifs capables de porter la dynamique de croissance et d’inclusion sociale du PSE.
En appui, il conviendra d’encourager, tout en les encadrant, les financements innovants tels que les Partenariats public-privé, les emprunts et les fonds verts.
L’objectif est de permettre aux territoires de consolider leurs ressources et de réaliser leurs programmes d’investissement, dans le cadre d’une fiscalité locale maîtrisée et d’une allocation optimale des ressources provenant du budget de l’Etat.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Nous sommes tous conscients que pour partager la richesse, il faudrait d’abord la produire. En économie ouverte, c’est l’économique qui détermine le social et non l’inverse. Si nous sommes arrivés à financer tous ces importants programmes d’inclusion sociale et de lutte contre les inégalités et les disparités régionales, c’est que notre économie va mieux.
C’est pourquoi, le Gouvernement s’emploiera, au quotidien, avec la vigueur nécessaire, à :
- mettre en phase les politiques avec les contingences et les urgences, qu’elles soient nationales ou internationales, comme la gouvernance stratégique des ressources minières, pétrolières et gazières, la recherche et l’innovation, le développement de l’économie numérique, le tourisme, le développement des infrastructures, terrestres, portuaires et aéroportuaires ; et dans le même temps
- prendre en charge les priorités essentielles autour des leviers que sont la microfinance et l’économie solidaire, la promotion de l’emploi, de l’insertion professionnelle et de l’intensification de la main-d’œuvre, ainsi que la protection sociale ;
La volonté d’atteindre de tels objectifs est aujourd’hui portée par le PTIP 2018-2020 et traduite dans le budget 2018, en cours d’examen. Cette volonté ira en s’amplifiant avec le prochain Programme d’actions prioritaires, le PAP 2019-2024, du Plan Sénégal Émergent.
La forte inclinaison de la vision du Président de la République, pour plus de justice sociale va franchir un nouveau cap, avec la loi de finances 2018 que vous allez voter dans quelques jours, et qui constitue le marqueur social du présent mandat du Président de la République.
Cette option fait suite aux efforts de rationalisation, de redressement et de consolidation, de la période 2012-2017, marquée par un retour de la croissance à un niveau de plus de 6% et c’est cette prospérité retrouvée dans le respect de nos fondamentaux macroéconomiques qui nous autorise cette inclinaison sociale du Plan Sénégal Émergent.
Dans la présente feuille de route du Gouvernement qui s’inscrit dans le sillage de celle de 2014 que je vous avais présentée ici-même au sein de votre prestigieux hémicycle, je voudrais évoquer à présent quelques éléments de bilan, tout en mettant l’accent sur les actions fortes engagées pour le court et le moyen terme afin de consolider et d’amplifier les performances économiques, notamment dans les secteurs moteurs de la croissance et créateurs d’’emplois.
Notre économie va mieux depuis 2012 et nous voilà dorénavant installés dans la dynamique de l’émergence.
Cependant, ces performances aussi louables soient-elles, sont loin d’être des motifs de satisfaction pour nous. Elles sont davantage pour nous, des incitations à travailler plus, pour encore plus de résultats. C’est cet esprit conquérant qui nous permettra d’atteindre notre objectif d’émergence à l’horizon 2035.
La belle victoire de nos Lions du football et leur qualification pour la Coupe du Monde Russie 2018 que j’évoquais tantôt, sont des témoignages éloquents de ce que peuvent nous apporter la persévérance et le travail. Nous leur exprimons une fois de plus, nos félicitations car quand les jeunes réussissent, une nation construit sa confiance et sa propre réussite.
Eux, comme nous, devons cependant comprendre que ces performances qui nous font franchir des pas décisifs en direction de la cour des grands, exigent davantage de nous en nous imposant de redoubler d’effort, de discipline et de patriotisme pour aller de l’avant.
Pour notre part, nous nous y attèlerons.
Quatre années de mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE) ont déjà permis à notre pays de restaurer les équilibres macroéconomiques, de mener des réformes pour un environnement des affaires plus compétitif, et de consolider les investissements publics structurants, notamment, dans l’agriculture, les infrastructures et l’énergie.
Le taux de croissance du PIB a atteint 6,7% en 2016 contre 6,5% en 2015. Il est estimé à 6,8 % en 2017 et projeté à 7,0% en 2018, une première dans l’histoire économique du Sénégal, qui n’a jamais affiché un taux de 6% sur quatre années consécutives.
Mieux, en Afrique la croissance est ressortie à 1,3% en 2016 à 2,7% en 2017, et projetée à 3,5% en 2018.
Ces performances valent à notre pays de figurer aujourd’hui parmi les cinq pays ayant les croissances économiques les plus fortes sur le continent. L’inflation est contenue sous la barre des 2%, avec une réduction significative et continue du déficit budgétaire à 3,7% du PIB en 2017 contre 6,7% en 2011, grâce à des efforts soutenus de rationalisation des dépenses et de mobilisation des ressources internes.
L’endettement reste maîtrisé, grâce à une politique prudente privilégiant les emprunts concessionnels et les prêts sur le marché financier ayant de plus longues maturités.
Le service de la dette publique extérieure s’est établi en 2017, respectivement à 10,9% des recettes budgétaires et 9,1% des exportations de biens et services, contre des plafonds de 22% et 25% retenus dans le cadre de l’analyse de viabilité de la dette publique.
En vérité, ces performances sont la résultante d’une nouvelle dynamique impulsée à tous les secteurs de la vie économique et sociale. L’agriculture, un des leviers essentiels de notre économie, se situe sur une trajectoire ascendante et enregistre des performances inédites durant ces trois dernières années.
La production d’arachide, qui est passée de 527 mille tonnes e