Déclaration de politique générale : Dr Sahite Gaye décrypte le discours d’Ousmane Sonko…

Le Premier ministre Ousmane Sonko a prononcé une déclaration de politique générale qui a suscité de nombreux commentaires et analyses. Parmi eux, le Dr Sahite Gaye, enseignant-chercheur en Sciences de l’information et de la communication au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), a livré un décryptage approfondi de cette allocution, en mettant en lumière ses enjeux communicationnels et stratégiques.

Selon le Dr Gaye, spécialiste en communication des organisations et de crise, le discours du Premier ministre s’adressait autant au peuple sénégalais qu’aux bailleurs et partenaires internationaux. Il l’a qualifié de « logocentrique », une approche qui repose sur des projections et des principes fondamentaux. L’accent a été mis sur les réformes nécessaires pour bâtir un futur stable, tout en prenant soin d’insister sur les valeurs éthiques et les bases concrètes du redressement.

Cette allocution, analyse-t-il, se distingue par un ton offensif et une attaque frontale des défis hérités. « Contrairement à un discours concentrique qui se concentre sur les contraintes, Sonko a dressé un état des lieux d’un “pays en panne” et a choisi d’attaquer de front les problèmes, notamment la fiscalité et les taxes », explique Dr Gaye dans Lesoleil.

Dès le début de son discours, Ousmane Sonko a voulu marquer la gravité de la situation actuelle du Sénégal. Selon Dr Gaye, cette posture reflète une volonté d’être « humble face à l’immensité de la tâche à accomplir », tout en soulignant que « jamais dans l’histoire du Sénégal, un pouvoir n’a été transmis dans un état aussi dégradé ».

Sur le plan communicationnel, Dr Gaye estime que le discours aurait pu être davantage pédagogique. Bien que riche en contenu, la forme a parfois laissé à désirer. « La lecture était laborieuse, marquée par des hésitations et des répétitions, ce qui pourrait traduire un manque de préparation ou une appropriation tardive du texte », observe-t-il. Il souligne également l’absence de téléprompteur, un outil qui aurait pu rendre l’intervention plus fluide.

Malgré ces limites, l’utilisation répétée des pronoms « je » et « nous » témoigne de l’implication personnelle du Premier ministre dans sa vision et ses engagements. Les verbes performatifs employés renforcent cet engagement.

En conclusion, Dr Sahite Gaye considère que le discours d’Ousmane Sonko s’inscrit dans la continuité de ses précédentes prises de parole, avec une insistance sur les réformes et les valeurs éthiques.