Je suis orphelin. Le 4 Janvier 1992, je suis le seul fils à assister au décès de mon papa Abdoul Wahab Gaye Ferrari à la Sicap liberté 5 de Dakar. Il fut le président de la Saint-louisienne puis premier président de la Linguère de st-louis. Le 24 Juin 2012, s’en suit la mort de ma mère à l’hôpital principal de Dakar.
Voilà qu’une autre mort me frappe du fond de mon cœur : celle de Ndatté Diop me touche en particulier. J’avais une relation particulière avec lui. Un musulman hors pair qui aidait son prochain sans faire de bruit. J’ai perdu un frère et ami. Je l’ai connu, il y a très longtemps, lorsqu’il travaillait à la radio énergie FM avec Ben Makhtar Diop, Khalifa Diakhaté, Mayoro Faye etc.….
Ndatté l’homme discret, un garçon sociable qui a toujours fait des actions sans que personne ne sache. Le temps ne nous appartient pas : il impose à nous. Nous ne pouvons pas y échapper et il débouche inéluctablement sur la mort, notre mort et celle de ceux que nous aimons qui nous font vivre l’expérience du deuil qui nous ouvre à d’autres dimensions du temps. Il n’y a que la mort qui semble en quelque sorte l’arrêter.
La mort est une réalité, un ensemble de réalités à la fois difficile et complexe. La mort des proches est très douloureuse. Difficile la mort ! La mort de mon frère et ami Ndatté Diop me touche, elle me concerne. En voyant le corps de mon ami sur son lit de mort, je sens consciemment ou non, qu’un jour ce sera nous qui serons là. Notre mort devient présente : elle nous rappelle l’urgence du temps qui passe, l’importance des valeurs essentielles qui fondent le sens de notre vie et la nécessité, de vivre le plus pleinement possible, ce qui nous reste à vivre.
Cet instant, ces instants de la mort, de l’autre nous obligent à penser la durée qui nous reste à vivre dont nous ne pouvons que supputer la longueur de notre âge et de notre état de santé. Nul n’échappe à la mort, pas plus que l’on puisse échapper au temps. Mon cher Ndatté, repose en paix.
*Mapote Gaye
Journaliste