Dans les écoles sénégalaises les matières scientifiques n’intéressent toujours pas les filles

Les femmes et les filles sont encore sous-représentées dans les filières scientifiques au Sénégal. C’est ce qui est ressorti de la célébration de la Journée internationale des femmes et des filles en sciences samedi dernier.

La communauté internationale a célébré la Journée internationale des femmes et des filles en sciences le 11 février passé. Au Sénégal, elle a été marquée par un atelier sur « Sciences et égalité des genres ».

La rencontre a été organisée par le Bureau régional multisectoriel de l’Unesco à Dakar, en partenariat avec les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et des Postes et des Télécommunications.

L’exposé du Pr Soukèye Dia Tine a montré un faible taux de représentativité des filles dans les filières scientifiques au Sénégal. « 30 % seulement des filles fréquentent les séries scientifiques contre70 % de garçons. Dans le supérieur, les statistiques démontrent que les filles font moins de 30 %. Et les chercheures ne représentent que 25 % », a affirmé l’universitaire.

Cette faible représentativité n’a rien à voir avec leur niveau et leur capacité intellectuelle. La conférencière a plutôt invoqué les facteurs et pesanteurs socioculturels comme les travaux domestiques, les mariages et les grossesses précoces.

Cette faible présence des femmes dans les sciences est, selon Rufina Dabo, conseillère technique au ministère de l’Energie et directrice du Réseau international des femmes scientifiques et ingénieures, un défi majeur pour notre pays.

Elle a également a souhaité que l’on donne des femmes scientifiques en modèles afin de susciter des vocations auprès des collégiennes. L’augmentation de la représentativité des femmes dans le monde des sciences reste une priorité de l’Unesco qui croit que la réalisation des Objectifs de développement durable (Odd) passe en partie par l’autonomisation des femmes et des filles « par et dans la science ».

Au Sénégal, les autorités ont pris une série de mesures discriminatoires pour inverser les tendances. Il s’agit de l’octroi de bourses pour des filles inscrites dans les filières scientifiques, le financement des travaux de thèses, la rédaction d’ouvrages et des voyages d’études. Faudrait-il aussi rappeler que le gouvernement a mis en place le Programme d’appui pour la promotion des enseignantes chercheures (Papes).

Dans le moyen secondaire, il a été retenu la création d’un lycée scientifique et technique, la généralisation de l’apprentissage des sciences physiques dès la classe de quatrième. L’augmentation du coefficient et du crédit horaire pour les matières scientifiques a été aussi préconisée. Selon les panélistes, le Sénégal est sur la bonne voie.

Les femmes scientifiques croient en l’amélioration des indicateurs dans les années à venir. Cette seconde édition de la Journée internationale des filles et des femmes en sciences a été marquée par une forte présence des clubs Unesco des lycées de Dakar.

(Avec le quotidien Le Soleil)

 

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