Dani Kouyaté explore les méandres du pouvoir dans ‘Katanga, la danse des scorpions’

Dani Kouyaté explore les méandres du pouvoir dans ‘Katanga, la danse des scorpions’

Dans le cadre du prestigieux Festival panafricain du cinéma et de la télévision d’Ouagadougou (Fespaco), le film « Katanga, la danse des scorpions » du réalisateur burkinabè Dani Kouyaté s’impose comme une fresque sur les dérives du pouvoir. Lauréat de l’Étalon d’or lors de la 29e édition, ce long-métrage inscrit dans un courant artistique et politique offre une réflexion intemporelle nourrie de contes et légendes. Nos confrères de Sud Quotidien ont fait état de l’impact symbolique de cette première mondiale lors de cet événement dédié aux cinémas africains, soulignant le geste de réconciliation opéré par Kouyaté en présentant son œuvre à ce festival.

Dani Kouyaté rejoint ainsi les rangs des réalisateurs burkinabè tels qu’Idrissa Ouédraogo et Gaston Kaboré, récompensés par le Fespaco. Après une attente de 28 ans, son couronnement intervient sous l’œil bienveillant d’un jury dirigé par le regretté réalisateur malien Souleymane Cissé. Ce dernier avait insisté sur le caractère universel du thème abordé, ainsi que sur la richesse culturelle et l’identité linguistique affirmée du film.

Avec « Katanga, la danse des scorpions », Dani Kouyaté, s’inspirant de « La tragédie de Macbeth » de William Shakespeare, propose une lecture audacieuse et contemporaine des dynamiques de pouvoir. Tourné en noir et blanc et en langue mooré, le film entrelace tradition et modernité, plongeant le spectateur dans l’univers mythique et politique africain qu’il dépeint avec une profondeur remarquable.

La trame du film, campée dans une ambiance sonore et visuelle soignée, suit le roi Pazouknaaba et son cousin Kantaga, chargé d’une mission cruciale, qui se retrouve confronté au dilemme de l’ambition instillée par son épouse. L’intemporalité revendiquée par Kouyaté est renforcée par des choix artistiques marquants, dont témoigne l’esthétique monocrome du film.

Après avoir reçu l’Étalon d’or, Dani Kouyaté a exprimé sa gratitude avec une dédicace émouvante au peuple du Burkina Faso et à ceux ayant sacrifié leur vie pour la patrie. Ce film magique et engagé renforce son statut de créateur rigoureux, déterminé à faire perdurer la force narrative des Djélis. Ainsi, « Katanga, la danse des scorpions », salué également par Sud Quotidien, s’inscrit comme un manifeste artistique capturant l’essence des enjeux politiques et humains universels.

0 COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *