Crise à Madagascar : Une unité de l'armée rejoint les manifestants, un général lance un appel : « Il n’y a aucun intérêt à poursuivre les affrontements »

La situation politique à Madagascar a connu une nouvelle escalade ce samedi. Le Corps d’Administration et des Services Techniques des Armées (Capsat), une unité stratégique de l’armée malgache, a annoncé son ralliement aux manifestants qui demandent la démission du président Andry Rajoelina. Cet événement a été marqué par des tensions, notamment la mort d’un militaire, et des appels au dialogue lancés par de hauts responsables de l’armée.

Selon les informations rapportées par Sud Quotidien, le chef du Capsat, le colonel Mikaël Randrianirina, a affirmé que son unité répondait « à la sollicitation et à l’appel du peuple ». Il a toutefois précisé qu’il ne s’agissait pas d’une tentative de coup d’État. Ce ralliement constitue un tournant, étant la première fois que des soldats prennent publiquement position aux côtés des contestataires depuis le début de la crise.

La journée a été endeuillée par la mort d’un membre du Capsat. Le général Lylison René a confirmé qu’un gendarme aurait mortellement tiré sur le soldat sur la place du 13 Mai. Suite à cet incident, il a exhorté les commandements de la gendarmerie à ordonner la cessation des tirs contre les civils et les militaires. Il a également invité les supérieurs hiérarchiques à démissionner pour éviter une aggravation de la situation, tout en évoquant la mise en place future d’une organisation interne au sein des forces armées. Dans ce contexte de crise, un contingent militaire avait déjà appelé les soldats à la désobéissance.

Face à ces tensions, le chef d’état-major de l’armée de terre, le général Jocelyn Rakotoson, a lancé un appel au calme. « Il n’y a aucun intérêt à poursuivre les affrontements », a-t-il déclaré, invitant toutes les parties prenantes à privilégier le dialogue et la discussion. Il a également demandé à la population de protéger les biens communs.

De son côté, le Premier ministre Ruphin Fortunat Zafisambo a condamné ce qu’il qualifie d’« usage excessif de la force » et a annoncé l’ouverture d’enquêtes indépendantes. Selon un bilan des Nations unies, au moins 22 personnes auraient perdu la vie depuis le début des manifestations, un chiffre que les autorités malgaches contestent. Ce ralliement du Capsat rappelle son rôle déterminant en 2009, qui avait contribué à la chute du président de l’époque, Marc Ravalomanana.

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Un commentaire

  1. Et c’est reparti pour une escalade où seuls les civils vont payer les pots cassés.


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