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Crise à Gaza – La rapporteuse de l’ONU, Francesca Albanese : « Non, le cessez-le-feu n’a pas fait cesser le génocide »

Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens, a fermement dénoncé la situation à Gaza lors d’un entretien à Paris. S’exprimant auprès de l’agence Anadolu, elle a affirmé que le cessez-le-feu n’était pas respecté par Israël et que les conditions humanitaires continuaient de se dégrader.

Selon ses déclarations, le cessez-le-feu aurait été violé « plus de 125 fois » jusqu’à la semaine dernière, entraînant la mort de près de 250 Palestiniens dans la seule bande de Gaza. « Non, le cessez-le-feu n’a pas fait cesser le génocide. On n’a même pas fait cesser le feu », a-t-elle martelé. La rapporteuse de l’ONU a également pointé la situation en Cisjordanie et le maintien du blocus, précisant qu’Israël « continue à garder la moitié de la bande de Gaza fermée à l’aide humanitaire ». Elle a qualifié d’inacceptable la situation des survivants, contraints d’acheter des biens via des camions commerciaux en l’absence d’aide humanitaire suffisante, dénonçant un système d’un « cynisme… et d’une cruauté ».

Présent lors de la même rencontre organisée dans la capitale française, le député Aymeric Caron a partagé ce constat. « Le génocide est en cours à Gaza. Ce serait une erreur de croire que c’est terminé », a-t-il déclaré, en soulignant que les souffrances des civils palestiniens, incluant les femmes et les enfants, se poursuivent en raison des violences et du manque de soins et de nourriture. Il a lancé un appel à maintenir la mobilisation pour que le peuple palestinien ne retombe pas « dans l’oubli ».

Dans ce contexte de mobilisation, Nicolas Shahshahani, vice-président d’EuroPalestine, a annoncé la tenue d’une marche nationale pour la Palestine le samedi 29 novembre à Paris. L’événement, soutenu par plus de 80 organisations, partis et syndicats, devrait rassembler des manifestants de toute la France. Cette initiative intervient alors que Paris est devenu un lieu central des discussions sur le conflit, comme en témoigne la récente rencontre entre Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas pour œuvrer à la pleine application de l’accord.

Ces déclarations s’inscrivent dans un cadre juridique et humanitaire tendu. En janvier 2024, la Cour internationale de Justice (CIJ) a jugé « plausible » qu’un génocide soit commis par Israël à Gaza. Plus récemment, en mai 2025, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a requis des mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Malgré l’accord de cessez-le-feu du 10 octobre 2025, des sources officielles palestiniennes rapportent plus de 280 violations en un mois. Cette situation fait écho aux propos d’autres responsables internationaux, à l’instar d’Antonio Guterres qui qualifiait l’accord de « fragile et régulièrement violé ». Selon les autorités sanitaires de Gaza, le bilan des victimes s’élèverait à plus de 69 000 morts depuis le 8 octobre 2023.

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