Le cri du cœur des campagnies d’assurance africaines

Les patrons des compagnies d’assurances d’Afrique plaident pour des assurances typiquement africaines. Ils invitent à cet effet, les entreprises d’assurance à se donner les moyens pour avoir une capacité financière et payer les sinistrés.

Les compagnies d’assurances du continent veulent prendre leur destin en main. Sur ce, elles estiment qu’« il faut donner les moyens aux acteurs africains de l’assurance de pouvoir se développer et que la régulation ne soit pas une contrainte pour ces acteurs locaux qui n’ont pas assez de capacité financière pour jouer les mêmes rôles que les filiales internationales ».

« Le plus grand problème dans le domaine de l’Assurance en Afrique, c’est qu’il y a trop de procédures. Ces procédures ralentissent beaucoup le développement de l’Assurance du continent. C’est notre principal challenge », lance Dr. Femi Oyetunji, Directeur Général du Groupe / PDG de continental Reinsurance, en marge du sommet CEO Continental Reinsurance qui se tient à Dakar ce 6 et 7 avril 2017.

Pour Dr Oyetunji, « les assurances sont une clé importante pour le développement de l’Afrique et la meilleure manière d’avancer dans ce domaine, c’est que l’Afrique doit s’unir et  faire tomber toutes les barrières pour l’émergence des assurances locales sur le continent ».

« Il faut rendre aux africains leur assurance car, lorsque qu’on regarde le marché de l’assurance africain, il est dominé, essentiellement, par des grosses compagnies dont le capital est détenu par des non-africains. Ce sont des compagnies qui sont des filiales françaises, allemandes et autres. Elles sont présentes sur le continent depuis les indépendances », dira Alioune Badara Ndiaye, commissaire et contrôleur des assurances au ministère de l’économie et des finances du Sénégal.

Pour ce faire, M. Ndiaye estime qu’au niveau de la réglementation, il faut donner les moyens aux acteurs africains de pouvoir se développer et que la régulation ne soit pas une contrainte pour ces acteurs qui n’ont pas assez de capacité financière pour jouer les mêmes rôles que les filiales internationales.

Comment se porte le marché de l’Assurance au Sénégal ?

A en croire, Alioune Badara Ndiaye, le marché de l’assurance au Sénégal se développe. « Cela veut dire que le chiffre d’affaire évolue à un rythme très intéressant. Les pratiques professionnelles commencent à s’améliorer même si l’assurance n’a pas une très bonne image aux yeux de la population », renchérit-il.

« Nous avons un chiffre d’affaire qui croît d’une façon très correcte. La croissance est à deux chiffres, ce qui signifie que les opérateurs économiques font de plus en plus confiance au secteur. Nous avons ce secteur qui contribue de plus en plus efficacement au financement de l’économie », enchaîne-t-il.

Le taux de croissance des trois derniers exercices pour le Sénégal  est à 12,5%. En 2014, le marché sénégalais de l’assurance a atteint un chiffre d’affaires annuel de cent (100) milliards de Francs Cfa, en 2015, cent vingt-deux (122) milliards et en 2016, il est à cent trente-sept (137) milliards. « C’est un secteur qui croît vite que le Produit intérieur Brut (PIB) sénégalais » précise M. Ndiaye. Et d’ajouter : « le rôle de l’assureur c’est de payer les sinistrés. Autant on encaisse aujourd’hui, autant on doit débourser demain pour les sinistres ». 

Il invite les entreprises d’Assurance à se donner les moyens d’une capacité financière pour payer les sinistrés, non sans déplorer la lenteur dans les procédures. Le sommet CEO Continental Reinsurance verra la consécration ce 6 avril des prix panafricains du journalisme en Re/assurance, édition 2017.

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