Coronavirus : Un petit virus, une équation pour l’humanité*

Le coronavirus vient de rappeler à l’homme la toute-puissance de son impuissance. Inversement, ce virus démontre à suffisance la faiblesse et l’insignifiance de l’homme face à la Grandeur infinie du Créateur.

La Seule et Unique Force. Le coronavirus a d’abord commencé à montrer aux grandes puissances de ce monde qu’ils ne sont ni plus, ni moins que des créatures éphémères, des empires fragiles. Il a fallu un tout petit virus pour semer la zizanie partout. Le monde entier doute, prie et s’interroge. Cette petite créature maléfique doit nous inviter à beaucoup plus d’humilité, d’introspection, d’humanisme et de solidarité.

Le spectacle que nous livre chaque jour les médias, la télévision en particulier, nous incline à repenser le monde, un monde sans âme. Chaque jour, devant le petit écran, nous voyons défiler les images les plus hideuses qu’on puisse imaginer. Une humanité qui se déshumanise à un rythme crescendo : Violences, Tueries, Haine, Guerre, peuplent le quotidien de nos médias qui nous livrent ces atrocités sous forme d’informations ou de faits divers. Le plus dur, ce sont les innocents qui y perdent leur vie.

L’homme est devenu, aujourd’hui plus que jamais, le véritable loup de l’homme. Chacun, par des calculs d’épicier, gère ses intérêts, sans état d’âme. L’Ethique et la Morale sont bafouées dans nos comportements de tous les jours ; et comme disait la Rochefoucauld : « Les vertus tombent dans l’intérêt, comme les fleuves dans la mer ». Les grandes puissances font montre de peu de sincérité dans le soutien qu’ils apportent aux pays pauvres. Le petit virus envoyé par Dieu a remis l’homme à sa place et lui a rappelé qui il est : Une créature imparfaite et destructible.

Ce virus s’attaque en effet, aux plus riches, aux plus valeureux dans notre vision sociétale, comme il peut s’attaquer aux plus pauvres, aux plus faibles, aux plus démunis. Le coronavirus est un virus démocratique qui invite d’abord les grands de ce monde à plus d’humilité. L’Afrique, continent de tous les malheurs, aux yeux de certains africanistes paternalistes, est pour le moment, et par la grâce de Dieu, le continent le moins touché. Un démenti aux afro pessimistes qui ont la propension de jeter le discrédit et l’anathème sur l’Afrique. Le continent de tous les maux, de toutes les misères. Le coronavirus ignore la race, le statut, la position sociale, la puissance militaire ou économique.

Le Secrétaire Général de l’ONU, dans l’une de ses sorties abracadabrantes, affiche un pessimisme de mauvais aloi à l’encontre de l’Afrique. Il devait plutôt commencer par tirer la sonnette d’alarme en direction des pays occidentaux principalement touchés par cette pandémie. Au lieu de s’alarme sur l’Afrique, en criant à une catastrophe imminente, il devrait plutôt songer à réformer une organisation dont l’efficacité est plus que jamais décriée. Ce n’est pas pour rien que le Général De Gaule utilisait le mot « machin » pour qualifier l’ONU. En effet, l’ONU n’est rien d’autre qu’un instrument placé entre les mains des grandes puissances, les Etats Unis en tête.

L’Afrique est certes un continent affaibli ; On ne peut éluder l’esclavage et la colonisation mais surtout la balkanisation. Une Afrique unie ferait de ce continent une puissance économique et militaire. Il est donc impératif, que l’Afrique, comme disait le savant sénégalais Cheikh Anta Diop, bascule vers son destin fédéral. Monsieur Antonio Guterres plaide la cause de l’Afrique, ce qui, en soi, n’est pas mauvais. Ce qui est inacceptable c’est d’instrumentaliser la crise du coronavirus pour s’attirer les financements des pays riches. Ce serait une démarche malhonnête et indigne d’un Secrétaire Général de l’ONU.

La lutte contre le coronavirus relève de la responsabilité individuelle et collective. Par conséquent, tout le monde est interpellé. Ce curieux virus est un signe de Dieu envoyé aux humains en guise d’avertissement. Nous devons tous faire notre autocritique en repensant le monde pour qu’il devienne plus juste, plus humain et pour plus de moralité dans les relations internationales.
*Professeur Moustapha Samb
Enseignant/ Chercheur Cesti/Ucad,
Président du Parti de
la Renaissance Africaine
et du développement
(Prad)

1 COMMENTAIRE
  • Amadou diop

    Merci professeur pour cette belle réflexion

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