À l’Université Assane Seck de Ziguinchor, les consommateurs de drogue opèrent en toute tranquillité dans la mesure où, entre autres raisons, il y a une absence de contrôle rigoureux du fait de la loi sur les franchises universitaires. C’est ce que pense le sociologue et criminologue Benoît Tine, enseignant dans ce temple du savoir, rapporte Lesoleil.
Dans les universités, les pensionnaires viennent de localités différentes et se retrouvent dans un même endroit avec un objectif commun : réussir dans les études. Cependant, dans ces espaces d’apprentissage et de socialisation, des étudiants peuvent facilement se laisser aller à des pratiques illégales, notamment l’usage de la drogue. Au lendemain de la fête de l’Assomption, un militaire en civil a été arrêté dans l’enceinte de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz) avec du chanvre indien.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) s’en offusquait dans un communiqué en date du 17 août dernier, précisant que l’individu avait été interpelé avec une importante quantité de chanvre indien. Cela laisse croire à un réseau de trafic de drogue dans l’enceinte universitaire. Professeur en Sociologie et Criminologie, Benoît Tine estime que cette pratique n’est pas nouvelle au sein de l’Uasz. La Casamance est, à l’en croire, une zone particulière dans cette problématique de la drogue puisqu’on y cultive du chanvre indien.
« Ce qui s’est passé le 16 août dernier est un fait d’actualité. Mais, dans la plupart de nos études, apparaît cet aspect d’usage de la drogue, voire de la toxicomanie. Donc, le fait que cela se passe à l’Université ne nous étonne guère puisque cet espace est une microsociété. Ce sont des individus qui viennent de partout avec leurs habitudes (qualités et défauts). Parmi ces mauvais penchants figurent l’usage et la consommation de substances illicites et illégales, telles que le cannabis », explique M. Tine.
Poursuivant, le criminologue rappelle que la culture du cannabis, banalisé et démocratisé, et la rencontre des personnes qui viennent de milieux différents créent « un cocktail explosif ». Le cannabis, soutient Benoît Tine, circule dans toute la Casamance. « Cela ne nous étonne point qu’on retrouve ces pratiques-là à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, un temple du savoir. L’université est une société en miniature. Ce n’est pas étonnant de voir ces autres travers de la société au sein de ce campus social », clarifie l’enseignant à l’Université Assane Seck de Ziguinchor.