Comores : Premier tour des législatives sous tensions politiques

Comores : Premier tour des législatives sous tensions politiques

Aux Comores, ce dimanche 12 janvier, plus de 300 000 électeurs sont convoqués aux urnes pour élire les 33 députés de la nouvelle Assemblée. Ce scrutin est marqué par la décision d’une partie de l’opposition de le boycotter, tandis que la Convention pour le renouveau des Comores (CRC), le parti au pouvoir, tentera de conserver sa majorité au Parlement. Un second tour est prévu le 16 février, concomitant à des élections communales. Cette actualité a été rapportée par notre confrère Sud Quotidien.

Sur l’île de Mohéli, et au sein du parti Juwa dirigé par l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, l’appel à boycotter les élections alimente les discussions. La critique principale émane des conditions jugées non transparentes par ces opposants, comme en témoigne le docteur Abdou Chakour Ahamed, porte-parole du parti Juwa, qui déclare : « Le résultat est connu d’avance puisque rien n’a changé : ni le système de gouvernance, ni le système de raisonnement ». Cette information a été relayée par notre confrère Sud Quotidien.

L’historien comorien Soilihi Kays, engagé dans le mouvement citoyen Karalala-Les sentinelles des urnes, considère que les enjeux de ces élections sont très réduits. « Il n’y a pas grand-chose à en attendre car, dans une élection, on surveille les rapports de force entre l’opposition et le pouvoir. Or, cela est impossible ici puisque l’opposition la boycotte de façon massive », explique-t-il dans une interview rapportée par David Baché.

Néanmoins, certains membres de l’opposition ont choisi de participer afin de maintenir un débat politique et d’empêcher une domination sans partage du pouvoir en place. Ibrahim Mohamed Soulé, candidat à ces législatives, met en garde contre les dangers d’une Assemblée exclusivement composée de membres du parti au pouvoir, une situation susceptible de renforcer un éventuel affaiblissement des institutions, surtout face à la possible réforme constitutionnelle liée au système de présidence tournante.

De son côté, le pouvoir défend sa position en indiquant qu’une victoire claire serait un moyen de poursuivre les réformes économiques nécessaires au développement du pays.

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