Comment peut-on parler de machettes après le génocide rwandais ? (Oumar Mboup, Pr de philosophie)

On ne prête pas souvent attention au fait que c’est à partir d’un discours sur l’ethnicité, donc d’une dangereuse « illusion identitaire » que s’est déclenché le génocide rwandais ou génocide à la machette, une formule adoptée par les discours médiatiques.

La machette est devenue ainsi le symbole du génocide rwandais puisque c’est avec elle que les victimes ont été soit découpés, soit tailladés. On ne peut pas faire l’économie de cette belle femme tutsie qui gît dans un bain de sang avec les jambes tranchées à coup de machette. 800.000 personnes auraient péri dans le génocide rwandais dont essentiellement la minorité Tutsi. Tout cela pour dire combien nous devons apprendre à manipuler avec prudence la défense d’un troisième mandat par des machettes.

En fait, ce dont l’exemple du Rwanda nous permet de prendre conscience, c’est que nous sommes face à l’un des défis les plus importants de notre vie politique, se servir du discours ethnique. Ce qui jusqu’ici était censé représenter notre richesse culturelle devient brusquement une menace pour notre quiétude. Devrait-on comprendre par-là que le Sénégal pourrait ne pas échapper à une défense des idées par des machettes ?  Rien ne nous empêche de le penser puisqu’un député et pas n’importe lequel s’est permis de ne pas regretter son propos qui est de défendre un troisième mandat par des machettes. Une telle déclaration ne fait pas seulement penser à ce que nous avons appelé en haut le génocide rwandais, mais aussi elle soulève la problématique du niveau on ne peut plus superficiel du débat politique au Sénégal. Un mandant se défend non pas par des machettes, mais par des réalisations dans les domaines, par exemple, de l’éducation et de la santé.

C’est là nous semble-t-il les défis le plus important auquel nos hommes politiques doivent se confronter. Ce n’est pas en faisant recours aux machettes qu’on peut parvenir à inscrire le Sénégal dans le temps du monde (Sémou Pathé Gueye (Temps et développement dans la pensée de l’Afrique subsaharienne, édité par S.B.Diagne et Heinz Kimmerle), mais c’est en prenant pleinement conscience de notre tâche qui est celle de faire du Sénégal un pays émergent.

Contre le danger du discours des machettes pour défendre un troisième mandat, il est important de s’intéresser et de construire ce futur dont on dit qu’il est africain.

Oumar Mboup, professeur de philosophie

2 COMMENTAIRES
  • Bourbajolof

    De belles perles aux pourceaux, si je puis dire, monsieur !
    Le concerné, sait-il seulement de quoi vous parlez ?
    Avez-vous déjà oublié, les fameux « députés de Wade » ?
    C’est probablement quelqu’un qui croit tenir, là, la chance de sa vie… C’est son niveau de compréhension, le bougre…

  • mamadou cisse

    ce vayous demberou nitou aleu la un pur chauvage

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