Au Burundi, une campagne inédite est en cours, sous l’impulsion du président Évariste Ndayishimiye et de son épouse, pour éradiquer ce qu’ils considèrent comme un frein au développement du pays : le concubinage. Les autorités, agissant au nom de l’ordre moral et chrétien, ont initié une opération de séparation forcée des couples non mariés dans deux provinces du nord.
L’opération a débuté par une phase de sensibilisation, visant à expliquer les raisons de cette politique. Elle est désormais active, avec l’administration qui sépare des concubins, renvoie des femmes chez leurs parents et oblige certains hommes à réintégrer le domicile conjugal légitime. Le terme local, « Tchiza », autrefois utilisé pour désigner une maîtresse ou une partenaire non officielle, devient le symbole d’une pratique désormais sous le feu des critiques du gouvernement.
Plus de 200 couples de la province de Ngozi et de la voisine Kayanza se trouvent affectés par cette politique. Le président Ndayishimiye qualifie ces unions de ‘vie dans le péché’, reflétant la fermeté des autorités sur le sujet. Cette initiative controversée soulève des questions sur les libertés individuelles et la séparation de l’Église et de l’État.