Bouly Sonko : Un parcours de danseur au cœur de la culture sénégalaise

Bouly Sonko : Un parcours de danseur au cœur de la culture sénégalaise

À l’occasion de la Journée internationale de la danse, le 29 avril, qui coïncide cette année avec le 60e anniversaire du Théâtre national Daniel Sorano, Bouly Sonko, ancien directeur du Ballet national « La Linguère », évoque ses souvenirs et les différentes facettes de sa carrière. Installé dans une demeure discrète à Cambérène 1, en banlieue de Dakar, Bouly Sonko, âgé de 76 ans, reçoit chaleureusement l’équipe journalistique de L’APS.

Dans un cadre familial empli de nostalgie, Bouly Sonko se remémore avec émotion sa collaboration avec sa défunte épouse, Oumy Sène, une autre figure emblématique de la danse sénégalaise. Ensemble, ils ont su intégrer les cultures casamançaise et wolof pour enrichir le patrimoine national. Il confie : « Elle fut une grande danseuse. Nous étions unis par la scène et la vie. »

Originaire de Santhiaba, dans la commune de Ziguinchor, Bouly Sonko a été bercé dès l’enfance par les traditions vivantes et la richesse culturelle de sa région natale. Fasciné par des figures mythiques telles que le Baraka de Kumpo et les danses rituelles, il a su façonner un style unique. « Dans mon quartier, on dansait tout le temps. C’était notre manière d’exister », se souvient-il.

Sa carrière a pris une tournure décisive en 1972 lorsqu’il a été remarqué par Maurice Sonar Senghor, premier directeur du Théâtre national Daniel Sorano. Cette rencontre lui a permis de rejoindre Dakar et d’évoluer au fil des années de danseur à chorégraphe, avant de devenir directeur du Ballet national +La Linguère+.

Bouly Sonko souligne l’importance de la culture sous le régime de Senghor, où elle tenait une place essentielle. Il se rappelle avoir voyagé aux côtés du président Léopold Sédar Senghor pour représenter le Sénégal à l’international. « J’ai fait six fois le tour du monde. Sous Senghor, la culture était stratégique », confie-t-il dans un article publié par L’APS.

Cependant, Bouly Sonko s’inquiète pour l’avenir de la danse au Sénégal. Il déplore le manque de maîtres pour encadrer les jeunes et plaide pour une meilleure structuration de la formation artistique. Il insiste : « La transmission se fait par la parole, le regard, le geste corrigé. »

Quant à la relève, Bouly Sonko voit l’avenir avec optimisme grâce à ses enfants, dont l’implication dans la danse et la culture est prometteuse. Son fils, Pape Moussa Sonko, est aujourd’hui à la tête du Ballet La Linguère. D’autres membres de la famille continuent de promouvoir la culture sénégalaise à l’international.

Bouly Sonko espère que les pionniers de la danse nationale seront honorés à l’occasion des célébrations du 60e anniversaire de Sorano. « Il faut venir nous écouter avant que la mémoire ne se perde », clame-t-il, soulignant la nécessité de préserver cet héritage culturel tel que rapporté par L’Agence de presse sénégalaise.

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