Me Babacar Ndiaye revient sur l’exercice 2022-2023 en D1. Il a annoncé des mesures pour la saison prochaine qui devrait démarrer en décembre. Dans cet entretien accordé à nos confrères de Record, le président de la Fédération sénégalaise de basketball (FSBB) s’est longuement penché sur les équipes nationales féminine et masculine, sans oublier les grands chantiers pour ce 3ème mandat 2023-2027.
Cette saison, la Fédération a alourdi les sanctions. Quel est le but visé ?
Le bilan sur le plan sportif est positif. On a terminé toutes les compétitions chez les filles et chez les garçons sans obstacle majeur. Il n’y a pas eu de violence, le niveau était bon. Les finales étaient des fêtes pour le basket. Dans l’ensemble, on peut être satisfait du bilan et du déroulement de la saison sportive. On a décidé de mettre un terme à certains comportements, en plus des sanctions liées au club, les personnes identifiées ont été interdites d’accès à la salle. On avait commencé par Mouhamadou Diagne de l’AS Douanes. On ne va plus tolérer que des personnes jettent des bouteilles d’eau ou autre et revenir tranquillement le lendemain sans être inquiétés. On m’a rapporté que le président Yatma Diaw (Ville de Dakar) s’était lui-même plaint de ça. C’est important. Il faut savoir gagner et aussi perdre.
Les clubs se plaignent de la longueur de la saison. Qu’allez-vous faire pour une meilleure maîtrise du calendrier ?
Il y a plusieurs facteurs. L’année dernière, on avait fait un calendrier qui permettait de terminer au mois d’août. Malheureusement, les joueuses ont été convoquées en équipe nationale. On ne pouvait jouer les finales en femmes. Pour les garçons, il y a eu la BAL et le tournoi en Chine. Ce qui fait que l’AS Douanes ne pouvait être programmée. C’est l’intérêt national qui a fait qu’on était obligé de suspendre. Il y a d’autres facteurs comme la disponibilité de la salle. C’est un fait qu’on doit régler. Avant la saison, il faudra parler avec les équipes et déterminer un calendrier complet. Et à partir de ce moment, on pourra programmer les play-offs puisqu’il n’y a pas de compétition internationale. Il faut aussi réfléchir sur la saison. Au premier tour, c’est sans enjeu sportif. Faut-il continuer à appliquer cette formule ? Par exemple, DUC et Ville de Dakar ne se sont rencontrés qu’en finale. Or, c’est ce le genre de matchs qui permet de progresser. La poule unique, c’est mieux mais c’est long aussi. En tout cas, il faudra revoir la formule pour avoir des matchs serrés. C’est une manière de permettre aux joueuses de progresser et de jouer des duels serrés.
La Basket Africa League est-elle prise en compte ?
La BAL est considérée dans le calendrier. Ce qui fait que le championnat masculin sera suspendu pendant la période. Ce n’est pas long en plus. Ce qu’il faut, c’est de commencer au mois de décembre et faire de sorte que les équipes soient à jour et ne sollicitent pas de report. Il faudra en parler en tant que responsables pour avoir des dates et enfin respecter le calendrier établi.
Il reste le tournoi de montée en National 1 masculin et féminin. Ce sera pour quand vu que vous voulez démarrer en décembre prochain.
Ce sera en début novembre. Plusieurs zones ont connu leur champion. Il reste la zone centre qui termine le week-end prochain. Il faudra finir les barrages de la zone de Dakar et déterminer les équipes qualifiées. Tout cela sera bouclé avant fin octobre. C’est l’occasion de dire qu’on va lancer la D2 d’élite en 2024-2025. On dira aux clubs qui seront au tournoi de montée 2023-2024 que c’est qualificatif pour la D2. On verra si ce sera avec 16 ou 20 équipes. On divisera le pays en deux zones pour mettre tout le monde à l’aise. Je précise que c’est ma proposition. Parce qu’une équipe de Ziguinchor n’a pas les moyens d’aller à Saint-Louis. Mais, il faut noter que la mise en place de la D2 d’élite ne va pas mettre un terme à la massification du basket. On va continuer à avoir une D3.
Président, vous annoncez souvent un déménagement. Est-ce que la Fédération est prête à quitter les gradins de Marius Ndiaye ?
On va déménager au plus tard en janvier. Je suis satisfait du travail de la commission marketing. On a amassé beaucoup de millions. Je n’ai pas les chiffres en tête mais on a pu enrôler des sponsors comme la BSIC, AIBD, LONASE, Orange, entre autres… Je crois qu’il y a une nette amélioration. La communication a aussi fait des efforts. On a bien communiqué pendant l’Afrobasket même s’il faudra faire des efforts.
Quelles sont les missions assignées au niveau Directeur technique national Raoul Toupane ?
Raoul Toupane s’y connait et il a les compétences et le profil du poste. C’est un homme avec qui il est facile de travailler. Toutes ces raisons ont fait que je ne suis pas allé chercher très loin quand le DTN Moustapha Gaye est parti. La meilleure solution, c’était de continuer avec Raoul puisqu’il s’entend bien avec les coachs de l’équipe nationale. Ce sont des missions classiques : développer et promouvoir notre discipline. Maintenant, il faut plus qu’il soit là que pour les équipes nationales, mais pour développer la petite catégorie, la mise place d’équipes régionales et autres. Cependant, il est partie intégrante du bon fonctionnement des équipes nationales. C’est le haut niveau et cela fait partie des missions.
Qui sera le prochain sélectionneur des Lionnes ?
Ce n’est pas encore déterminé. Aujourd’hui, la priorité, c’est la signature de l’arrêté de nomination de Raoul Toupane. Dès que ce sera officiel, on va voir avec lui. C’est lui qui a la primauté de donner le nom. Il y a des demandes qui ont été transmises au DTN. En tout cas, l’objectif, c’est d’avoir un entraîneur capable de réaliser un hold-up au TQO contre le Nigeria. Les USA et la Belgique partent favoris. Il restera une place entre les deux pays puis les USA sont déjà qualifiés, la Belgique est championne d’Europe. Il faut voir aussi la possibilité d’organiser un camp en Europe au mois de décembre puisqu’il y aura une trêve. La Fédération prendra en charge l’hébergement et permettre au nouvel entraîneur d’avoir un groupe et mettre en place sa stratégie.
Que pensez-vous de la progression de l’équipe masculine ?
L’objectif était de se qualifier au Mondial. On l’a raté pour plusieurs raisons. La seule fois où on a eu la meilleure équipe possible, c’était à Monastir avec trois victoires. Il y a le point du règlement qui a fait que le Cap-Vert s’est qualifié. Ça donne de l’espoir car l’équipe qui était à Lagos, si on y ajoute Mbaye Ndiaye, Khalifa Diop. En plus de la naturalisation d’un joueur de niveau international, cela peut donner une très bonne équipe. Maintenant, il y a le Sud Soudan, la Côte d’Ivoire, le Nigeria. Lors des deux derniers Afrobasket, on a été 3ème (2017 et 2021). Cela veut dire qu’on a le niveau. En 2009, on n’est même pas passé au second tour. Aujourd’hui, le minimum c’est qu’on sait qu’on va jouer les demi-finales sans difficulté majeure. Je l’ai dit aux joueurs. Il y a un effort supplémentaire à faire en termes de fighting, de motivation. J’ai perdu trois demi-finales en Afrobasket masculin. Cela fait partie des regrets. C’est pourquoi je dis qu’il faut un effort supplémentaire à faire.
Le Sénégal est-il prêt à accueillir l’Afrobasket masculin 2025 ?
Personnellement, cela m’intéresse. Maintenant, je l’ai évoqué de façon informelle lors de la venue du nouveau ministre des Sports à Marius Ndiaye. On fera une correspondance officielle en transmettant le cahier de charge. La seule difficulté c’est les droits d’organisation (1,5 million de dollars). Avec 2 milliards FCFA, on peut l’organiser. Bien entendu, une bonne partie sera financée par les sponsors.
Vous êtes réélu en mai dernier pour 4 ans. Quels sont les chantions pour l’horizon 2027 ?
C’est d’abord l’organisation de l’Afrobasket masculin 2025, la reconquête du titre chez les garçons, la qualification aux JO de Paris 2024 avec les filles… Chez les U18, il faudra se qualifier pour la Coupe du monde U19. Il y a aussi la professionnalisation en trouvant un championnat d’élite de 8 équipes. Pour cela, il faut des équipes avec des moyens. La petite catégorie fait partie des priorités. Pour les aspects matériels, on va louer un siège. Ensuite, on fera une demande de bail à l’État avant de pouvoir construire. Il faut aider nos entraîneurs à se perfectionner. Je pense à Mamadou Guèye «Pabi», Sir Parfait Adjuvon, Madiène Fall, Birahim Gaye, Mouhamed Sène pour ne citer que ceux-là. Il y a plusieurs techniciens qu’il faut encadrer afin qu’ils puissent progresser.