Au Burkina Faso, la société civile demande des comptes après le massacre dans 150 villageois

La pression monte sur les autorités du Burkina Faso après le massacre de plus de 150 civils par des hommes en uniforme dans des villages du Nord. Samedi, lors d’une conférence de presse, le porte-parole des victimes, avec qui France 24 s’est entretenu, a réitéré ses accusations contre des membres des Forces de défense et de sécurité.

Touchée par balle à trois reprises alors qu’elle tente de s’enfuir, une femme s’écroule à l’entrée de son village. Laissée pour morte par ses agresseurs, elle est repérée par un chauffeur de mototaxi avant d’être finalement conduite à l’hôpital. Ce récit glaçant est celui de l’une des rares survivantes du massacre de Karma, dans le nord du Burkina Faso.

Plusieurs victimes ont partagé des témoignages similaires, samedi 29 avril, lors d’une conférence de presse dans la ville voisine de Ouahigouya. Leur porte-parole, Daouda Belem, qui a perdu son frère dans l’attaque, a fustigé une « barbarie injuste » et exigé la poursuite de « ses auteurs, commanditaires et complices ».

Neuf jours plus tôt, plus de 130 personnes ont été exécutées dans ce village de la province du Yatenga par des hommes en uniforme militaire. Ce raid meurtrier s’est ensuite poursuivi dans plusieurs villages environnants, faisant de nouvelles victimes.

Les photos prises à Karma révèlent l’ampleur de l’horreur : des dizaines de corps d’hommes, de femmes et d’enfants jonchent le sol, parfois devant des murs criblés de balles.

Alors qu’une enquête a été ouverte, le gouvernement a publié un communiqué condamnant des « actes ignobles et barbares ». De leur côté, les rescapés de l’attaque dénoncent une opération de représailles, conduite par l’armée contre les villageois, accusés de soutenir les terroristes, dans cette région en proie à une insécurité grandissante.

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