Le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière a annoncé ce jeudi que les empreintes digitales du suspect, un Tunisien de 24 ans, ont été retrouvées à bord du camion ayant servi à l’attentat qui a fait 12 morts sur un marché de Noël à Berlin, informe Rfi.
Alors qu’Anis Amri court toujours, son implication dans l’attentat de Berlin ne fait plus guère de doute. Ce jeudi, Thomas de Maizière a annoncé que les empreintes digitales de ce Tunisien de 24 ans ont été retrouvées dans la cabine du camion qui a foncé dans la foule d’un marché de Noël de la capitale allemande, faisant 12 morts et des dizaines de blessés. « Nous pouvons aujourd’hui annoncer qu’il y a des indices supplémentaires selon lesquels ce suspect est selon toute probabilité vraiment l’auteur » de l’attentat, a indiqué le ministre allemand de l’Intérieur.
Le nom d’Anis Amri est apparu mercredi 21 décembre après qu’un permis de séjour à son nom a été découvert la veille dans la cabine du camion. Un avis de recherche a alors été lancé, accompagné d’une promesse de récompense s’élevant jusqu’à 100 000 euros.
Plusieurs perquisitions ont été menées ce jeudi en Rhénanie du Nord-Westphalie et à Berlin dans des endroits où le suspect principal de l’attentat est censé être passé, mais aucune arrestation n’a eu lieu.
Connu des services de police
Le jeune homme était aussi connu par les autorités américaines, pour avoir été en contact avec des membres de l’organisation Etat islamique et pour avoir effectué des recherches sur la fabrication d’explosifs. Ce jeudi, les médias italiens ont par ailleurs révélé qu’il avait passé quatre années en prison en Italie, entre 2011 et 2015, pour l’incendie d’une école. Anis Amri était arrivé sur l’île de Lampedusa pendant le Printemps arabe en 2011, où il s’était déclaré mineur alors qu’il avait 18 ans. Il avait alors été orienté vers un centre d’accueil pour mineurs dans l’est de la Sicile.
Il avait fait l’objet de mesures d’expulsion en Italie et en Allemagne, qui n’avaient pas pu aboutir parce que la Tunisie a contesté pendant plusieurs mois qu’il était l’un de ses ressortissants. Ce n’est que mercredi 21 décembre que Tunis a reconnu sa nationalité tunisienne et fourni un document de voyage permettant son expulsion.
Alors que l’attentat a relancé le débat sur l’accueil des migrants en Allemagne et que les autorités allemandes sont désormais sous le feu des critiques pour avoir laissé Anis Amri en liberté, la chancelière Angela Merkel a loué ce jeudi « le travail hautement professionnel » des enquêteurs. Elle s’est également dite « très fière » du « calme » des Allemands qui n’ont pas cédé à la panique après cet attentat islamiste, le plus meurtrier qu’ait connu le pays.