Alune Wade retrace les origines africaines du jazz dans un film documentaire

Le jazz, une musique mondialement reconnue, prend ses racines dans un riche mélange culturel de la Nouvelle-Orléans, aux États-Unis. Originaire de cette ville, le jazz a été fortement influencé par des chants de travail africains, des chants religieux, et divers instruments africains, ainsi que par les fanfares et les danses européennes. C’est cette fusion culturelle que le bassiste et auteur-compositeur sénégalais, Alune Wade, explore dans son film documentaire « Tukki, des racines au Bayou ».
Le film a été projeté vendredi dernier au musée Ker Thiane, dans le cadre de la 33e édition du festival de jazz de Saint-Louis. Alune Wade se penche sur les origines africaines du jazz, recréant un lien historique entre l’Afrique de l’Ouest et la Louisiane, un lieu tristement célèbre pour son marché d’esclaves. Dans une intervention citée par Sud Quotidien, Dr. Ibrahima Seck, maître de conférences à l’Université de Dakar et directeur de recherches à Whitney Plantation en Louisiane, a expliqué que la majorité des esclaves en Louisiane provenaient de régions telles que la Sénégambie, le golfe du Bénin, le golfe de Biafra, l’Afrique centrale, et la côte Est.
Ces groupes ethniques se retrouvaient tous les dimanches à « Congo Square » pour pratiquer des traditions musicales ancestrales. « Les Africains ont été les créateurs du jazz, mais ils ont reçu l’apport des Européens qui vivaient également là-bas », précise Dr. Seck.
Papa Samba, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger (UGB), a aussi évoqué le rôle peu connu du Libéria dans l’histoire du jazz en Afrique de l’Ouest. Il rappelle que le jazz a véritablement pris forme aux États-Unis, notamment en Louisiane, grâce aux influences venues avec les esclaves africains, bien que le jazz tel que nous le connaissons aujourd’hui n’existait pas encore à l’époque.
De son côté, Alune Wade partage son expérience personnelle avec cette musique emblématique. « Le jazz est non seulement une forme musicale, mais un concept, un mouvement, et un témoin de l’histoire », a-t-il confié après son voyage en Nouvelle-Orléans. Cette déclaration souligne la profondeur et la complexité du jazz, bien au-delà de ses nombreuses notes et mélodies.
Pour plus d’informations, cet article est basé sur un reportage paru sur le site de nos confrères de Sud Quotidien.