Agro Beydaare : l’agroécologie pour l’autonomie légumière à Tambacounda

Agro Beydaare, une entreprise agricole située dans la région de Tambacounda, s’est engagée à développer l’autonomie en légumes dans cette zone à travers des pratiques agroécologiques. Confrontée à l’érosion des écosystèmes forestiers, cette initiative aspire à créer une autosuffisance alimentaire en s’appuyant sur des techniques de culture durables. Selon l’Agence de Presse Sénégalaise (APS), Agro Beydaare, fondée en 2015, se spécialise dans la production, le conseil, la formation et divers services agricoles.

Installée sur une ferme de cinq hectares à Botou, Agro Beydaare cultive des légumes comme le piment et le poivron sous un microclimat favorable, propice à une symbiose entre l’arboriculture et le maraîchage. Cette initiative innovante, encore rare dans le Sénégal oriental, est soutenue par Amadou Tidiane Diallo, PDG de l’entreprise, qui espère que cette méthode garantira prochainement l’autosuffisance de la région en légumes.

Le respect de l’environnement est au cœur des priorités de l’entreprise. Moussa Ndiaye, chargé de mission, a confié à l’APS que le compostage des déchets agricoles en fertilisants naturels est une des innovations majeures d’Agro Beydaare. L’adoption de fertilisants bio permet de garantir la production de légumes de qualité, souligne-t-il.

Par ailleurs, l’agroforesterie est pratiquée avec des cultures comme le moringa ou le baobab, en mobilisant la main-d’œuvre féminine locale. Amadou Tidiane Diallo indique à l’APS que ces femmes sont régulièrement sollicitées pour contribuer aux missions de l’entreprise. Outre le maraîchage, l’entreprise se concentre sur la santé nutritionnelle à travers la production de légumes sains, sans recours à des additifs nocifs.

Pour maximiser la durabilité de ses pratiques, l’entreprise transforme les résidus de maïs, de paille et d’herbe en compost, selon Moussa Ndiaye. Avec l’ambition de diffuser ces techniques, des formations sont offertes aux jeunes, et des kiosques de commercialisation de compost sont en projet, dans le but d’atténuer les effets du réchauffement dans la région.

Malgré ces volontés de progrès, Agro Beydaare fait face à des défis tels que l’errance animale et les contraintes hydrauliques, nécessitant un soutien technique de l’État. Diallo mentionne, lors d’une interview avec l’APS, les coûts élevés d’irrigation comme un obstacle majeur. L’entreprise espère un appui gouvernemental pour surmonter ces obstacles tout en contribuant activement au développement économique local.