Agriculture – Projet de budget 2021: Une hausse de 18 871 276 490 prévue…

Moussa Baldé, ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, a présenté son projet de budget pour 2021. Il était, ce mardi 10 novembre 2020, face aux députés en commission des finances.

Nous vous proposons, in extenso, le document introductif du rapport de présentation du projet de budget 2021 :

Le Plan Sénégal Emergent (PSE) dans lequel le volet agricole occupe une place de choix, a fixé les grandes orientations économiques et sociales de notre pays.

Depuis 2014, la concrétisation de la vision agricole du Chef de l’Etat par le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, a permis une accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise par des productions records pour les filières prioritaires ciblées et les cultures de diversification.

Je reste convaincu que la transformation structurelle de l’économie passe impérativement par la modernisation du secteur agricole à travers la restructuration de l’agriculture familiale, la promotion de l’agriculture à haute valeur ajoutée, le renforcement de la mécanisation, la promotion de sources de revenus non agricoles, la sécurité et l’accès renforcé aux services sociaux, l’organisation des producteurs en coopératives.

En effet, selon les données fournies par l’ANSD en 2018, l’agriculture sénégalaise absorbe 45% de l’emploi avec une valeur ajoutée qui se situe en moyenne à 15,1% du PIB.

A ce titre, le Ministère de l’Agriculture et de l’Équipement rural (MAER) a élaboré la Lettre de politique Sectorielle de Développement de l’Agriculture (LPSDA 2019-2023) dont l’objectif général poursuivi sur la période 2019-2023 est de rendre l’agriculture sénégalaise productive, compétitive, diversifiée, pourvoyeuse d’emplois et durable.

En 2020, la situation économique et sanitaire mondiale comme conséquence due à la pandémie de la covid19 n’augurait aucune certitude quant aux commerces futurs des produits agricoles. Conscient de cela le gouvernement du Sénégal a anticipé en poursuivant et en intensifiant les efforts en cours afin d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays.

En vue d’atténuer les effets négatifs de la crise, de relancer les activités socioéconomiques et de se remettre sur la trajectoire de l’émergence, le Gouvernement a élaboré et adopté le Plan d’Action Prioritaire Ajusté et Accéléré (PAP 2 A) en faisant de l’agriculture l’un des secteurs moteurs de la relance économique et sociale, afin d’atteindre dans les meilleurs délais notre souveraineté alimentaire.

Ainsi, il s’agira de mettre en œuvre, prioritairement, les actions suivantes :

Le développement des aménagements hydroagricoles dans les zones à fort potentiel ;

L’accélération de la relance de l’horticulture ;

La garantie de l’autosuffisance en riz ;

Le renforcement des chaînes de valeurs à travers la promotion des Exploitations Familiales Résilientes (EFR).

La bonne mise en place des intrants agricoles durant la campagne agricole 2019/2020, grâce aux efforts de l’Etat et la contribution de ses partenaires, a permis de maintenir la dynamique de croissance de la production agricole.

Pour le volet semences subventionnées, les quantités suivantes ont été mises en place :

76 509 tonnes d’arachide dont 53 707 tonnes de semences certifiées et 22 801 tonnes de semences écrémées ;

25 719,7 tonnes pour les céréales et espèces diverses (sésame et niébé) ;

11 967,35 tonnes de semences de pomme de terre.

Pour le volet équipements agricoles, les quantités suivantes ont été mises en place :

Matériel attelé : 15 000 semoirs, 1000 houes Sine, 600 charrettes équines et 400 charrettes asines ;

Matériel motorisé : 159 tracteurs, 190 offsets, 17 remorques et 20 semoirs.

Pour accroitre la production de paddy, grâce à une utilisation d’intrants de qualité, 9 654 tonnes de semences certifiées ont été mises à la disposition des riziculteurs du système pluvial par le PNAR. Ces semences touchent 15 variétés en vue de bien tenir compte des différentes zones agro écologies.

Pour le volet engrais, les quantités suivantes ont été subventionnées et cédées aux producteurs :

64 564,2 tonnes pour la campagne hivernale ;
4 422 tonnes pour le programme additionnel ;
17 000 tonnes pour l’horticulture ;
2 230 tonnes pour le PNAR ;
6 225 tonnes pour la reconstitution de capital semencier.

En ce qui concerne les surfaces cultivées en 2019/2020, elles sont sensiblement égales à celle de la campagne 2018/2019.

Pour les céréales, avec un total 1 729 124 hectares contre 1 757 556 hectares en 2018/2019, on a noté une baisse de 3% par rapport à 2018/2019 et une augmentation de 11% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.

Il faut souligner aussi que toutes les superficies des autres spéculations ont enregistré des hausses en 2019, 2,5% pour la pastèque, 2,8% pour le manioc, 8,8% pour le niébé et 1,2% pour le sésame dans le cadre de la stratégie d’adaptation.

En ce qui concerne l’arachide, les superficies emblavées en 2019/2020 étaient de 1 110 934 hectares, sensiblement égales à celle de 2018/2019.

L’analyse des superficies emblavées par culture laisse apparaitre une prédominance de l’arachide qui occupe 33% des superficies totales.

Les superficies de coton sont évaluées à 15 824 hectares en 2019/2020, soit une baisse de 27% par rapport à la campagne 2018/2019.

Pour les productions de la campagne 2019/2020, la situation est sensiblement égale à la production de la campagne 2018/2019 avec les tonnages suivants :

1 155 730 tonnes de riz soit une hausse 26% par rapport à la moyenne des 5 dernières années ;

1 613 069 tonnes pour les autres céréales soit une hausse de 3% par rapport à la campagne précédente ;

1 421 288 tonnes d’arachide soit une hausse 27% comparée à la moyenne des 5 dernières années.

Concernant l’horticulture 1 624 456 tonnes de fruits et légumes ont été produites, soit une progression de 10,9% par rapport à la campagne précédente et 23% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.

La campagne de commercialisation de l’arachide 2019/2020 a enregistré un volume total de collecte (huilerie + semences + exportation) de 473 892,08 tonnes contre 608 421,378 tonnes (revue avec le taux 67,59) en 2018/2019 dont :

67 751,27 tonnes de semences certifiées contre 119 081,765 tonnes en 2018 ;

26 875,4 tonnes de semences écrémées contre 30 390,328 tonnes en 2018 ;

27 263,25 tonnes pour l’huilerie contre 84 754,27 tonnes à la même période de l’année dernière par la SONACOS.

355 504,35 tonnes de coque (taux de conversion 61,415 %) contre globalement 455 664,198 tonnes de coque pour la campagne 2018/2019.

Le volume des exportations de coton est évalué à 6 536 tonnes en 2019 contre 6 698 tonnes en 2018. Soit un écart de 6 164 tonnes par rapport à la cible qui est de 12 700 tonnes.

Pour l’horticulture tous produits confondus, le volume total des exportations s’élève à 107 977 tonnes en 2018-2019 contre 122 148 tonnes en 2017-2018, soit une baisse de 13 % en valeur relative par rapport à 2017-2018 et une hausse de 8,2% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.

Rappelons que dès l’arrivée de la pandémie de la COVID 19 au Sénégal en mars 2020, le Président de la République Macky SALL, a, de manière inclusive, mis en place un Programme de Résilience Economique et Sociale (PRES), pour des actions à court terme, doté d’un fonds de riposte dénommé « Force Covid-19 » d’un montant de 1 000 milliards de francs CFA en vue de soulager les ménages les plus affectés et les entreprises directement touchées par le choc.

Aussi, le Gouvernement du Sénégal, en plus du soutien au monde rural en denrées alimentaires, a pris d’autres mesures importantes comme :

La facilitation de l’écoulement des produits horticoles et de cueillette en souffrance par la mobilisation en urgence de fonds de commercialisation par l’Etat en rapport avec la DER d’un montant d’1 milliard de FCFA ;

L’achat de 19 moissonneuses batteuses à chenilles en un temps record, l’acquisition de matériels de prospection et de pesticides dans le cadre de la gestion d’une probable crise acridienne mais également de tentes bâchées pour sécuriser la production de riz de contre saison le tout pour un montant de 1, 2 milliards de FCFA.

Signalons par ailleurs que le gouvernement a aussi fait des efforts considérables en épongeant quasiment tous les arriérés de paiement remontant à plus de trois ans et dus aux opérateurs privés stockeurs.

En plus de ces mesures, le Président de la République Macky SALL a instruit le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural (MAER) de bâtir son programme agricole sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle avec une ambition de faire passer la production céréalière de 2 700 000 tonnes à 3 000 000 tonnes au moins pour espérer gagner à la fin du PAP 2, la bataille de la souveraineté alimentaire.

Bien entendu, cela va sans dire qu’une telle ambition demandait des efforts budgétaires importants et le Président de la République avec sa clairvoyance habituelle n’a pas hésité à valider notre programme agricole 2020 avec un budget de 60 milliards soit une augmentation de 20 milliards de francs CFA en valeur absolue et 50 % en valeur relative comparée au budget de la campagne précédente.

Cette hausse considérable nous a permis d’augmenter les semences de riz, de maïs et de mil mais surtout d’augmenter les engrais de toutes formules confondues.

Par ailleurs, cela a permis surtout de rendre les intrants plus accessibles car nous avons pu augmenter en moyenne 10% les subventions ; ce qui, comparer à l’année dernière correspond à 5 milliards d’économie pour les producteurs.

En ce qui concerne la présente campagne 2020/2021, l’hivernage a été exceptionnellement pluvieux avec une bonne répartition de la pluviométrie dans le temps et l’espace.

Le tableau de la situation des cumuls pluviométriques enregistrés au 25 Octobre 2020 montre que les cumuls obtenus en 2020 sont nettement supérieurs à ceux de 2019 sur pratiquement tout le territoire national mais également à ceux de la normale 1981/2010.

Source :ANACIM

Aujourd’hui, mardi 10 novembre 2020, nous sommes heureux, Mesdames, Messieurs, Honorables Députés, d’annoncer que le Sénégal attend des productions exceptionnelles dans toutes les spéculations pour la présente campagne agricole.

Le projet de budget 2021 du Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural est estimé à la somme de cent soixante-dix milliards neuf cent quinze millions huit cent un mille six cent quatre-vingt-neuf (170 915 801 689) FCFA contre cent cinquante-deux milliards quarante-quatre millions cinq cent vingt-cinq mille cent quatre-vingt-dix-neuf (152 044 525 199 F CFA) dans la loi de finances initiale 2020, soit une hausse de dix-huit milliards huit cent soixante-onze millions deux cent soixante-seize mille quatre cent quatre-vingt-dix (18 871 276 490) FCFA en valeur absolue et 12,41% en valeur relative.

La répartition à travers nos différents programmes budgétaires est la suivante :

Sécurisation de la base productive et développement des infrastructures rurales : 52 275 555 641 FCFA soit 30,59 % du budget ;

Augmentation de la production, diversification et valorisation des produits agricoles : 107 778 452 174 FCFA soit 63,06 % du budget ;

Accompagnement à la production : financement, recherche, formation et appui-conseil : 8 471 379 034 FCFA soit 4,96 % du budget ;

Pilotage, gestion et coordination administrative :

2 390 414 840 FCFA soit 1,40 %.

3 COMMENTAIRES
  • Bassirou

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  • Kaoussou Diémé

    sùr que sur cette lancée, le Sénégal atteindra bientôt l’autosuffisance alimentaire pour se lancer véritablement vers une transformation industrielle de qualité. prions qu’il continue de bien pleuvoir, les années avenir. Amine.

  • Kaoussou Diémé

    a vrai dire, seule une bonne politique agricole basée sur l’agrobusiness pourra facilement stabiliser la population et propulser le Sénégal au rang des pays émergents véritablement. il suffit tout simplement d’accelerer la cadence surtout en matière de modernisation et de mécanisation des systèmes de productions et de transformation. choukranne.

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