1 an sans Bassirou Faye, 1 an sans coupable, 1 an sans procès, Par Cheikh Ibra FAYE

24 Août 2014 – 24 Août 2015: 1 an que Bassirou Faye rejoignit sa dernière demeure. 1 an sans Bassirou FAYE, 1 an sans Coupable, 1 an sans procès, 1 an sans justice. Qui a tiré ?  Qui a donné l’ordre de tirer ? L’un des meilleurs experts balistiques du colonisateur est venu. L’autopsie a été faite, l’arme du crime a été déterminée, mais l’auteur du crime reste introuvable.

Pourtant, selon certains, l’on a eu droit à une enquête sans pression disent-ils. Malgré cela, la vérité  peine à surgir. Surgira-t-elle ? Dieu seul sait.

Toujours comme excuse, c’est Dame justice qui est pointée du doigt, Dame justice dans sa lourdeur et sa lenteur, caractéristiques de l’administration pré-numérique.

Une justice lente quand on tire sur les étudiants, une justice rapide quand les étudiants tirent, une justice à double vitesse. À quand la vraie justice ? La justice «de nul n’est au dessus de la loi ; la justice capable de résister aux puissants lobbies ; la justice « de je ne protégerai personne» ; la justice du pouvoir et de l’opposition ; la justice de la patrie avant le parti ; la justice rendue au nom du Peuple Sénégalais.

En réalité, en tant que Jeune Madibariste, dans l’affaire Bassirou FAYE, je ne m’attends pas à la justice du juge. La justice dans cette affaire, n’a pas condamné un policier pénalement responsable (parmi les trois entre les mains de la justice) et laisser les autorités moralement responsable continuer tout bonnement leur train de vie, ni de les limoger également.

La justice pour Bassirou Faye, Martyr de l’Université Cheikh Anta DIOP sera seulement rendue, le jour où aucun étudiant ne s’assiéra plus sur une brique pour suivre son cours magistral. Le jour où aucun n’étudiant ne dormira dans les couloirs du campus social parce qu’il n’a pas de chambre. Le jour où il n’y aura plus une session unique causée par les grèves.

La justice pour Bassirou FAYE sera rendue, le jour où un étudiant peut avoir une session de rattrapage  comme dernière chance pour compenser ses mauvaises notes du premier et second Semestre.

Le jour où un étudiant pourra manger qualité dans les restaurants universitaires sans un souci d’intoxication. Le jour où les étudiants n’auront pas besoin de brûler un bus de Dakar Dem Dikk pour se faire entendre et réclamer le paiement de leur bourse. Le jour où un Ministre, un député, un président de la République pourra venir à l’université sans craindre les moindres représailles. Le jour où un étudiant peut quitter l’université pour aller sur le marché de l’emploi et espérer un recrutement.

Le jour où  être étudiant redeviendra un privilège comme dans le temps où les jeunes filles les préféraient aux lutteurs (sans aucune connotation négative de la lutte, notre sport national).  Le jour où l’université sera ce temple du savoir, ce havre de paix, cet espace où brille la science, où règne l’excellence, où la critique est constructive, une cité de la non-violence.

Tout ceci ne peut avoir lieu sans une prise de conscience et un changement de comportement de l’étudiant sénégalais. C’est d’ailleurs pourquoi, je propose à mes camarades étudiants, d’aller lire «Kun-Khatiman» de Cheikh Ahmadou Bamba, «Perle de Sagesse» de Fethulla Gulen. Je leur suggère de fouiller les méthodes de protestations non-violentes de Gandhi, et de s’inspirer du pardon Nelson MANDELA. Après cela, ils me diront quelle est la méthode à adopter pour éviter un énième Martyr.

Personnellement, Je n’ai pas connu Bassirou FAYE de son vivant, mais en me basant sur les témoignages du jour de l’enterrement, de l’hôpital principal de Dakar au cimetière du  Champ de courses de Diourbel, l’étudiant qui est né le jour où Cheikh Anta DIOP a rendu l’âme,  pour aller perdre la vie dans l’université baptisée au nom de cet éminent Savant, n’était nullement un soldat de la violence. Avait-il rendez-vous avec le destin ?

En tout état de cause, Bassirou FAYE est un Martyr, symbole des franchises universitaires. Bassirou FAYE demeure et demeura éternel dans nos cœurs tout comme les autres martyrs de l’Université.

Que le bon Dieu l’accueille dans son paradis.

Cheikh Ibra FAYE

Jeune Madibariste

faye_cheikhibra@yahoo.fr