Depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau régime il y a sept mois, de nombreux anciens responsables de l’Alliance pour la République (APR), au pouvoir jusqu’en mars 2024, rejoignent le Pastef. Ce phénomène, souvent qualifié de « transhumance », a été précédemment dénoncé par le président en exercice, Ousmane Sonko, lorsqu’il était dans l’opposition.
M. Sonko avait alors exprimé une position ferme en refusant toute collaboration avec ceux impliqués dans des gestions scandaleuses ou ennemis du parti. Cependant, le discours a récemment évolué, autorisant ces « alliés » à rester dans leurs bases. Cette évolution suscite des questions sur la cohérence éthique du nouveau pouvoir, surtout à l’approche des législatives anticipées du 17 novembre, qui rendent nécessaire l’obtention d’une majorité parlementaire.
Des figures comme Adji Mergane Kanouté, ancienne vice-présidente du groupe parlementaire Benno bokk yakaar, se sont récemment ralliées au Pastef. Cette alliance est surprenante, surtout après les critiques qu’elle avait adressées à Pastef lorsqu’elle soutenait une motion de censure contre le gouvernement.
Parmi les nouveaux soutiens, on trouve des personnalités comme Doura Baldé, ancien cadre de la LONASE, et 14 maires du département de Mbacké, dont Gallo Ba, ancien ministre. D’autres, tel que Déthié Fall, ont également changé de camp en pleine campagne, provoquant des interrogations sur la fiabilité de leur engagement politique.
Cette situation inquiète quant à la mise en œuvre de la promesse de reddition des comptes par le nouveau gouvernement. Certains « transhumants » sont sous le coup d’interdictions de sortie du territoire, soulevant des questions sur la poursuite des actions judiciaires à leur encontre.
Le parti APR, désormais dans l’opposition, critique ce qu’il perçoit comme une tentative de déstabilisation orchestrée par le Pastef pour affaiblir ses rangs en initiant des procédures judiciaires contre ses membres.