Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a tenu une conférence de presse conjointe avec son homologue jordanien, Ayman Safadi, ce mercredi à Moscou. Il a abordé divers sujets, notamment le conflit en Ukraine, les relations avec l’Europe et la situation au Moyen-Orient.
L’Ukraine au cœur des discussions
Sergueï Lavrov a déclaré que l’administration américaine commence à saisir l’importance de s’attaquer aux causes profondes du conflit ukrainien. Il a critiqué certains pays occidentaux qui prônent un cessez-le-feu tout en continuant à fournir des armes à l’Ukraine, qualifiant cette approche d’« aventuriste » et de « conflictuelle ». Il a spécifiquement mentionné le président français Emmanuel Macron comme exemple de cette position. Des appels à un sommet pour la paix ont déjà été lancés.
La Russie, selon Lavrov, soutient la mise en place de garanties de sécurité solides pour l’Ukraine, mais refuse celles qui l’excluent. Moscou reste ouverte aux sommets bilatéraux ou trilatéraux et suggère d’augmenter le niveau des délégations impliquées dans les négociations sur l’Ukraine pour favoriser le dialogue politique.
Critique de l’approche européenne
Le chef de la diplomatie russe a critiqué le manque d’initiatives diplomatiques européennes suite à la rencontre du 18 août entre des dirigeants européens et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a accusé l’Europe d’aggraver la situation et de tenter d’influencer la position du président américain Donald Trump. Des discussions cruciales ont eu lieu en Turquie concernant un projet de paix ukrainien.
La question palestinienne
Concernant le Moyen-Orient, Lavrov a déploré l’absence d’initiatives diplomatiques européennes et a relevé que certains dirigeants occidentaux, dont Emmanuel Macron, Keir Starmer et Mark Carney, se disent prêts à reconnaître l’État palestinien. Il a remis en question le timing de ces annonces, s’interrogeant sur la pertinence d’attendre l’Assemblée générale de l’ONU en septembre compte tenu de la situation humanitaire à Gaza. Il a exprimé des doutes sur la sincérité de ces déclarations, craignant que l’État palestinien ne disparaisse dans les mois à venir.