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Tunisie : L’expulsion controversée de l’imam Mahjoub Mahjoubi continue de faire débat

Tunisie : L’expulsion controversée de l’imam Mahjoub Mahjoubi continue de faire débat

En février 2024, l’expulsion de l’imam Mahjoub Mahjoubi a suscité une importante attention médiatique. Cet ancien responsable religieux de la mosquée At-Tawba, située à Bagnols-sur-Cèze dans le Gard, a été renvoyé en Tunisie en quelques jours seulement, après qu’un de ses prêches a provoqué la controverse. Lors de ce discours, il avait commis un lapsus en dénonçant le « nationalisme » en pleine Coupe d’Afrique des Nations, ce qui a été perçu autrement par certains.

Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, avait accusé Mahjoubi « d’insulter » le drapeau français et de tenir des propos « séparatistes ». En dépit de sa contestation juridique immédiate en France, son expulsion n’a pas été annulée. Résidant maintenant en Tunisie alors que sa famille demeure en France, Mahjoubi continue de chercher à contester cette décision.

Dans une interview exclusive accordée à nos confrères de Anadolu, Mahjoub Mahjoubi affirme que son dossier est « uniquement politique ». Il est déterminé à épuiser toutes les voies juridiques pour défendre son honneur. Il justifie que son discours voulait en réalité promouvoir la fraternité, incitant à rejeter le tribalisme au profit de la cause palestinienne.

Par ailleurs, Mahjoubi se défend contre les accusations de misogynie portées à son encontre après son expulsion. Il critique sévèrement la posture de la France, pays des Droits de l’Homme, qu’il accuse de sombrer dans un « obscurantisme » et « une islamophobie décomplexée ». Il assure qu’il continuera à défendre son engagement envers la Palestine.

L’expulsion de l’imam a également conduit à des répercussions pour la mosquée At-Tawba. La municipalité de Bagnols-sur-Cèze a résilié le bail emphytéotique de l’édifice, décision validée par le tribunal administratif de Nîmes qui a ordonné à l’Association des musulmans du Gard Rhodanien de quitter les lieux.

Mahjoubi, qui se dit surpris par cette « punition collective, » rappelle qu’il avait de bonnes relations avec le maire auparavant. Il s’inquiète pour l’avenir des fidèles de Bagnols-sur-Cèze et rejette la décision de la municipalité comme une injustice.

Malgré le changement d’avocat pour mieux lutter contre cet arrêt, il promet de se défendre « jusqu’aux instances européennes si nécessaire. » Bien qu’il affirme se sentir « heureux en Tunisie, » il persiste à se battre pour sa « dignité. »

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