Tivaouane baigne dans la fièvre religieuse, à quelques heures du Gamou

Une fièvre religieuse s’est emparée de la ville de Tivaouane (ouest), qui va célébrer ce samedi soir son 113e Gamou annuel en commémoration de la naissance du prophète Mohamed (PSL).

Les descendants d’El Hadj Malick Sy (1855-1922) commémorent cette naissance pour la troisième fois sous le califat de Cheikh Ahmed Tidiane Sy « Al Maktoum ».

Depuis vendredi, la cité religieuse est prise d’assaut par de nombreux pèlerins venus des quatre coins du Sénégal, et d’autres pays pour certains, à moto, à vélo, en calèche, en voiture ou à pied.

Ce samedi, de longues files de voitures sont visibles sur la route nationale 2, qui traverse la ville. Un important dispositif sécuritaire de la Gendarmerie régule la circulation. Les éléments de la Police et du Groupement mobile d’intervention (GMI) sont fortement présents.

Certaines artères sont interdites aux voitures n’étant pas munies d’un laissez-passer délivré par le Comité d’organisation au service du khalife (COSKAS). Il est difficile de se frayer un passage dans les environs des mausolées des anciens khalifes et descendants d’El Hadj Malick Sy, qui sont pris d’assaut par des milliers de pèlerins venus prier sur la tombe de leur défunt guides spirituels.

Plusieurs chaînes de télévision ont choisi les environs du mausolée de Serigne Babacar Sy comme quartier général pour retransmettre le pèlerinage.

La délégation gouvernementale est attendue à Tivaouane cet après-midi, pour la cérémonie officielle. Le représentant du gouvernement et Serigne Abdoul Aziz Sy « Al Amine », le porte-parole du khalife des tidjanes, devraient tous les deux prononcer un discours.

Samedi soir, plusieurs manifestations sont prévues à Tivaouane, pour le Gamou proprement dit. Les disciples de Serigne Moustapha Sy, un fils du khalife, vont se retrouver au Champ des courses, pour la commémoration.

La tidjania est une confrérie musulmane fondée par Sidi Ahmed Al Tidjani, qui naquit en 1737 en Algérie et rappelé à Dieu en 1815, à Fès, au Maroc. Elle doit son essor en Afrique occidentale à El Hadj Omar Tall (1794-1864) surtout.

Au Sénégal, le mérite de la propagation de l’ordre revient aussi à El Hadj Malick Sy, qui est né en 1855 près de Dagana, dans l’actuelle région de Saint-Louis (nord).

En 1902, El Hadj Malick Sy se fixa définitivement à Tivaouane, qui devint, sous son impulsion, un centre d’enseignement et de culture islamiques, où il organisa la première édition du Maouloud.

Rappelé à Dieu en 1922, son fils Ababacar Sy assura le califat. Puis, Mansour Sy, le frère cadet de ce dernier, prit le relais en 1957, mais il mourut quatre jours après son accession aux fonctions de khalife. El Hadji Abdoul Aziz Sy « Dabakh » (1904-1997) assura sa succession, pour une période de 40 ans, à partir de 1957.

Il fut remplacé par Serigne Mansour Sy « Borom Daradji » (le maître de l’école coranique, en wolof), qui décéda le 8 décembre 2012 à Paris (France). Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy « Al Makhtoum » est depuis lors le khalife des tidjanes.

Aps